
Image
La réhabilitation de Gilles Grangier, entamée depuis quelques années, se poursuit aujourd'hui grâce à Pathé qui a restauré aux p'tits oignons le méconnu Au p'tit zouave. Les travaux ont été effectués en 4K à partir du négatif original Nitrate auquel il manquait quelques segments, qui ont pu être complétés par une copie d'époque Nitrate. Sans grande surprise avec Pathé, il s'agit d'une belle restauration qui offre une très belle image, assez fine et bien détaillée. La copie est très stable et entièrement nettoyée. La gamme de gris est nuancée, très convaincante, avec des contrastes peu denses (conformément aux caractéristiques de la projection en salle) et bénéficiant de détails dans les noirs. L'aspect argentique a été bien conservé : le grain répond présent, au départ de manière un peu tempérée, mais retrouvant rapidement une patine naturelle, sans être trop abondante. On signalera, pour la forme, quelques petits poils en bords de cadre, et quelques rares mises au point imparfaites. Des conditions de visionnage très solides.
Son
Belle restauration de la piste audio, à partie du négatif son original, qui restitue assez fidèlement le mixage d'époque. Conformément à la technique de cette fin des années 40, le spectre est assez marqué dans les mediums et les aigus, faible en graves, dans un ensemble d'une très grande clarté. Les prises de son direct sont assez bien retranscrites, bien détaillées et très naturelles, avec une bonne présence des voix. On notera un bon équilibre avec les arrière-plans, plutôt sages en général (alternant des "fonds d'air" silencieux avec la radio du bistrot). La piste est d'une grande propreté : à l'exception d'un léger souffle en fond, on ne relève aucun craquement ni traces d'usures marquées.
Suppléments
Pour accompagner le film, Pathé s'intéresse au casting du P'tit zouave et plus particulièrement à trois figures du cinéma français de cette période :
François Périer, le prince de l'ambigüité (22 min - HD)
Le journaliste Olivier Barrot a été popularisé pendant près de 20 ans par ses pastilles littéraires sur France 3, au point qu'on en oublierait ses nombreux écrits autour du cinéma, et notamment Ciné-club, portraits, carrières et destins de 250 acteurs du cinéma français 1930-1960 (co-écrit avec le regretté Raymond Chirat). Il retrace ici la "carrière vraiment prodigieuse" de François Périer, une "légende" au parcours ininterrompu entre le théâtre et le cinéma, revenant sur la "révélation" de sa vocation, lorsqu’il vit Louis Jouvet au théâtre, résumant ses années de Conservatoire et abordant ses premières succès sur les planches, devenu "acteur de référence" pendant l’Occupation, puis "valeur sûre" au cinéma, dans un "emploi d’émotion" et des œuvres de qualité. Olivier Barrot s’arrête sur une filmographie qui s’est étendue jusqu’à l’Italie (et Fellini), et évoque un peu plus quelques titres (Pathé) comme Au p’tit zouave, "un très bon film" populaire, "presque populiste", et chronique "très travaillée" où François Périer apporte un certain mystère à son personnage qui bascule du charme au soupçon. Le journaliste note différentes phases dans la carrière de l'acteur, dont un changement de registre, l’âge avançant, par exemple chez Jean-Pierre Melville où il s'est fait plus gave et austère.
Danny Robin, la petite fiancée de la France (24 min - HD)
Le chroniqueur mondain Henri-Jean Servat résume le parcours de Danny Robin, remarquée à ses débuts pour la fraîcheur d’un physique innocent qui n’existait pas dans le cinéma français de l’époque. Elle convainc dans le registre dramatique aux côtés de Louis Jouvet, on la remarque dans son duo avec (déjà) François Périer chez René Clair : elle est alors "la jeune fille qu’on rêve d’amener à l’autel". Henri-Jean Servat souligne un changement d’image important, dans les années 50, quand elle "devient femme", sous l’influence du phénomène BB : "emportée par la bourrasque" Brigitte Bardot, elle trouve des rôles plus épicés et se transforme à l’écran en "parisienne volage" et "polissonne", avant de devenir "la reine du marivaudage", dans les années 60, avec son physique de marquise. Henri-Jean Servat revient sur sa collaboration avec Kirk Douglas ou Alfred Hitchcock, avec lequel elle mettra un terme à sa carrière, avant de mourir tragiquement quelques années plus tard, dans l’incendie de son appartement...
Robert Dalban : profession second rôle (11min - HD)
Retour d’Olivier Barrot qui raconte cette fois le célèbre Robert Dalban, acteur de complément "par essence" qui a participé à près de 300 longs métrages. Il résume le parcours de celui qui fût un temps marié à l’actrice Madeleine Robinson, connu pour sa "trogne" et qui faisait partie de la "famille des acteurs qui ne sont pas des vedettes mais qu’on aime tellement". "Corvéable à merci", Robert Dalban était "plutôt un brutal" à l’écran, énormément utilisé dans des rôles négatifs, et "au coeur du dispositif" dans Au p’tit zouave. Olivier Barrot évoque sa carrière de doubleur, l’acteur ayant notamment prêté sa voix, de manière "complètement imprévisible", à Rett Butler dans Autant en emporte le vent. Enfin, le journaliste évoque à demi-mot les bruits de couloir qui lui prêtaient "des particularités physiques spectaculaires", autres que son "énorme pif". Mais là, ce n'est plus dans le cinéma...
En savoir plus
Taille du Disque : 46 714 230 847 bytes
Taille du Film : 32 346 408 960 bytes
Durée : 1:44:03.666
Total Bitrate: 41,45 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 36,84 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 36842 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1129 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1318 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: English / 34,985 kbps
Subtitle: French / 45,582 kbps