Désirs de bonheur

Poursuivant avec la collection Cinema Master Class son exhumation de titres méconnus du catalogue des grands studios américains, Elephant Films propose ici la toute première édition numérique française du film, jusqu'alors inédit même en DVD dans nos contrées. L'éditeur se repose pour ce faire sur la restauration 2K qui avait servi à l'édition HD américaine, sortie en juillet 2022 chez Kino Lorber. 

Le master n'est pas exempt de défauts, avec quelques salissures éparses (points blancs, poils...) et un ensemble inégal, avec certaines séquences souffrant d'une définition vraiment plus faible. Dans sa grande majorité, le film bénéficie tout de même d'un rendu satisfaisant quoique assez doux, qui manque parfois de piqué mais qui propose une assez bonne gestion des contrastes, rendus délicats par le travail photographique singulier du film (avec notamment des noirs très denses). Le grain est restitué avec un certain naturel, sans abus manifeste d'outils de retouche numérique.

La musique occupe un rôle important dans le film, et la seule piste proposée, en version originale DTS-HD Master Audio 2.0, permet de l'apprécier dans un équilibre convenable, mais sans relief particulier, avec des dialogues clairs et des sons ambiants discrets.

La présentation du film par Eddy Moine (10'25'' - HD), comme toujours dynamique, débute par un résumé de l'intrigue du film, adaptation d'un "best seller" de Rachel Field qui doit, dans un premier temps, être réalisée par James Whale, avec Jane Wyatt dans le rôle de Kate. Plusieurs années plus tard, le projet échoit à Robert Siodmak qui "trouve l'histoire absurde et les personnages ridicules" mais profite du fait que la comédienne Phyllis Calvert tienne absolument à ce que ce soit lui qui réalise pour renégocier son contrat auprès d'Universal. Eddy Moine évoque justement la carrière de cette actrice britannique venue vers carrière aux Etats-Unis, puis celle des autres comédiens, dont Robert Hutton (comédien plutôt habitué aux comédies qualifié ici d' "erreur de casting" en ce qu'il "manque de charisme et d'envergure"), Ella Raines, Helena Carter, Eddie Albert ou Leo G. Carroll. L'évocation du tournage permet de mentionner "les décors somptueux" ou les "effets de lumière esthétiques". Une fois mentionnés les "piètres résultats au box-office" du film, Eddy Moine encourage à découvrir ce "film rare" qui "se laisse bien voir".

Figurent sur le disque plusieurs bandes-annonces, de qualités assez passables, de sorties récentes de l'éditeur (Faux-Monnayeurs, Pour toi j'ai tué, Le Prix du silence ou Meurtre sans faire-part).