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Test blu-ray
Image de la jaquette

L'Aiguille

BLU-RAY - Région A, B, C
Badlands
Parution : 14 décembre 2018

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Badlands avait poursuivi l'aventure du site 1Kult avec un DVD sorti en 2013 (La Bouche de Jean-Pierre). Cinq ans plus tard, l'équipe récidive avec un autre film culte méconnu en Occident qui, hasard du calendrier (quoique...), répond à la sortie en salle de Leto, réalisé par Kirill Serebrennikov. L'Aiguille est présenté dans une restauration très correcte mais à la précision peut-être un peu douce. La définition reste honnête, mais avec un niveau de détail modéré et une texture argentique nettement atténuée, un grain assez discret sans doute caractéristique du master HD d'origine et non une conséquence de l'encodage de ce Blu-ray (très réussi par ailleurs). La copie est immaculée, stable, et la colorimétrie apparaît très naturelle. Les contrastes sont typiques du rendu en salle, détaillés mais un peu clairs. Notez que le film est présenté en 1080i, avec un master probablement fabriqué pour la télévision qui ne respecte sans doute pas le cadencement original de la pellicule.

Son

La bande-son, en mono d'origine, est d'excellente qualité. Voix très claires, ambiances bien restituées, musique cristalline bénéficiant d'une bonne dynamique, et aucune trace d'usure ni de souffle à signaler : des conditions sonores très solides.

Suppléments

Badlands a soigné son édition, d'abord avec un élégant digipack à trois volets et fourreau, puis en proposant un grand nombre de suppléments, souvent pertinents.

Présentation du film (13 min - 1080i)
Eugénie Zvonkine, universitaire spécialiste du cinéma russe (c'est aussi elle qui a fait la traduction du film) fait une présentation très complète de L'Aiguille, film marquant de la Perestroïka, projet "presque expérimental", repris par l'un des fondateurs de la Nouvelle Vague kazakhe, et qui fut un succès surprise en rassemblant au final près de 30 millions de spectateurs. Eugénie Zvonkine évoque surtout son interprète Viktor Tsoi, chanteur underground interdit qui devint "une star absolue" et reste encore aujourd'hui une figure incontournable de la culture russe contemporaine. Un supplément que l'on peut visionner juste avant le film, en option.


Souvenir de vague (45 min - 1080i)
Eugénie Zvonkine a réuni à Almati, en 2013, quatre des fondateurs de la Nouvelle Vague kazakhe dont Rashid Nugmanov, le réalisateur de L'Aiguille. Ils évoquent ces années de changement, la façon dont ils se sont émancipés du système russe et se sont appropriés un art kazakhe jusque-là uniquement oral. En réinventant un cinéma "follement libre", ils ont suivi les préceptes du réalisateur Sergueï Soloviov, leur professeur à l'école de cinéma, catalyseur majeur de leur mouvement, qui leur a inculqué "une profonde foi" en eux-mêmes, et notamment sur le plan artistique. Grand admirateur de la Nouvelle Vague française, où "même un regard ne doit pas mentir", Soloviov leur a appris l'importance des "principes esthétiques" qui sera la base de leur cinéma. Un document très intéressant, qui contextualise bien L'Aiguille dans ce mouvement artistique contemporain au démantèlement de l'URSS.


Yahha (1986 - 36 min - 1080i - VOSTF)
C’est dans ce court métrage (faussement) documentaire réalisé par Rashid Nugmanov à Leningrad, avant la Perestroïka, que Nougmanov « révéla » à l’écran Victor Tsoï, parmi d’autres figures du rock soviétique underground (dont Boris Grebenchtchikov ou Kostia Kinchev). Entre concerts (qui ne paraissent pas très autorisés) dans des sous-sols, déambulations urbaines groupées, le mariage d’un couple de la clique, qui fait elle office de témoins, se dessine par bribes impressionnistes le portrait sinon d’une génération en tout cas d’un groupe qui, comme toute avant-garde, est très conscient de l’image qu’il projette de lui-même. Ce document précieux d’une demi-heure transmet l’esprit et l’esthétique de ces musiciens libertaires.


Igla Remix (2010 - 87 min - 1080i - VOSTF)
Vingt-deux ans après L’Aiguille, Rachid Nougmanov propose une reprise légèrement plus longue (de sept minutes) du film, qui fut son grand succès public. Non pas en en tournant une nouvelle version, mais en en remaniant le montage. Il modifie la bande-son (pour y inclure des morceaux plus récents et en soustraire d’autres présents dans l’original), ajoute des inserts (BD, parfois mangas), quelques sous-intrigues filmées en 2010 (le personnage de Moro aurait donc une fille, la dette de Spartak viendrait de combats effectués dans un cirque... où une autre personne tiendrait elle aussi à se venger de lui), ajoute un commentaire off sur les apparitions de certains personnages. On peut questionner les motivations de ce remake dont le jeunisme exacerbe ironiquement la ringardise. L’hétérogénéité de ton de L’Aiguille autorise toutefois mieux que pour d’autres films à ce que la forme en soit triturée, remaniée, d’une manière qui semble suffisamment amuser Nougmanov pour maintenir l’attention... sans que le geste porte une nécessité forte au point de vraiment dépasser l’anecdotique.

En savoir plus

Taille du Disque : 49 074 151 757 bytes
Taille du Film : 15 494 928 384 bytes
Durée : 1:16:50.040
Total Bitrate: 26,89 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 28,81 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 23813 kbps / 1080i / 25 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Russian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1586 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Subtitle: French / 11,675 kbps
Subtitle: English / 13,502 kbps
Subtitle: Spanish / 11,475 kbps
Subtitle: German / 11,850 kbps
Subtitle: Korean / 9,509 kbps

Par Stéphane Beauchet et Jean Gavril Sluka - le 18 mars 2019