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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Garçonnière

BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 27 février 2018

Image

Pour son édition de La Garçonnière, Rimini a repris la restauration MGM sortie en 2012, aux Etats-Unis. Les éléments photochimiques sont de bonne qualité, le cadre est assez stable et le film plutôt propre, bien que n'ayant pas subi de nettoyage numérique complet : il apparaît régulièrement des points blancs et quelques taches. La définition et le niveau de détail sont plutôt bons, surtout dans les (très beaux) gros plans, bien ciselés. L'étalonnage est maîtrisé, avec une belle palette de gris mais des noirs peut-être un peu denses. Un léger grain, plus ou moins présent selon les plans, texture l'ensemble et n'a pas été gommé par une retouche numérique malvenue (un bon point à signaler !).

comparatif Blu-ray Fox (2012) vs. Blu-ray Rimini (2018) :    1     2     3     4    5

Il s'agit d'une belle présentation du film, tout à fait recommandable, mais qui n'égale pas la restauration 4K produite pour l'édition Arrow, sortie en décembre dernier, en Angleterre. L'éditeur, souhaitant garder un temps l'exclusivité de ce coûteux investissement, n'a pas permis à Rimini de le proposer sur le disque français. Dommage...

Son

En version originale, La Garçonnière est proposée à la fois en stéréo et en 5.1, deux mixages parfaitement nettoyés, aux dialogues cristallins. La spatialisation rend une belle justice à la musique, très bien mise en valeur, et les ambiances gardent une belle présence. La version multicanale reste plutôt posée et ne dénature pas l'ambiance générale par une surabondance d'effets arrières. La version française n'a pas eu les mêmes honneurs de la restauration, conservée dans son mono d'origine, avec un spectre plus retenu, moins ample et avec un léger souffle.

Suppléments

C'est la première fois que La Garçonnière est édité en France avec une offre éditoriale aussi conséquente, à la juste valeur du film. Rimini propose tout d'abord deux excellents modules spécialement produits pour cette édition :

Conversation avec Mathieu Macheret et Frédéric Mercier (46 min - 1080p)
On connaissait Mathieu Macheret, le journaliste cinéma au Monde, très actif depuis quelques mois dans les suppléments DVD / BR. Nous découvrons un nouveau visage : Frédéric Mercier, critique au magazine Transfuge - et chroniqueur occasionnel, il y a quelques années, sur DVDClassik. Ces deux cinéphiles se livrent à une passionnante analyse du chef-d'oeuvre de Billy Wilder dans une discussion qui se révèle, dès le début, foisonnante. Ils abordent de très nombreux points de La Garçonnière, comme par exemple la critique "assez féroce et acerbe" du monde du travail et de la société américaine, l'élément social "abordé de front" avec ses personnages "en attente de devenir", la lucidité et le pragmatisme de l'héroïne, la solitude omniprésente, la "morosité de la chair", l'"invention merveilleuse de Billy Wilder" qui déjoue la logique attendue de la comédie romantique.

Alexandre Trauner et les décors de La Garçonnière (24 min - 1080p)
Didier Naert, peintre et architecte, a travaillé avec Alexandre Trauner sur des films comme L'Homme qui voulut être roi, de John Huston. Il raconte le parcours de "Trau", peintre d'avant-garde en Hongrie qui travaillera dans le cinéma en France puis aux Etats-Unis, collaborant avec Marcel Carné ou Billy Wilder. Il donne des exemples du travail de ce "magicien du décor" en décrivant la perspective extrêmement forcée du bureau de CC Baxter ou son appartement "plus confiné et plus intime." Cet entretien extrêmement intéressant évoque, avec beaucoup de pédagogie, un métier rarement abordé dans les suppléments. Didier Naert parle de la collaboration cruciale entre le chef opérateur et le chef décorateur, l'avantage du tournage en studio (pour travailler dans "de petits espaces avec une grande facilité") et explique ce "travail en profondeur et en précision" qui consiste à capter "l'esprit du scénario" en apportant "quelque chose de plus que la réalité."

A défaut d'avoir pu proposer leur nouvelle restauration 4K, Rimini inclue différents suppléments produits par Arrow pour son édition de 2017 :

Une lettre à Castro (14 min - 1080p)
Pour être tout à fait franc, connaissant les goûts d'Arrow pour des suppléments pas toujours dignes d'intérêt, avec des interviews d'acteurs obscurs, tout juste aperçus dans les films concernés, nous ne nous attendions pas à grand-chose. Et c'est finalement une très bonne surprise puisque cet entretien avec Hope Holiday, qui ne joue que dans quelques scènes de La Garçonnière et que l'on a aperçue dans une trentaine de films loin d'être aussi réussis, se révèle franche et naturelle lorsqu'elle raconte ses premiers pas à Hollywood, la meilleure expérience qu'elle ait eue dans le cinéma. Au gré de quelques anecdotes, et parfois avec émotion, elle parle de sa grande timidité de débutante, de Billy Wilder, le meilleur réalisateur avec qui elle ait travaillé ("le seul à m'avoir dirigée"), de son travail avec Jack Lemmon ou de la première du film.


Le couple imparfait (21 min - 1080p)
Le critique et réalisateur écossais David Cairns livre un essai vidéo autour des parcours de Billy Wilder, I.A.L. Diamond ou Jack Lemmon, à travers des analyses et quelques anecdotes. C'est bien mené, assez dense, et très agréable à suivre.

On trouve ensuite des modules de l'édition Fox, sortie aux Etats-Unis en 2012 :


Un instant magique : l'art de Jack Lemmon (13 min - SD)
Une évocation intéressante de cet acteur "né pour la comédie", "homme génial qui trébuchait toujours juste avant la ligne d'arrivée", de ses débuts jusqu'à La Garçonnière et sa collaboration fructueuse avec Billy Wilder.


A l'intérieur de La Garçonnière (30 min - SD)
Ce documentaire très rythmé est une excellente plongée dans la fabrication et l'analyse de La Garçonnière, réalisée par un Billy Wilder "au sommet de sa carrière". Le film est inspiré d'un fait réel qui avait impliqué le producteur Walter Wanger et sa femme, l'actrice Joan Bennett, quelques décennies plus tôt. Wilder attendra les années 60 pour le traiter, profitant d'une société un peu moins stricte pour "exploser le code de censure." Très pédagogique et bénéficiant de nombreux intervenants (biographes, descendants, etc.), le documentaire revient sur ce scénario aux personnages adultes ("du jamais vu !"), la collaboration avec I.A.L. Diamond ("le jumeau de Wilder") qui adoucissait l'écriture corrosive du réalisateur, ou l'évocation du merveilleux casting : le jeu de Jack Lemmon, dont le personnage "honorable" participe à la "rédemption du film", Shirley McLaine et sa "magnifique âme de gitane" et Fred McMurray dont Wilder voulait explorer "le côté sombre."

Bande-annonce (2 min 20 - 1080p) non sous-titrée.


En savoir plus

Taille du Disque : 40 269 825 107 bytes
Taille du Film : 22 890 012 672 bytes
Durée : 2:05:15.674
Total Bitrate: 24,37 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 17,00 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 17006 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 870 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1072 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3872 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,198 kbps
Subtitle: French / 36,350 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 9 avril 2018