
La Guerre des polices
BLU-RAY - Région B
ESC Editions
Parution : 4 janvier 2023
Image
Le cinéma policier français des années 70 et 80 poursuit son tranquille retour en vidéo grâce à certains éditeurs comme ESC qui vient d'ajouter à son catalogue La Guerre des polices, présenté dans sa récente restauration 4K effectuée par le laboratoire Hiventy. Une copie très stable et totalement immaculée, à la définition soignée, au trait fin et au niveau de détail assez poussé. On sera indulgent avec certaines mises au point (très) fragiles mais par contre beaucoup plus sévère face à l'encodage mal paramétré de ce Blu-ray qui fragilise les petits détails de l'image : il s'agit de nouveau d'une mauvaise compression cyclique, on sent bien au visionnage que la texture organique de l'image est touchée, même si les dégradations se verront davantage sur captures. Les yeux aguerris remarqueront sans doute des visages légèrement lissés et une granulation abondante en apparence mais comme tempérée et insuffisamment restituée. On notera que le souci d'encodage provoque aussi un petit scintillement du grain dans certains plans sombres. A l'exception de cette regrettable faiblesse, l'étalonnage tient assez bien la route avec un rendu plutôt agréable, des contrastes équilibrés, bien ajustés la plupart du temps, et une colorimétrie bien saturée qui se montre nuancée et presque naturelle. La tendance lorgne vers le blanc pur et les fréquentes dérives magenta : pas très argentique tout cela... La palette respecte en tout cas les tonalités souvent froides de la photographie.
Son
La bande-son est de très bonne tenue, avec une dynamique très appréciable et des basses palpables. On notera une belle présence des voix et des arrière-plans pour un rendu très réaliste et naturel. A l'exception de quelques brèves remontées de souffle durant certaines prises de son direct (dans le bureau de François Périer ou le dîner au restaurant) ainsi qu'un souffle parasite en fond sonore pendant l'interrogatoire dans l'atelier de sculpture (sans aucun doute dû à un défaut d'origine), il n'y a pas de traces d'usure disgracieuse.
Suppléments
En quête de vitesse (65 min - HD)
ESC accompagne le film d'un unique supplément, mais de taille. Dans cet excellent documentaire réalisé par Roland-Jean Charna, le réalisateur prend le temps d'évoquer le projet de La Guerre des polices. C'est une grande chance car Robin Davis est un formidable conteur doublé d'un passionné : on peut aussi voir ce supplément comme son portrait en filigrane. Son récit est en tout cas extrêmement détaillé mais également humain et très franc, notamment lorsqu'il avoue ses réticences pour le choix de Marlène Jobert, qu'il trouvait trop fragile et pas assez dure à cuire, loin de son premier souhait, Maria Schneider. Robin Davis insiste sur l'engagement important de la productrice Véra Belmont, un "miracle" qui prit la défense de Marlène Jobert mais, plus globalement, lui permit d'exaucer son "rêve" : faire un film policier personnel et novateur, qui dépoussière un polar français vieillissant. Il explique avoir voulu faire "un film de détails" basé sur le réalisme et la vitesse, fortement teinté de références cinéphiles américaines (le Film Noir, James Cagney, Don Siegel, Gordon Douglas). Avec le scénariste Patrick Laurent, ils évoquent le travail d'adaptation d'une "charpente scénarisée" vers "une espèce de tragédie", accentuant le "caractère explosif" d'une vraie guerre des services et imposant deux personnages de femmes ainsi qu'un peu d'humour. Ils expliquent comment le scénario a été réécrit "en catastrophe" en revoyant la construction, la façon dont ils ont donné plus de relief en décuplant l'antagonisme des deux chefs de service (notamment Ballestra, le "méchant tordu"). On évoque aussi quelques souvenirs du tournage, comme pour la scène finale conçue comme un western, dans un décor "à la Hitchcock, compliqué et simple". S'il avoue avoir eu des divergences artistiques avec Claude Brasseur, coaché façon Actor's Studio, qui "ne tournait pas le même film", Robin Davis se souvient surtout de la magie d'un projet qui réunissait une "conjonction de tous les talents". Il évoque l'"apport primordial" d'Alain Maline, un premier-assistant qui comprenait tout sur le plateau, lequel raconte entre autres comment il a travaillé efficacement sur le casting. Le monteur (et futur cinéaste) José Pinheiro était "l'homme qu'il fallait", qui percevait "l'intimité du film", l'alchimie et le "désir de rythme". Ils reviennent aussi sur la sortie de La Guerre des polices qui eut un "retentissement extraordinaire" grâce à la mort de Jacques Mesrine, 12 jours plus tôt. Ce documentaire nous apprend énormément sur les coulisses de la production et plus généralement sur les métiers du cinéma. Les souvenirs nous replongent dans une époque d'effervescence de vie et de jeunesse, où les réseaux personnels étaient importants.
En savoir plus
Taille du Disque : 39 832 665 784 bytes
Taille du Film : 24 451 878 912 bytes
Durée : 1:43:09.791
Total Bitrate: 31,60 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 28,18 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 28186 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1798 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)