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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Bête de guerre

BLU-RAY - Région B
ESC Editions
Parution : 5 janvier 2022

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ESC éditions a eu l'excellente idée de sortir début janvier La Bête de guerre, grand film méconnu des années 80, réalisé par un cinéaste quelque peu oublié, lui aussi. Le film est loin de faire partie des priorités du studio Sony, détenteur des droits, ce qui explique que La Bête de guerre, vraisemblablement édité pour la première fois au monde en Blu-ray, est présenté à partir d'un master malheureusement assez ancien, le seul matériel actuellement disponible en Haute-Définition. La comparaison avec le DVD de 2002 montre, au-delà d'une légère modification de format, de ratio et de colorimétrie, quelques ressemblances qui font penser à une même source. Ne vous attendez donc pas à un résultat irréprochable puisque ce master souffre des faiblesses technologiques de son époque de fabrication.

L'ensemble conserve une précision honnête (on pouvait s'attendre à pire) avec un trait marqué par un léger sur-contour (qui n'est pas de l'accentuation artificielle) et surtout un niveau de détail réduit qui pénalise le rendu des étoffes et des textures, par exemple, à l'exception, comme c'est parfois le cas pour les restaurations anciennes, des gros plans, qui sont ici un tout petit peu mieux lotis. L'élément photochimique (une copie positive) est un peu restituée "dans son jus" : les images n'ont pas été nettoyées (effort qu'ESC aurait pu fournir, à la rigueur), régulièrement constellées de traces d'usure (points noirs, taches, rayures verticales), avec des cadres non stabilisés. L'étalonnage se montre plutôt cohérent mais sans doute un peu terne : difficile de juger une photographie à la base déjà terreuse, dans un environnement désertique peu chatoyant. Le rendu des couleurs reste toujours un peu irrégulier, avec des relents magenta légers et ponctuels (moindres qu'en DVD ceci dit, on gagne au change) ou des raccords couleur pas toujours optimisés (la saturation peut brusquement varier pendant un champ/contre-champ). Le grain reste présent, pas toujours bien retranscrit mais palpable.

Les conditions de visionnage sont donc limitées, bien qu'améliorées par rapport au DVD de 2002. Il sera difficile de contenter les puristes du 4K qui passeront peut-être leur chemin en attendant un réveil hypothétique de Sony... mais manqueront une belle rareté.

comparatif DVD Sony (2002) vs. Blu-ray ESC (2022) : 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Son

La Bête de guerre est proposée avec des pistes stéréo de bonne facture. La version originale se montre très claire, détaillée, bien équilibrée entre les voix et les ambiances. Les nappes musicales, importantes dans l'atmosphère du film, sont bien restituées. La dynamique est plutôt honnête durant les scènes de combat et d'effets sonores, avec une spatialisation palpable. La version française est un tout petit cran en deçà, à peine plus couverte et sans doute un peu moins subtile dans ses détails.

Suppléments

Présentation de Patricia Mazuy (6 min - HD)
La réalisatrice de Saint-Cyr évoque La Bête de guerre pour La Cinetek, appréciant un récit "très concret" et métaphysique sur la guerre à partir d'ingrédients simples. Pour elle, la force du film est son aisance à passer d'un camp à l'autre et les montrer dans toutes leurs complexités. Elle note la structure un peu théâtrale, avec un rythme d'opéra qui fait ressentir le souffle de la tragédie.

La guerre de Kevin Reynolds (20 min - HD)
Jean Thooris, chroniqueur pour le site Sun Burns Out, évoque le début de carrière de Kevin Reynolds et sa proximité avec Steven Spielberg, qui le prendra dans son écurie Amblin et produira son premier film, Fandango, peinture d'"une Amérique bombardée", aux idéaux perdus. Jean Thooris revient ensuite plus spécifiquement sur La Bête de guerre, sa genèse, la découverte de la pièce de théâtre, et son analyse : comment le film associe Vietnam et Afghanistan, "deux guerres sales" et se démarque des classiques de l'époque en montrant les deux points de vue, "leurs ambiguïtés, leurs tiraillements et leurs folies". Un module intéressant mais très incomplet, à la fois sur le film lui-même qui est quand même abordé sans réel approfondissement, et surtout sur la carrière chaotique du cinéaste, un parcours singulier qui aurait mérité quelques commentaires supplémentaires...

En savoir plus

Taille du Disque : 32 808 947 584 bytes
Taille du Film : 25 586 380 800 bytes
Durée : 1:49:43.000
Total Bitrate: 31,09 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 25,01 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25019 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2121 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2094 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 10,900 kbps
Subtitle: French / 2,458 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 21 février 2022