
J'ai le droit de vivre
BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 29 mars 2023
Image
Le classique de Fritz Lang a été restauré en 4K par le laboratoire VDM à partir du négatif original qui était conservé en France. L'élément était très abîmé mais les outils numériques ont permis de gommer les dommages importants. On repérera éventuellement un infime éclaircissement sur le bord droit du cadre et de nombreuses usures horizontales très fines, à peine visibles durant des plans sombres. Autant dire que les défauts sont vraiment négligeables. L'ensemble, quasiment stable, évite surtout les pulsations disgracieuses de contraste. Cela accentue l'impression d'un très beau noir & blanc, l'étalonnage réussi offrant une gamme de gris nuancée et très équilibrée, avec un niveau de noirs bien ajusté, qui conserve du détail. A l'exception des plans truqués (transitions en fondus) plus épais, la définition se montre très convaincante, la précision est au rendez-vous. On notera, comme souvent avec les films de cette période, l'utilisation d'objectifs à faible profondeur de champ et occasionnant une zone de netteté parfois réduite, avec flous périphériques insistants. Le rendu filmique est palpable, avec un grain fin et non gommé, bien géré par l'encodage du disque.
comparatif DVD Studiocanal (2005) vs. Blu-ray Studiocanal (2023) :
1 2 3 4 5 6 7 8
Son
La version originale (unique piste proposée, comme sur les précédentes éditions DVD) est de très bonne facture. Tributaire de son époque de production (arrière-plans peu actifs voire souvent silencieux) et de ses limites techniques (saturation des passages musicaux), cette restauration offre tout de même son lot de nettes améliorations. On soulignera notamment la bonne restitution des prises de son direct, très détaillées et offrant une présence des voix bien palpable (et presque surprenante pour un film de 86 ans), désormais presque cristallines et sans sifflantes marquées. L'ensemble a été bien nettoyé, il n'y pas de craquements, et on ne trouve qu'un léger souffle, finalement peu gênant.
Suppléments
Préface de Jean-Baptiste Thoret (6 min - HD)
Le directeur de la collection Make My Day !, présente brièvement ce "monument de l'histoire du cinéma" qui évoque de manière lointaine le couple Bonnie & Clyde. On y retrouve la mise en scène précise de Fritz Lang, ses cadres signifiants, avec un tout jeune Henry Fonda. Thoret évoque un film romantique, noir, et "totalement Languien".
J'ai le droit de vivre revu par Jean-Loup Bourget (62 min - HD)
Professeur d'études cinématographiques à l'Ecole normale supérieure, auteur de nombreux livres autour du cinéma - notamment hollywoodien, et vieux souvenir pour les fans de Douglas Sirk avec ses interventions dans les coffrets Carlotta parus dans les années 2000, Jean-Loup Bourget resitue J'ai le droit de vivre dans le parcours américain de Fritz Lang. Il fait une longue et passionnante analyse des thèmes du film qui rejoignent les préoccupations du réalisateur sur la justice, illustrées par l'ambigüité latente sur la culpabilité dès la séquence d'ouverture "un peu étrange" qui suggère rétrospectivement que personne n'est innocent. Jean-Loup Bourget compare le héros du film avec celui du Faux coupable d'Hitchcock, tous deux interprétés d'ailleurs par le même acteur, notant un traitement plus rédempteur chez le cinéaste anglais tandis que Fritz Lang montre la violence potentielle du héros comme inhérente à l'être humain. Un film qui dénonce le préjugé social à travers ce héros qui subit un engrenage "trop bien huilé" de la violence, et un aveuglement mécanique des autorités et de la société. Bourget reprend l'argument chabrolien sur la violence policière qui annonce le film anti-nazi Man Hunt, et évoque le Fritz Lang "grand manipulateur" qui suggère, par le montage et des cadres qui ne contiennent pas tout, des interprétations qui seront ensuite démenties et une invitation à plus de vigilance. Il remarque que J'ai le droit de vivre, pourtant profondément ancré dans la réalité américaine, ressemble par certains éléments esthétiques, à ses films de la période allemande (comme M le maudit), évoque notamment la fin "extraordinaire", la sympathie du spectateur pour le couple vedette, grâce à Henry Fonda dans un rôle qui fait "un petit peu écho" à celui des Raisins de la colère, et conclue sur le "plaisir visuel" de la photographie de Leon Shamroy, d'"une subtilité extraordinaire"...
En savoir plus
Taille du Disque : 38 425 636 601 bytes
Taille du Film : 21 175 554 048 bytes
Durée : 1:25:56.125
Total Bitrate: 32,85 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29982 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1269 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 23,368 kbps