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L'Homme pressé

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 25 novembre 2020

Image

L'Homme pressé a été restauré en 4K par le laboratoire VDM à partir du négatif original. Peu de choses à signaler sur cette très jolie restauration à la définition acérée et au niveau de détail performant. La patine argentique est respectée, le grain est fin et plutôt abondant. Les contrastes sont assez bien équilibrés tandis que l'étalonnage couleur conserve un certain naturel, offrant une palette saturée et nuancée, aux relents modernistes très limités. Selon les ambiances, les visages sont parfois un peu pâles, parfois un peu magenta, et on notera (comme sur de fréquentes restaurations de VDM) une sensibilité régulièrement marquée dans les rouges. La copie est très stable et totalement nettoyée des traces d'usure. Il n'y a aucun souci d'encodage.

Son

La piste son restaurée offre des conditions d'écoute fidèles au mixage d'origine, à savoir un rendu assez sage malgré une dynamique convenable. L'ensemble est assez bien détaillé, avec des voix claires et des ambiances discrètes mais palpables. On ne relève aucune traces d'usure ni de souffle. 

Suppléments

Préface par Jean-Baptiste Thoret (11 min - HD)
Le critique, historien et directeur de la collection Make My Day ! présente L'Homme pressé, adaptation d'un roman "absolument génial" sur "la course drôle et tragique" d'un personnage en quasi portrait d'Alain Delon, alors à la fin son âge d'or. Ce film "important et formidable", pris entre le sentiment de comédie et une dimension tragique, est comme "une fausse anomalie" dans la carrière du réalisateur Edouard Molinaro, surtout connu pour ses comédies à succès, qui retournait aux sources avec ce drame rappelant la noirceur de ses premiers opus.

L'Homme pressé vu par Frédéric Taddeï (43 min - HD)
Le journaliste Frédéric Taddeï a mené plusieurs interviews remarquées d’Alain Delon dans son émission Ce soir ou Jamais sur France 3, il y a une quinzaine d’années.  Pour lui, Delon est "le seul acteur qui ait fait une oeuvre", ne cessant de jouer "le héros le plus tragique du cinéma français" dans des personnages qui sont "les reflets de lui-même", en va et vient avec le passé, le présent et même le futur de la star, au point d’y trouver des aspects prémonitoires dans La Piscine ou Comme un boomerang. Il raconte sa découverte de L'Homme pressé, surtout motivée par une "curiosité de lecteur" pour l'adaptation de Paul Morand, et explique longuement pourquoi c'est un film "typiquement de droite", où Delon "défend l’indéfendable" dans un personnage de "parvenu", "à la limite de la vulgarité", qui a "un rapport amoral avec à peu près tout". Il reste encore étonné qu’on soit allé aussi loin, à l’époque, dans la défense d’un homme contre le reste de la collectivité et dans la vision du "pouvoir de l’argent qui vous rend libre", pas si éloignée de certaines scènes du Rebelle de King Vidor. Taddeï prend quelques pincettes lorsqu’il parle de L’Homme pressé comme d’un film "digne" dont il apprécie l’originalité et le côté atypique, qu’il revoit avec plaisir et place dans le "peloton des années 70", s’amusant par exemple de ses aspects libertins qu’on observe aujourd’hui avec un regard totalement différent. Mais c’est sans compter "quantité d’agacements" qu’il ne se prive pas d'énumérer ensuite, dévoilant une véritable détestation pour le cinéma français de cette période (qu'il n'allait d'ailleurs pas voir). Il regrette notamment "la laideur du téléfilm" et une esthétique pauvre "qui commence à opérer" après une décennie aux visuels beaucoup plus soignés. Il ne croit pas non plus à ce qu’il voit dans le film, pointant le "côté toc" d’"un cinéma qui veut faire genre" : le ministre, l’Afrique et les africains, pour lui "c’est Guignol". Le film est aussi rempli des clichés de l’époque, le secrétaire faire-valoir, les seconds rôles récurrents utilisés dans les mêmes fonctions de film en film, dans un cinéma où la musique n’existe pas ("à cette époque, c’est fini"). Edouard Molinaro, qu’il côtoyait et appréciait pourtant dans la vie, n’échappe pas à ce dézinguage en règle lorsqu'il évoque un réalisateur "qui n’est pas à sa place", dont la mise en scène n'arrive pas selon lui à capter la vitesse et l’énergie d’un Delon obligé de bouger dans tous les sens. Il ne comprend pas pourquoi ce réalisateur "un peu hésitant" a été choisi face à Delon, acteur qui demande à être dompté et a besoin d’estimer le collaborateur qu’il a en face de lui, rappelant avec une certaine justesse le problème de Molinaro de souvent tourner avec "des stars qui ont envie de prendre sa place". Il rapporte des anecdotes du mauvais caractère de Delon sur le tournage, rajoutant derrière que Molinaro est "la faiblesse terrible du film", qu’il "n’a rien à faire là"... S’il n’a pas forcément tort dans son jugement et son argumentation, Frédéric Taddeï a le mérite de jouer le jeu de la franchise. On pourra, ou non, apprécier. Cependant, nous ne saurions trop lui conseiller de tenter quelques titres de la collection "Nos années 70" de l’ami Jérôme Wybon, histoire de lui faire changer d’avis...

Conversations avec Mireille Darc, Michel Duchaussoy et Edouard Molinaro (6 min - SD)
Montage de trois entretiens diffusés en août 1977. Molinaro évoque le film comme la peinture d'un caractère exceptionnel et la "course contre la mort" d'un homme dévoré de passions. Il explique comment il a trahi l'auteur Paul Morand avec le personnage de Mireille Darc qui est désormais de la même trempe que lui. L'actrice est une "tranquille apparente" qui défend la composition de Delon face aux impressions d'auto-portrait de son personnage. Michel Duchaussoy parle de son rôle "de bon sens".


En savoir plus

Taille du Disque : 39 923 900 199 bytes
Taille du Film : 25 619 650 560 bytes
Durée : 1:30:40.208
Total Bitrate: 37,67 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34995 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 870 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 33,751 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 15 juin 2023