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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Charge de la Brigade Légère

BLU-RAY - Région B
Opening
Parution : 8 février 2012

Image

Ce Blu-ray est issu d’un master fourni par la MGM, major en sursis qui inonde le marché Blu-ray de masters HD plus ou moins récents de son catalogue. La plupart de ces masters sont de très bonne qualité, exécutés avec soin à partir d’éléments de qualité variable et avec des restaurations légères.

Le film de Tony Richardson n’échappe pas à cette règle, les éléments d’origine ne sont pas dans un état de première fraîcheur, la partie gauche de l’image est voilée et il y a régulièrement des poussières et des points qui pigmentent l’image. Pour le reste, le film est tributaire des choix artistiques de David Watkin (le directeur de la photographie) : la première partie du film, qui se passe en Angleterre, est baignée dans une lumière douce, une ambiance ouatée qui ne favorise pas la profondeur de champ. Un peu à la manière de Barry Lyndon, on retrouve le rouge vif des uniformes qui tranche de manière très esthétique avec le vert saturé de la compagne anglaise. Les scènes en Crimée sont différentes, la lumière se fait plus envahissante, la profondeur de champ est accrue et l’image est ciselée. Tout cela est reproduit avec soin, sans artifices et donc sans dégrainage, ni tentative maladroite de rendre ce qui est naturellement flou, net.

Le film est proposé en 1080i50 (ou 1080psf25), on supposera que ce choix est dicté par des raisons économiques : sachant que le DVD est obligatoirement à 25 images/sec., l’éditeur aura préféré demander un master unique en 1080i50 à l’ayant droit, s’épargnant ainsi des travaux de conversion 24p vers 50i pour le DVD. On notera d’ailleurs que le même master est sorti en Australie mais en 24p, le matériel est donc disponible.

Son

Version originale et version française en Dolby Digital 2.0. Le mixage de la VO ne m’a pas paru satisfaisant, les ambiances sont trop présentes par rapport aux voix, il y a trop d’aigüs, ce qui laisse penser que le Pal speed-up n’a pas été corrigé si on compare ce disque au DVD zone 1 qui, lui, n’est pas accéléré.

Suppléments

Introduction à La Charge de la Brigade légère (6 min 41 sec)
Introduction très sommaire au film par Christophe Champclaux, "historien du cinéma". L’exercice n’est pas facile, et n’est pas Patrick Brion qui veut. Champclaux accumule malheureusement les informations incomplètes, imprécises, voire erronées. Il glisse une erreur de taille en prétendant que Michael Curtiz a utilisé le poème de Kipling plutôt que celui de Tennyson. Un court documentaire as totalement inintéressant - les images de making of du film de Curtiz sont passionnantes, par exemple - mais décevant.

La Charge de la brigade légère
Version muette de la célèbre charge, réalisée en 1912 pour le compte de la Edison Company et restaurée en 2006 par le British Film Institute. Elle est d’une durée de 12 minutes et 30 secondes et elle est accompagnée d’une partition au piano. La qualité de l’image est tout à fait honorable pour un film de cet âge. Cette version s’ouvre sur les adieux et le départ de deux soldats et se conclut sur l’accueil des rescapés. La reconstitution est impressionnante pour un film de cette époque avec de nombreux figurants et cavaliers. C’est la pièce maîtresse des suppléments de ce disque et elle se laisse suivre très agréablement. On ne peut que regretter l’absence de la version de Michael Curtiz qui aurait fait de ce DVD l’édition ultime sur le sujet.

Bande-annonce (3 min 07 sec)
De très bonne qualité, en VO non sous-titrée. Elle constituait le seul supplément du disque MGM zone 1.

Le poème d’Alfred Tennyson (Texte déroulant - 1 min 55 sec)
Il est présenté en version intégrale et dans une traduction de très bonne facture de Laurent Bury, spécialiste de la littérature britannique du 19ème siècle.

Notes à propos de la guerre de Crimée (Texte déroulant - 2 min 02 sec)
On en apprend assez peu, mais les quelques informations exposées permettent de remettre légèrement le film de Tony Richardson dans son contexte historique.

Soulignons enfin sur cette édition l’absence totale de tout menu chapitres. Absence tout à fait regrettable pour un film de 2 h 10. Les menus sont fixes et reprennent un des thèmes musicaux du film. Dommage également que l’interview de Richard Williams présente sur le disque BFI n’ait pas été reprise ici.

En savoir plus

En conclusion, cette édition est correcte pour qui veut découvrir cet excellent film dans de bonnes conditions, mais en aucun cas nous ne pourrons la juger définitive. L’image est perfectible, la bande-son aussi, et une version plus longue existe (Kevin Brownlow, monteur du film, pourrait le confirmer).

Par Jean-Marc Oudry (test) et Christophe Buchet (bonus) - le 28 février 2012