
coffret La trilogie d'Apu
BLU-RAY - Région B
Carlotta Films
Parution : 5 décembre 2023
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Après six films, sortis il y a bientôt deux ans, Carlotta retrouve le cinéaste Satyajit Ray avec sa célèbre Trilogie d'Apu, disponible pour la première fois en France de manière légale. Films Sans Frontières, et ses DVD pas toujours très recommandables quant à la légalité des droits, avait sorti les films il y a tout juste vingt ans, à partir de masters bien fatigués, comme vous pourrez le constater avec nos comparatifs ci-dessous. Grâce à Carlotta, nous pouvons enfin profiter de la plus récente restauration de la Trilogie d'Apu, courageusement initiée par l'éditeur américain Criterion à partir des meilleurs éléments disponibles, pour son coffret sorti en 2015.
Après l'Oscar d'honneur décerné à Satyajit Ray en 1992, The Academy Film Archive of Motion Picture Arts and Sciences avait décidé de réunir les négatifs de ses films dans ses propres stocks, aux Etats-Unis. Mais, en cours de rapatriement depuis l'Inde, l'année suivante, les bobines de la Trilogie d'Apu ont partiellement brûlé pendant le violent incendie d'un entrepôt londonien. Les éléments non détruits ont été conservés pendant une vingtaine d'années jusqu'à ce que Criterion se lance dans cette importante restauration en découvrant, par hasard, l'existence des boîtes de bobines fraîchement débarquées aux USA. C'est le laboratoire italien L'Immagine Ritrovata qui a trouvé la meilleure solution pour traiter ces éléments endommagés (hydrater le film pour le rendre moins cassant, réparer les collures, retirer les adhésifs et la cire fondus, refixer les pignons) afin que la pellicule puisse passer dans un scanner par immersion et être numérisée en 4K. S'il reste parfois imparfait, le résultat est miraculeux quand on se souvient de la qualité plus que médiocre avec laquelle on les avait découverts.
La complainte du sentier
Près de la moitié du négatif original a été épargné, complété par un "marron" (copie du négatif) conservé par l'Academy Film Archive, et un contretype 35mm (copie du "marron") conservé par le British Film Institute. Les images issues du négatif sont de bonne qualité, en particulier les gros plans à la finesse surprenante, même si la définition se montre souvent convaincante de manière générale. Les éléments complémentaires, d'une ou deux génération d'écart par rapport au négatif caméra, ne peuvent échapper à des baisses de piqué et de détail, mais sont généralement utilisés de manière sporadique, souvent de façons très brèves, ce qui limite le sentiment de forte dégradation de définition sur la durée. On remarquera par contre (et sur les trois films) la piètre qualité des fondus enchaînés, ces plans truqués habituellement dégradés par rapport aux images du négatif, mais ici d'une qualité encore plus sommaire du fait de leur mode de fabrication précaire (petit budget et niveau technique limité du cinéma indien, à cette époque). Quelques corrections numériques ont été appliquées, plutôt efficaces pour le nettoyage des images, même s'il persiste des points blancs furtifs et surtout des rayures verticales parfois bien tenaces, trop complexes à gommer. Les cadres n'ont pas été stabilisés numériquement mais la réparation physique de la pellicule évite souvent les tremblements trop vifs, à l'exception de quelques rares plans sérieusement déformés par la chaleur de l'incendie, et donc un peu mouvants. Le noir & blanc est très élégant et souvent nuancé, avec des contrastes bien équilibrés et assez stables, et finalement très peu soumis à des pulsations du niveau de noir. L'aspect argentique est bien restitué, le grain est fin, palpable, il n'a pas été dégradé par l'encodage, invisible.
DVD Films Sans Frontières (2003) vs. Blu-ray Carlotta (2023) :
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L'invaincu
C'est un peu mieux pour le second volet, dans le sens où il s'agit du film dont le négatif a été le moins abîmé par l'incendie, récupéré à hauteur de 60% (l'équivalent de 11 bobines). La définition est donc souvent précise et détaillée, avec un confort de visionnage certain - et on le rappelle aussi miraculeux qu'inespéré. Cependant, malgré un nettoyage efficace sur la majeure partie du film, et une consolidation qui a permis une bonne stabilité des images, les bobines peuvent parfois montrer des signes d'usure, comme ces rayures tenaces qu'il n'a pas été possible de gommer dans le temps imparti, mais également (et plus fréquemment dans la seconde moitié du film) avec des "rayures peigne" régulières, formant de multiples et légers traits verticaux. Le recours à des sources de moindre qualité étant plus limité, les chutes de définition sont beaucoup plus ponctuelles et souvent modérées (sources de 2e et 3e générations par rapport au négatif caméra). On retrouve les fondus enchaînés très dégradés, heureusement très brefs. Les contrastes sont là aussi convaincants, sans pulsations (ou presque) et avec des noirs encore détaillés. Notez que la patine argentique est bien respectée, le grain est bien présent, organique et abondant, sans souci d'encodage.
DVD Films Sans Frontières (2003) vs. Blu-ray Carlotta (2023) :
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Le Monde d'Apu
Le Monde d'Apu est, des trois opus, celui dont on a retrouvé la plus faible proportion de négatif utilisable, l'équivalent de deux bobines, et dans un assez mauvais état. Ces éléments ont été essentiellement complétés par un "marron". L'ensemble tient assez bien la route, impression renforcée par le faible nombre de passages d'une source à l'autre, comme cela pouvait être le cas sur les autres films, ce qui donne un plus fort sentiment d'équilibre. La définition est sans doute un tout petit peu en deçà des autres films, même si elle reste souvent convaincante. Quelques moments se montrent toutefois plus doux, avec un niveau de détail plus limité et une légère perte de nuances dans les hautes lumières. La pellicule a été plutôt bien consolidée puisque la copie demeure assez stable, avec une quantité limitée de poussières et de rayures. La facture argentique n'est pas pénalisée : le grain est bien conservé, parfois fin, souvent un peu plus épais, mais toujours organique et bien géré par l'encodage. La belle facture de l'image est notamment soutenue par un noir & blanc efficace et nuancé, et des contrastes équilibrés. On repérera quelques pulsations de noirs, parfois peu discrètes (la scène de dialogue nocturne entre les deux amis). Des conditions de visionnage relativement confortables, encore une fois.
DVD Films Sans Frontières (2003) vs. Blu-ray Carlotta (2023) :
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Notez enfin que Criterion réédite la trilogie en janvier, mais cette fois au format UHD.
Son
Les trois bandes son ont été restaurées à partir des différentes pistes optiques et masters magnétiques ayant survécu à l'incendie de Londres. La qualité est là aussi miraculeusement bonne, conservant les défauts d'origine (notamment dans la captation du son direct). La partie sonore reste représentative des caractéristiques techniques de l'époque, logiquement beaucoup plus succintes pour le premier volet. On sent en effet, dès le second film, que les moyens sont plus conséquents et permettent une meilleure qualité de prise de son. Les pistes sont globalement très propres, assez bien nettoyées. Il peut subsister un léger souffle en arrière-plan, selon les moments ou les prises. L'ouverture est honnête mais parfois plus étriquée, avec des détails d'ambiance palpables. Le rendu général ne peut cependant pas toujours restituer les voix avec la présence espérée, surtout dans La Complainte du sentier, à la patine un peu couverte. des voix qui restent cependant intelligibles, avec des saturations et des sifflantes plus ou moins ponctuelles.
Suppléments
La Trilogie d'Apu, assurément l'un des coffrets immanquables de l'année, est proposée en Blu-ray dans un étui rigide contenant un digipack 3 volets. Les disques sont accompagnés de Satyajit Ray et la Trilogie d'Apu, un livre de 78 pages, illustré de nombreuses photos. Charles Tesson, Maître de conférences, ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et délégué de la Semaine de la Critique, qui consacra notamment un livre à Satyajit Ray en 1992 et participa à une Nuit Satyajit Ray sur France Culture en 2021, résume le début de parcours du réalisateur et analyse les caractéristiques du cinéma sensible et délicat de cet "artiste complet". Il fait une brillante analyse de la "mythique" trilogie d’Apu, avec son "esthétique de la fluidité" et la musicalité de sa mise en scène, son attachement aux visages, "avec sa part d’impénétrable", la connexion au monde dans un "équilibre subtil entre le perceptible et l’imperceptible", le tout dans une "profonde simplicité de l’expression cinématographique". Il raconte le projet Pater Panchali, la façon dont le livre a été adapté en conservant une dimension personnelle et autobiographique, son très long tournage et sa post-production au pas de course, pour la première mondiale au MOMA de New York. On suppose que le manque de disponibilité du compositeur Ravi Shankar explique sans doute pourquoi Satyajit Ray fera lui-même la musique de ses films, quelques années plus tard. Charles Tesson revient également sur les deux autres volets, rappelant notamment la "douche froide" au box-office pour Aparajito, "éloge de la ville et du savoir", où Ray affirme son amour des livres. Il observe l’accueil français inégal de cette trilogie, par des critiques pour qui le cinéma indien était encore "une terre inconnue", avec les méfiances contradictoires d’un exotisme de façade et d’un réalisateur trop occidentalisé. La trilogie d’Apu restera longtemps en France "la vitrine phare de l’oeuvre de Ray", au détriment du reste de sa filmographie qui sera découverte plus tardivement, notamment sous l’impulsion de Claude-Jean Philippe et son Ciné-club sur Antenne 2. Un excellent supplément, rempli d’anecdotes, d’informations et d’analyses passionnantes.
Blu-ray 1
Entretien avec Soumitra Chatterjee (8 min - HD)
Interview, repris du Blu-ray Criterion, avec le célèbre acteur indien (disparu en 2020). Soumitra Chatterjee, qui interprète Apu dans le troisième opus, revient sur la carrière d'illustrateur de Satyajit Ray avant qu'il ne réalise La Complainte du sentier, dont la sortie représenta une "révolution artistique" pour le cinéma indien : on montrait pour la première fois une "tranche de vie" réaliste, avec de l'intensité, de la vitalité et une profondeur. Soumitra Chatterjee reste très admiratif de Satyajit Ray, cinéaste "brillant et cultivé" qui a changé le cinéma indien et obtenu le succès selon ses propres recettes...
Entretien avec Soumendu Roy (13 min - HD)
Egalement repris du Blu-ray Criterion, un interview très intéressant avec un assistant caméra de Satyajit Ray qui sera promu directeur de la photographie sur Trois Femmes, en 1961 (et qu'on aperçoit au travail dans le documentaire proposé sur le second Blu-ray). Il parle de sa collaboration avec le cinéaste, qu'il considérait comme "un grand frère" et "une école de cinéma à lui tout seul", rappelant comment Satyajit Ray a lui-même financé les premiers mois de tournage de La Complainte du sentier, avant d'obtenir des subventions du gouvernement bengali. Il se souvient avoir appris à tourner contre les règles de son école, par toutes les lumières et par tous les temps (l'attente de la pluie pendant plusieurs jours), parmi une équipe investie, "comme une famille". Il évoque l'opérateur fétiche de Ray, Subrata Mitra, qui saura exploiter la lumière réfléchie quelques années plus tard, et rappelle l'importance essentielle de la nature dans le film. On soulignera le bel effort d'illustration pour ces deux modules.
L'oeil intérieur (23 min - HD - VOSTF)
Court-métrage documentaire inédit en Blu-ray, écrit et réalisé par Satyajit Ray en 1972, sur l'artiste indien Binode Behari Mukherjee qui s'est comme lui davantage intéressé à la nature, à la vie dans les campagnes environnantes, plutôt qu'aux traditionnelles mythologies. Satyajit Ray retrace le parcours de ce "peintre d'une grande originalité", et figure majeure de l'art moderne asiatique malgré une cécité partielle puis totale qui ne l'a pas poussé à arrêter de créer, bien au contraire. Satyajit Ray revient sur l'apprentissage de Mukherjee auprès de Nandalal Bose, son intérêt pour l'art japonais, le séjour au Népal (en tant que conservateur du musée national de Katmandou), la fondation de sa propre école en 1953 (dont Ray fût pensionnaire), et quelques-uns de ses travaux.
Creative Artist of India (14 min - HD - VOSTF)
Autre supplément inédit, un documentaire produit en 1974, illustré d'images du tournage de La Grande ville et de longs extraits de la trilogie d'Apu. Satyajit Ray explique son amour du cinéma et notamment du processus de création, quand l'homme et la machine travaillent en harmonie, et qu'il parvient à orchestrer le "contraste saisissant" entre la vue et la parole. Il parle de la direction d'acteurs ou de l'excitation intellectuelle du montage, quand l'assemblage de différentes images finit par prendre vie. Son travail lui a aussi permis de mieux connaître son pays, comme un "processus d'auto-éducation" sur la diversité qui l'entoure, que ce soit la vie dans sa propre ville de Calcutta ou dans un village bengali, pour La Complainte du sentier. Un sens de l'observation qui lui permet de transmettre l'universalité de la vie.
Blu-ray 2
Satyajit Ray (137 min - HD - VOSTF)
Shyam Benegal, considéré comme l'un des dignes héritiers de Satyajit Ray, a réalisé ce documentaire en 1985 et longuement interviewé le cinéaste sur son parcours et sa carrière. Après quelques moments du tournage de La Maison et le monde ou de la post-synchronisation de Délivrance, Satyajit Ray raconte son enfance et les influences familiales qui l'ont finalement conduit à une carrière artistique. Il revient sur son adolescence cinéphile, aux goûts assumés, qui lui a fait prendre comme modèle "le meilleur" du cinéma occidental au détriment des films bengali qui montraient "ce qu'il ne fallait pas faire", et contre lesquels il deviendra plus tard cinéaste. Privilège de ce documentaire réalisé par un réalisateur, qui plus est grand admirateur de Ray, les propos se focalisent sur son travail et son approche artistique, avec pertinence et précision. Il est ainsi longuement questionné sur les caractéristiques de ses films, sa façon de penser la mise en scène, de gérer les décors et l'espace, le rythme et le montage dans une forme simple parfois ponctuée de "coupes audacieuses". Satyajit Ray évoque son sens de la narration visuelle, son travail sur les détails qui expriment les émotions sans les mots, des dialogues à l'économie et, dans une volonté assumée de se renouveler sans cesse, son orientation vers des films réalistes qui abandonnent l'esthétisme "fabriqué" du cinéma indien traditionnel. Ainsi, il va jusqu'à travailler une lumière qui ne sente pas le studio, ou tend vers une "densité" des images, pour un meilleur impact. Il explique son utilisation subtile du zoom, le travail sur le son pour marquer des ambiances, ou la musique qu'il a fini par composer lui-même. Le documentaire appuie l'évolution de son style, qui s'est affiné depuis ses débuts dans la trilogie d'Apu, lorsque toute l'équipe découvrait le monde du cinéma. C'est le supplément majeur de ce coffret, repris du Blu-ray Criterion du Salon de musique, sorti en 2011. Un témoignage précieux, illustré de très nombreux extraits de films, dont pas mal d'inédits en vidéo... qu'on espère voir édités un jour en France.
Blu-ray 3
Entretien avec Sharmila Tagore et Soumitra Chatterjee (15 min - HD)
Repris du Blu-ray Criterion, un entretien croisé avec le couple du film. Ils racontent leur arrivée sur le projet, la recherche de visages nouveaux, ou leur approche des personnages, Chatterjee avouant avoir suivi la méthode Stanislavski jusqu'à écrire un journal intime d'Apu. Ils se souviennent de la manière dont Satyajit Ray les dirigeait, "discrète" et bienveillante, "sans donner trop d'instructions", tournant souvent en une seule prise par souci d"économie. Chatterjee évoque la qualité des décors réalistes, bien rendus par la lumière, Sharmila Tagore racontant les multiples difficultés techniques d'un tournage sans grand moyens. Tous deux reviennent sur leur admiration pour Satyajit Ray et "l'optimisme inébranlable" de ses films...
Fenêtre sur le cinéma de Satyajit Ray (28 min - HD avec upscale)
Présent à la Rochelle pour l'hommage qui lui était rendu aux 6e Rencontres internationales d'art contemporain en 1978, Satyajit Ray est interviewé par le regretté Michel Ciment pour Antenne 2. Le réalisateur évoque son enfance et l'aventure de l'imprimerie familiale, avec son "atmosphère d'activités artistiques multiples", la rencontre avec Jean Renoir, le séjour à Londres où la découverte du Voleur de bicyclette le rassura définitivement sur ses capacités à monter le projet de La Complainte du sentier. Il est beaucoup questionné sur la Trilogie d'Apu, le premier volet tourné en deux ans et demi, l'utilisation "presque symbolique" du train dans les trois films, la découverte à Cannes. Il parle de sa manière de plus en plus précise d'écrire les scénarios, en donnant de l'importance aux "petits détails de la vie", et rappelant qu'il utilise les oeuvres littéraires comme un "tremplin" avant de s'approprier le sujet. Il aborde son rapport avec les acteurs amateurs et professionnels, ainsi que les enfants de La Complainte du sentier, et évoque un éventuel projet avec la télévision française sur la musique indienne. Le tout illustré d'extraits de films et d'images de tournages.
En savoir plus
La complainte du sentier
Taille du Disque : 44 460 054 812 bytes
Taille du Film : 35 498 388 864 bytes
Durée : 2:05:31.565
Total Bitrate: 37,71 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,86 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34869 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Bengali / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1032 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 17,942 kbps
L'invaincu
Taille du Disque : 47 076 398 113 bytes
Taille du Film : 29 462 271 360 bytes
Durée : 1:49:49.958
Total Bitrate: 35,77 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 32,97 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 32970 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Bengali / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1046 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 18,218 kbps
Le Monde d'Apu
Taille du Disque : 35 154 018 520 bytes
Taille du Film : 29 725 646 208 bytes
Durée : 1:45:55.599
Total Bitrate: 37,42 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,55 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34559 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Bengali / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1046 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 18,139 kbps