Hier soir, j'ai achevé mon petit cycle Brisseau avec son troisième puis quatrième film, en l’occurrence
Noce Blanche (1989) et
Céline (1992)...
Malgré la revoyure en BR restauré 2K, j'ai toujours autant de mal avec
Noce Blanche qui reste le seul et unique grand succès public du cinéaste. Cette histoire d'amour entre un professeur de philosophie de 49 ans et son élève de 17 ans, dealeuse paumée malgré l'intelligence qui la caractérise, me semble toujours aussi factice, fabriquée de bric et de broc afin de tenir la route comme il se doit. Après les chocs
Un Jeu Brutal et surtout
De Bruit Et De Fureur, Brisseau réalise une œuvre de commande qu'il juge lui-même mineure dans les passionnants suppléments du BR édité par Carlotta.
En fait, le cinéaste aborde ici le même thème que celui d'
Un Jeu Brutal, un thème qu'il magnifiera 3 ans plus tard avec le très beau
Céline : celui de la jeune fille sauvée par une figure d'autorité. Sauf que Brisseau se mélange un peu les pinceaux dans la continuité de ses récits amoraux et fait de
Noce Blanche une œuvre télévisuelle ouverte au plus grand nombre de téléspectateurs, sans aucune trace de poésie surnaturelle qui caractérise habituellement son travail. Un projet qui se verra finalement refusé par toutes les chaines d'alors et qui sortira en salles suite au crédit de Vanessa Paradis dans le 1er rôle féminin.
Selon les propos du cinéaste, la fin de
Noce Blanche n'est pas celle qu'il aurait souhaité mais celle qui correspondait au mieux à l'attente des distributeurs et qui reste certainement son travail le plus impersonnel.
5.5/10
Céline, par contre, est à mes yeux une très belle découverte. Là encore, une jeune femme au bout du rouleau et suicidaire se voit aidée par une figure d'autorité qui saura la prendre sous son aile et la guider vers une élévation spirituelle métaphysique. C'est un peu un remake d'
Un Jeu Brutal, sans les meurtres d'enfants et les sous-intrigues qui vont avec.
Isabelle Pasco y est sublime en quête de plénitude qu'elle aborde par le biais du yoga et le métrage, dans sa conception, m'a inévitablement fait penser aux univers de Miyazaki et de Malick quant à leur rapport avec la nature.
7/10
Ce soir, je continuerai à découvrir le cinéma français avec la comédie
Grosse Fatigue, réalisée en 1994 par Michel Blanc.