
Adieu, poulet
BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 5 juin 2024
Image
C'est au tour de Rimini de passer à l'Ultra HD pour la nouvelle édition de Adieu poulet. L'éditeur reprend pour l'occasion la restauration 4K effectuée en 2017 pour TF1 Studio, par le laboratoire lyonnais Lumières Numériques à partir du négatif original, que l'on retrouvait déjà sur le Blu-ray TF1 vidéo sorti en 2018. Le film est proposé en combo Blu-ray HD et UHD, avec pour ce dernier la possibilité d'utiliser le procédé Dolby Vision au visionnage. La restauration s'avère plutôt réussie, notamment côté définition où l'image se montre d'une grande précision, fine et détaillée. Le grain argentique est conservé, nettement présent en UHD, logiquement un peu plus mesuré en Blu-ray. On ne relève aucun souci d'encodage dans les deux cas. L'étalonnage est un peu plus sujet à discussion, comme souvent, déjà parce que l'on constate une différence notable par rapport à l'ancien master : la luminosité a été légèrement relevée sur le disque Rimini, provoquant un éclairement un peu plus intense des visages en même temps qu'un léger affaiblissement du niveau de détail. Cela a cependant un avantage : les contrastes gagnent en lisibilité dans les parties les plus sombres, là où la densité des noirs était sans doute un peu juste sur le disque TF1. Mais à tout prendre, on aurait peut-être préféré des visages moins éclatants, plus conformes à un rendu argentique. Question de goût. L'étalonnage couleur apparaît toujours convaincant, globalement, même si une patine légèrement moderniste a parfois tendance à refaire surface plus que de raison. On tiquera surtout sur quelques visages un peu trop magenta, sensation accentuée par une saturation parfois un peu trop généreuse. Mais la majeure partie du film tempère cela, dans un équilibre relativement efficace. La copie est totalement stabilisée et profondément nettoyée.
Blu-ray TF1 vidéo (2018) vs. Blu-ray Rimini Éditions (2024) :
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Son
Restaurée à partir de la piste magnétique originale, la bande son offre un rendu très convaincant, avec des voix à la belle présence et un bon équilibre avec les arrière-plans. On ne relève pas de souffle ou craquements disgracieux, parfois quelques sifflantes, résidus de la prise de son d'époque, mais l'ensemble reste clair et très respectueux du mixage d'origine.
On signalera enfin un niveau sonore assez bas : il vous faudra utiliser votre télécommande au lancement du film !
Suppléments
Rimini Éditions propose de nouveaux suppléments :
La patte Granier-Deferre (30 min - HD)
Luc Arriba, journaliste et auteur de livres de cinéma, revient sur le parcours de Pierre Granier-Deferre, son apprentissage "auprès de réalisateurs chevronnés" et l’étiquette de technicien qu’il conservera tout au long de sa carrière. C’est pourtant "un auteur à part entière" qui "montre la société de son temps", filme Rouen presque comme dans un documentaire et observe comment travaillent les policiers, parfois obligés de franchir la ligne de la légalité. Pierre Granier-Deferre, habile et doué pour les huis clos, savait utiliser les contextes historiques comme prétextes pour raconter des histoires. Adieu poulet lui permet "un peu plus de légèreté", notamment grâce à Francis Veber qui va "grossir les touches de comédie". Luc Arriba évoque le livre d'origine et le contexte de l'adaptation, soulignant la collaboration d'écriture de deux univers très différents. Le journaliste présente les producteurs Alexandre Mnouchkine et Georges Dancigers, "les rois" du film grand public de qualité, qui avaient le feeling pour les bons sujets et les auteurs. Ils ont su choisir "très intelligemment" Patrick Deweare, étoile montante du cinéma français qui jouait régulièrement dans des films policiers politiques et accentuait ici le choc de deux générations. Un bon intervenant, à l'aisance certaine, et donc un bon supplément.
Interview de Lino Ventura et Pierre Granier-Deferre (12 min - HD avec upscale)
Dénichée par Jérôme Wybon, une archive diffusé sur la RTBF en février 1976. La vedette d'Adieu poulet, accompagnée de son réalisateur, répondent aux question de Sélim Sasser sur cette "histoire un peu particulière" d’un "Don Quichotte" qui passe du côté du mal pour combattre pour le bien. Ils reviennent sur "un film de caractères" et l’"affrontement complice" entre deux générations de policiers, évoquent les personnages, le réalisme plus accentué que chez Jean-Pierre Melville, la rigueur de Granier-Deferre ou son goût pour les comédiens professionnels. Ils parlent de la phase d’écriture, le développement d’un sujet, la place du scénariste (Francis Veber ayant déclaré se sentir parfois un "esclave" dans le processus), ou la notion d’exhibition dans le jeu d’un acteur.
Rimini complète son offre éditoriale en reprenant les suppléments de l'ancien Blu-ray :
Francis Veber, côté polar (22 min - 1080i)
Interrogé par Pierre-Henri Gibert, le célèbre scénariste, futur auteur du Dîner de cons, évoque l'adaptation compliquée d'Adieu poulet à cause des exigences perfectionnistes de la star Lino Ventura ("Lino ne se fait pas acheter par une pute!") avouant qu'il serait volontiers resté plus fidèle au livre original. Il se souvient de quelques anecdotes autour du film, sa première rencontre avec Lino Ventura (qui aboutira à L'emmerdeur) ou une séance d'écriture arbitrée par Simone Signoret. Francis Veber aime parler de son métier de scénariste ("à la fois mouton et chien de berger"), évoque ses influences (Les lumières de la ville, les Marx Brothers, Woody Allen) ou les différences entre l'écriture d'un polar ("des vacances") et d'une comédie ("ce qu'il y a de plus difficile"). On sent que la mise en images de ses mots à l'écran le titillait déjà, à l'époque, critiquant de façon à peine voilée le travail de Granier-Deferre, un réalisateur avec beaucoup d'humour mais "pas avec le même genre de rythme". Souffrant d'un ego parfois mal dissimulé, Veber semble encore très contrarié de ne pas être reconnu par ses pairs lorsqu'il parle de ce métier "traité comme la dernière roue du carrosse" et des "metteurs en scène qui s'accaparent le film", taclant Yves Robert au passage. Intéressant et instructif.
Présentation du film (9 min - SD - 4/3 upscalé en 1080i)
Dans ce supplément repris du DVD sorti en 2009, Jérôme Wybon interroge Clélia Ventura, la fille de Lino, qui raconte différents souvenirs de son père sur Adieu Poulet, comme sa relation avec Pierre Granier-Deferre ou son souci du détail et de la logique avec les scénaristes. Elle parle un peu de la réunion "explosive" entre Ventura et Patrick Dewaere, "la rencontre de l'ordre et du désordre" qui débuta mal à cause des retards répétés du jeune acteur sur le tournage, avouant ensuite qu'ils auraient pu être père et fils, ayant tous les deux "la même tendresse dans le regard". Un module honnête mais quelque peu limité par ce témoignage "officiel" mais indirect...
Bande-annonce originale restaurée (2 min 59 s - 1080p)
En savoir plus
Taille du Disque : 35 649 586 005 bytes
Taille du Film : 22 981 754 880 bytes
Durée : 1:31:25.708
Total Bitrate: 33,52 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29995 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1790 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 25,686 kbps