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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Féline

BLU-RAY - Région A, B, C
Elephant Films
Parution : 1 juin 2016

Image

Après les Blu-ray allemand et américain sortis respectivement en novembre 2013 et janvier 2014, La Féline est désormais disponible en HD en France grâce à Elephant Films. Il s'agit malheureusement du même master, vieux d'une bonne dizaine d'années, précédemment édité au format HD-DVD fin 2007, et qui, s'il pouvait être techniquement irréprochable à l'époque, laisse aujourd'hui transparaître beaucoup de défauts. Ainsi, la texture générale manque de finesse : l'image est douce, avec un trait honnête, sans plus, malgré une accentuation artificielle des contours (edge enhancement). Le niveau de détail est perfectible, avec un grain certes préservé mais épais. Si la colorimétrie ne choque pas, elle manque d'un naturel argentique. Les contrastes sont, dans l'ensemble, assez bien gérés, avec quelques passages plus discutables : certaines scènes de nuit montrent un niveau de noir insuffisant. L'ensemble, propre et assez stable, se révèle donc largement améliorable. Dans les comparatifs ci-dessous, vous pourrez voir que l'édition française ne s'en tire cependant pas si mal : l'image est beaucoup moins lissée que sur le disque américain, malgré il est vrai une petite différence de contraste.

comparatif 1            comparatif 2               comparatif 3

Son

La version originale est proposée dans un remix 5.1 très sage. Mis à part la musique de Giorgio Moroder et les effets sonores, comme les grognements des panthères, l'ensemble se contente d'une spatialisation discrète : ambiances et dialogues restent essentiellement centraux. Le rendu est clair, sans souffle ou impuretés. Le constat est le même pour la version française, à ceci près qu'elle n'est qu'en stéréo, comme le mixage d'origine. 

Suppléments

Le film est présenté en combo Blu-ray et DVD, avec fourreau cartonné, agrémenté d'un livret de 20 pages : David Bowie et les années 80, la passion de la métamorphose. Stéphane Mesnildot, critique aux Cahiers du Cinéma, s'intéresse aux métamorphoses de cet artiste multi-facettes qui incarne "le vertige des identités", et revient sur le parcours d'une icône mondiale alors en plein essor cinématographique. Une carrière illustrée par La Féline, oeuvre emblématique de ces années 80 "où la sexualité redevient synonyme de peur et de mort", le réalisateur Paul Schrader y conservant son "goût du péché" au milieu de personnages en quête de pureté. Bowie "imprègne le film sans même y apparaître", avec à ses côtés un Malcolm McDowell à l'aura de rock star.

En plus du livret, Elephant films a fait l'effort de proposer une partie des suppléments parus sur l'édition DVD américaine en 2002, à commencer par le commentaire audio du réalisateur (sous-titré). Paul Schrader se livre à cet exercice de façon assez convaincante, souvent précis dans ses anecdotes et jamais avare en souvenirs : il avoue sa liaison avec Nastassja Kinski, par exemple, dont il est visiblement toujours sous le charme, et revient très régulièrement sur l'influence de Ferdinando Scarfiotti, collaborateur de Bernardo Bertolucci (Le Conformiste est un référence visuelle assumée), aux méthodes de travail inhabituelles pour le système hollywoodien.

On retrouve le réalisateur dans Cat People, Portrait intime de Paul Schrader (26 min - SD - 4/3), un entretien mené en 2000 par Laurent Bouzereau. En parlant du film, son scénario, ses inspirations (le mythe de Dante et Béatrice) ou sa liaison avec Nastassja Kinski, Schrader se raconte surtout lui-même. Il revient entre autres sur le décor du zoo ("un véritable luxe") et le tournage avec les fauves, le travail avec Giorgio Moroder ("très artisanal et commercial") ou sa volonté de surprendre le spectateur. Si l'on regrettera les nombreuses redites avec le commentaire audio, on pourra se réjouir, malheureusement trop brièvement, des images d'une scène retournée où l'on aperçoit la mère d'Irena, un léopard à tête de femme...

On trouve également un entretien de plateau avec Paul Schrader (11 min - SD - 4/3), une archive d'époque où le réalisateur est interrogé dans le décor du zoo, pendant le tournage. Il parle du film sans trop en dévoiler mais en avouant quand même certains thèmes (dont "les vérités fondamentales de la sexualité"). Il aborde ses rapports professionnels avec Nastassja Kinski, ses nouvelles habitudes de travail (à cause du scénario qui n'est pas de lui) ou son statut d'auteur américain.

Elephant propose également les récentes interviews de l'équipe, produites pour l'édition Blu-ray américaine en 1080p, à l'intérêt relatif, sinon de revoir le casting du film avec quelques années de plus. Paul Schrader (9 min) est sans doute le plus intéressant, même s'il y a encore et toujours de nombreuses redites. Il parle de la "symbolique de l'union", de la fin qu'il a modifiée par rapport au scénario original, d'une Nastassja Kinski "incandescente". Comme pour le commentaire audio (qui datait du début des années 2000), Schrader semble souvent s'excuser de la qualité relative des effets spéciaux de l'époque, devenus très datés depuis l'arrivée des technologies numériques. Dans cette interview tournée en 2013, il vient de revoir le film et relativise beaucoup cette impression, assumant désormais la patine vintage des trucages. Nastassja Kinski (6 min), avec un air perché un peu agaçant - elle était probablement mal à l'aise - se rappelle surtout du tournage avec les fauves et son "rôle inhabituel".


Annette O'Toole (9 min) évoque son travail avec Paul Schrader, le soin apporté à ses nattes (partie intégrante de son personnage !), la scène de la piscine ou la chanson de David Bowie, qu'elle adore. John Heard (7 min) semble plus détaché du film, "insensible à son érotisme". Il évoque son rôle et, cerise sur le gâteau, donne quelques conseils en cas de bagarre avec un Français... Malcolm McDowell (8 min) parle du film comme d'un "conte érotique", se souvient du tournage des scènes en marche arrière et sa musculature insuffisante pour le rôle, lui qui avait préféré travailler l'intellect du personnage ("Je suis un acteur anglais !"). Sa mémoire lui joue cependant quelques tours puisqu'il est le seul pour qui le film a été un succès public... Lynn Lowry (6 min), qui interprète la prostituée attaquée dans la chambre d'hôtel, décrit elle aussi son travail avec Paul Schrader, le jeu de Nastassja Kinski et la scène où elle tombe de l'escalier. Enfin, Giorgio Moroder (6 min) parle du "son sombre" de la musique qu'il a composée pour le film (son deuxième film culte !) et sa collaboration avec David Bowie.

Un supplément est inédit : la première partie de Sound (and vision) (9 min - 1080i) dans lequel Christophe Conte, journaliste aux Inrockuptibles, aborde les années 80 de David Bowie, période moins fertile musicalement mais très bénéfique commercialement. Jusque-là considéré comme expérimental, Bowie s'associera avec des géants de la disco pour atteindre une notoriété mondiale. Christophe Conte analyse la musique de Giorgio Moroder, moins marquée et plus en retrait, ainsi que le morceau de Bowie qui, selon lui, ressemble à "un chantier pas terminé". Evoquant le chanteur, il parle de sa mystique créée dans une pop culture très codée. La seconde partie de l'entretien est visible sur le Blu-ray de Série noire pour une nuit blanche...

Vous trouverez enfin les bandes-annonces de La Féline (2 min 34 - SD - 4/3) et Série noire pour une nuit blanche  (1 min 46 - SD - 4/3), ainsi qu'une galerie de photos en HD.



 

En savoir plus

Taille du Disque : 23 950 054 903 bytes
Taille du Film : 19 478 550 528 bytes
Durée : 1:59:07.306
Total Bitrate: 21,80 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 15,00 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 15000 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3045 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2007 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 256 kbps / DN -4dB
Subtitle: French / 18,221 kbps
Subtitle: French / 34,127 kbps
Subtitle: French / 0,227 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 1 juillet 2016