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Test blu-ray
Image de la jaquette

L'Enfer des tropiques

BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 16 juillet 2019

Image

Rimini Editions propose un Blu-ray d’assez bonne facture, avec un master sans doute un peu ancien mais pas trop daté, qui propose le film dans son format Cinémascope d'origine. L’image est globalement belle : la définition est honnête (malgré un niveau de détail encore doux), le grain respecté, le rendu des couleurs apparaît plutôt bon, bien saturé, et les contrastes sont bien gérés. Le nettoyage n'a pas été complètement effectué puisqu'on peut remarquer la présence modérée de poussières ou de saletés sur l’ensemble du film, notamment sur certains plans truqués (des incrustations en fond bleu ou les lettrages du générique). On notera surtout une stabilisation du cadre encore bien perfectible, avec des tremblements latéraux parfois peu discrets.

Son

La version originale mono présente une restauration de qualité : les voix sont claires, l’ambiance sonore précise. La version française est plus aiguë, avec une carence prononcée dans les basses et une saturation nette dans les voix. Les deux pistes ont été nettoyées, sans souffle ou craquements. Notez que la version française présente un « trou » sonore d’une dizaine de secondes, remplacé par la VO.

Suppléments

Il n’y a qu’un seul supplément proposé, qui ne concerne hélas pas directement ce film qui en aurait pourtant mérité. Nous aurions en effet rêvé d’un vrai travail de recherche pour rendre compte de L'Enfer des tropiques tel que l’avaient imaginé Robert Parrish et son scénariste Irwin Shaw.

Pour seul lot de consolation, Robert Parrish, l’enfant d’Hollywood (15 min - 1080i) est un entretien avec Jean-François Rauger. Le directeur de la programmation de la Cinémathèque française retrace la carrière « singulière et secrète » du réalisateur Robert Parrish, qui a grandi dans les studios hollywoodiens, d’abord comme acteur (chez Charles Chaplin notamment), puis monteur (pour John Ford et Robert Rossen, par exemple), avant de commencer à réaliser dans les années 50. Rauger analyse la carrière du réalisateur à partir du constat que ses films s’inscrivent dans des genres précis (film noir, western, science-fiction, etc.) tout en restant à la marge du système hollywoodien. Rauger souligne par exemple le côté sarcastique ou impertinent de ses deux premiers films noirs scénarisés par William Bowers, L’Implacable ennemie et Dans la gueule du loup. Le critique du journal Le Monde rappelle que la méfiance de Parrish envers l’héroïsme se retrouve dans plusieurs de ses films, comme La Flamme pourpre, film de guerre « mélancolique » et « premier chef-d’œuvre » de Parrish, ou L’Enfer des tropiques. Rauger pense que Parrish a trouvé dans la décontraction et la nonchalance de Robert Mitchum des qualités idéales pour ses films, où la pause a autant d’importance que l’action, comme dans L’Aventurier du Rio Grande, « film d’aventures immobile ». Rauger conclue son propos en notant que la « petite musique parrishienne » se poursuit dans les années 60, où le réalisateur a su se fondre très naturellement dans l’esprit pop de cette décennie.

Par Benoit Rivière - le 7 novembre 2019