Test blu-ray
Image de la jaquette

A Man Called Adam

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 28 juillet 2021

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La collection Make My Day ! a montré son éclectisme il y a deux ans avec A Man Called Adam, pépite méconnue dans l'univers du jazz, inédite en vidéo en France. Comme les éditions américaine (chez Kino Lorber) et britannique (chez Studiocanal UK), le disque français reprend la récente restauration 4K effectuée au laboratoire VDM. Les travaux ont été menés à partir du négatif original, dans un très bon état, complété pour une bobine (à partir d'1h10min environ) et quelques plans épars avec des éléments de duplication, essentiellement un "marron". On remarquera une source beaucoup plus éloignée du négatif caméra, voir en définition standard, vers la 19e minute, à la texture très dégradée. A cette exception près, le "marron" possède une patine légèrement plus épaisse, avec un noir& blanc un peu moins tranchant. Heureusement, la majeure partie du film, issue du négatif original, a très belle allure : l'image est fine, bien détaillée (les gros plans impressionnent), stable et totalement nettoyée. Le seul défaut, minime, qui pourra gêner les puristes du support argentique, est une calibration un peu trop lumineuse de l'étalonnage, avec un rendu un peu clair qui a tendance à atténuer la densité des ombres. Les contrastes restent équilibrés et détaillés. Le grain est fin, organique, et bien conservé par un encodage invisible. Une présentation assez solide.

Son

A Man Called Adam bénéficie également d'une très bonne qualité sonore, avec un rendu plutôt détaillé et fidèle à la prise de son direct. Le spectre est assez large et bien équilibré, avec des basses fréquences palpables durant les passages musicaux (et quelques petites saturations). La piste a été nettoyée des traces d'usure, on ne relève pas de craquements ni de sifflantes. On notera seulement un très léger bourdonnement, imperceptible, pendant une petite dizaine de minutes.

Suppléments

Préface de Jean-Baptiste Thoret (5 min - HD)
Le critique et directeur de la collection Make My Day ! présente rapidement l'unique film du "vétéran de télévision" Leo Penn. Il évoque les différentes thématiques d'un film ancré dans la lutte pour les droits civiques, à un moment charnière de la représentation des noirs américains, mais également film de jazz où apparaissent de nombreux artistes de renom, avec des morceaux musicaux filmés sur la durée. Et avec un clin d'oeil au fameux "Rat Pack" mené par Frank Sinatra...

A Man Called Adam revu par Thierry Jousse (51 min - HD)
Ancien des Cahiers du cinéma devenu réalisateur, Thierry Jousse s'est depuis spécialisé dans la musique de films, avec plusieurs livres à son actif et surtout l'émission Ciné Tempo, qu'il anime sur France Musique depuis 2017. Il évoque A Man Called Adam, film rare, "assez peu répertorié", "un peu solitaire" et "inclassable" parmi les œuvres sur le jazz, dont il avait découvert la BO bien avant de pouvoir le visionner. A Man Called Adam est cependant "stimulant" et apporte une pierre angulaire dans une histoire du jazz qu’on croyait connaître par coeur. Thierry Jousse analyse l’aspect unique d’un film qui incarne des idées progressistes sans être militant ou idéologique, et montre aussi l’univers du jazz comme le lieu de cette émancipation, dans une vérité historique qui deviendra mythologique. Il met en scène "deux conceptions de l’être afro-américain" : d’un côté le "cas complexe" Louis Armstrong, "bon noir pour les blancs" et référence absolue dans l’histoire du jazz, dont la présence appuie la légitimité du film. Face à Sammy Davis Jr en figure tragique du musicien, personnage à l’aliénation plus forte que sa libération, qui "veut briser le cadre" tout en ne pouvant pas vivre en dehors, et qui cristallise un rejet de la ségrégation de plus en plus affirmé dans la société d'alors. Thierry Jousse revient sur la mise en scène de Leo Penn, regrettant son aspect parfois théâtral tout en appréciant la façon naturelle avec laquelle la musique est montrée, sans avoir l’être d’être plaquée artificiellement. Il note la simplicité des séquences musicales, filmées sur la durée et "avec une sorte de vérité" qui arrive à faire exister les musiciens, appréciant notamment la party dans l’appartement qui parvient à capter l’"intensité joyeuse" du moment. Il revient enfin sur le casting et "l’équipe B" du Rat Pack, leur influence méconnue dans le mouvement anti-ségrégationniste, rappelant qui est Sammy Davis Jr, acteur inclassable au visage expressif qui incarne un personnage lui aussi "très à part", à la nervosité marquée, ou Cicely Tyson et son lien avec l’histoire des mouvements noirs et du jazz américain (à travers Miles Davis). Très intéressant.

En savoir plus

Taille du Disque : 37 555 422 211 bytes
Taille du Film : 26 247 942 144 bytes
Durée : 1:43:47.000
Total Bitrate: 33,72 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29998 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1993 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 25,414 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 25 janvier 2024