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Test blu-ray
Image de la jaquette

Judith Therpauve

BLU-RAY - Région B
Gaumont
Parution : 13 avril 2022

Image

Après un DVD paru dans sa "collection rouge" en 2014, Judith Therpauve est enfin réédité par Gaumont en Blu-ray à partir de la (même) restauration 2K effectuée par le laboratoire Eclair. Si la précision du trait s'affine régulièrement, le rendu pourra paraître généralement bien doux pour un scan 2K. Nous restons un peu sur notre faim, avouons-le, avec des images aux textures qui manquent de finesse, où le grain est parfois un peu épais, un peu discret aussi, mais jamais effacé. Peut-être s'agit-il d'une caractéristique de la pellicule utilisée mais, en l'état, même si la précision est souvent palpable, on a connu master HD plus aiguisé. La copie est stable et très propre, l'étalonnage reste très argentique dans ses caractéristiques, avec une allure peu éclatante mais conforme au budget modeste et à la photographie simple et austère de Pierre Lhomme, où les tonalités conservent un naturel qui ne met pas toujours en valeur (cf. les carnations un peu nauséeuses dans les couloirs du journal, pendant la visite, par exemple).

Son

La piste audio restaurée par L.E. Diapason se montre d'une grand fidélité aux caractéristiques d'origine, avec un mono très sobre, aux ambiances peu détaillées. Les voix sont claires et idéalement restituées, aussi bien durant les passages post-synchronisés que pour les prises de son direct (agrémentées d'un léger souffle en arrière-plan). L'ensemble reste dénué de toute trace d'usure.

Suppléments

Gaumont propose deux entretiens éclairants et complémentaires sur Judith Therpauve :

La légende Judith Therpauve (21 min - HD)
Premier assistant réalisateur sur le film, Laurent Ferrier raconte un tournage qui ne fût pas de tout repos. Il se souvient de l'"hyperactif" Patrice Chéreau, dont il évoque la personnalité sombre, le "monde passionnant" qu'il avait dans la tête, et son art incontestable dans la direction d'acteurs. Il revient sur le savoir-faire du décorateur Richard Peduzzi, qu'il observait pendant les repérages, son sens du regard pour des lieux banals qu'ils savait transformer, et parle longuement du caractère difficile du "roc" Simone Signoret, star capricieuse et pas toujours disponible, actrice qui amenait une sorte de pression sur le plateau, discutant en permanence les décisions du réalisateur. S'il semble un peu arrondir les angles et faire attention aux mots employés, Laurent Ferrier ne cache pas les frictions qui existaient entre l'équipe et l'actrice, au point d'avouer que le plaisir a été "un peu gâché". Il n'oublie pas de parler de Philippe Léotard, un acteur "très tourmenté", "nerveux" et "angoissé", ou de "la découverte" Bernard-Pierre Donnadieu. Intéressant.

Une mort exemplaire (26 min - HD)
Françoise Zamour, chercheuse sur l'esthétique et l'histoire du cinéma, livre une analyse approfondie de Judith Therpauve, film "occulté" par Chéreau qu'il considérait comme une commande pas assez personnelle. Elle revient sur cette affirmation, démontrant que le personnage de Judith Therpauve est "un portrait de Chéreau" à ce moment-là et que le film touche à des questions qui le travaillaient à l'époque, par exemple sur l'utopie politique vouée à l'échec, la solitude de celui qui a essayé de construire quelque chose, ou "laisser mourir ce qui est déjà mort". Françoise Zamour évoque l'histoire qui a inspiré le film, la bataille menée contre "le déferlement Hersant" par le journal Paris-Normandie et la mère du journaliste Franz-Olivier Giesbert, et note une mise en images dans "monde de gris", loin des années 70 habituellement très colorées. Le film est pour elle la rencontre de deux générations très différentes et la description de deux mondes : un journal vivant et la maison presque morte d'une héroïne dont la génération "n'est plus à l'ordre du jour". Françoise Zamour revient sur le personnage de Judith Therpauve, fantôme qui "tente une nouvelle naissance", "grand rôle sur la solitude" d'une femme "sortie du cercle du désir" qui entre dans "un jeu d'autorité" assez violent, entre renoncement et énergie. Dense et instructif.

Bande-annonce restaurée (2mn 46s - HD)

En savoir plus

Taille du Disque : 42 787 193 867 bytes
Taille du Film : 34 551 244 800 bytes
Durée : 2:08:14.000
Total Bitrate: 35,93 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 32,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 32989 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1197 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit / DN -1dB)
Subtitle: French / 28,448 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 21 avril 2022