Et vous, qu'allez-vous regarder ce soir ?

[Invité1]

Auriez-vous des suggestions de films que je pourrais regarder le soir, donc, qui se déroulent dans ce siècle, et si possible montrant des policiers, histoire que je m'imprègne ?

Des films se déroulant en France à cette époque sont légions, mais ils font malheureusement partie de mes lacunes
Tu as déjà certainement vu Que La Fête Commence... de Tavernier, Marie-Antoinette de Sofia Coppola et Le Parfum : Histoire d'un Meurtrier (tourné à Barcelone bien que l'histoire se déroule en France)... Pour ma part, ma (jeune) culture s'arrête-là.
Tous les autres films se déroulant au XVIIIème que j'ai vus se passent dans d'autres pays (Barry Lyndon, Amadeus, etc.).

Quoi qu'il en soit, félicitations pour le rôle, agent Cooper
Tiens-nous au courant.

[Dale Cooper]

Tu as déjà certainement vu Que La Fête Commence... de Tavernier, Marie-Antoinette de Sofia Coppola et Le Parfum : Histoire d'un Meurtrier (tourné à Barcelone bien que l'histoire se déroule en France)...

Oui bien sûr... le Coppola seulement. Merci !

[Invité1]

Merci !

Oh ben de rien, pour une fois que c'est moi qui peut renseigner quelqu'un, ici. C'est avec plaisir
Fonce pour Que La Fête Commence..., c'est un chef-d’œuvre.

[Invité1]

Hier soir, j'ai achevé mon petit cycle Brisseau avec son troisième puis quatrième film, en l’occurrence Noce Blanche (1989) et Céline (1992)...

Malgré la revoyure en BR restauré 2K, j'ai toujours autant de mal avec Noce Blanche qui reste le seul et unique grand succès public du cinéaste. Cette histoire d'amour entre un professeur de philosophie de 49 ans et son élève de 17 ans, dealeuse paumée malgré l'intelligence qui la caractérise, me semble toujours aussi factice, fabriquée de bric et de broc afin de tenir la route comme il se doit. Après les chocs Un Jeu Brutal et surtout De Bruit Et De Fureur, Brisseau réalise une œuvre de commande qu'il juge lui-même mineure dans les passionnants suppléments du BR édité par Carlotta.
En fait, le cinéaste aborde ici le même thème que celui d'Un Jeu Brutal, un thème qu'il magnifiera 3 ans plus tard avec le très beau Céline : celui de la jeune fille sauvée par une figure d'autorité. Sauf que Brisseau se mélange un peu les pinceaux dans la continuité de ses récits amoraux et fait de Noce Blanche une œuvre télévisuelle ouverte au plus grand nombre de téléspectateurs, sans aucune trace de poésie surnaturelle qui caractérise habituellement son travail. Un projet qui se verra finalement refusé par toutes les chaines d'alors et qui sortira en salles suite au crédit de Vanessa Paradis dans le 1er rôle féminin.
Selon les propos du cinéaste, la fin de Noce Blanche n'est pas celle qu'il aurait souhaité mais celle qui correspondait au mieux à l'attente des distributeurs et qui reste certainement son travail le plus impersonnel.
5.5/10



Céline, par contre, est à mes yeux une très belle découverte. Là encore, une jeune femme au bout du rouleau et suicidaire se voit aidée par une figure d'autorité qui saura la prendre sous son aile et la guider vers une élévation spirituelle métaphysique. C'est un peu un remake d'Un Jeu Brutal, sans les meurtres d'enfants et les sous-intrigues qui vont avec.
Isabelle Pasco y est sublime en quête de plénitude qu'elle aborde par le biais du yoga et le métrage, dans sa conception, m'a inévitablement fait penser aux univers de Miyazaki et de Malick quant à leur rapport avec la nature.
7/10



Ce soir, je continuerai à découvrir le cinéma français avec la comédie Grosse Fatigue, réalisée en 1994 par Michel Blanc.

[batfunk]

Hier soir, j'ai achevé mon petit cycle Brisseau avec son troisième puis quatrième film, en l’occurrence Noce Blanche (1989) et Céline (1992)...

Malgré la revoyure en BR restauré 2K, j'ai toujours autant de mal avec Noce Blanche qui reste le seul et unique grand succès public du cinéaste. Cette histoire d'amour entre un professeur de philosophie de 49 ans et son élève de 17 ans, dealeuse paumée malgré l'intelligence qui la caractérise, me semble toujours aussi factice, fabriquée de bric et de broc afin de tenir la route comme il se doit. Après les chocs Un Jeu Brutal et surtout De Bruit Et De Fureur, Brisseau réalise une œuvre de commande qu'il juge lui-même mineure dans les passionnants suppléments du BR édité par Carlotta.
En fait, le cinéaste aborde ici le même thème que celui d'Un Jeu Brutal, un thème qu'il magnifiera 3 ans plus tard avec le très beau Céline : celui de la jeune fille sauvée par une figure d'autorité. Sauf que Brisseau se mélange un peu les pinceaux dans la continuité de ses récits amoraux et fait de Noce Blanche une œuvre télévisuelle ouverte au plus grand nombre de téléspectateurs, sans aucune trace de poésie surnaturelle qui caractérise habituellement son travail. Un projet qui se verra finalement refusé par toutes les chaines d'alors et qui sortira en salles suite au crédit de Vanessa Paradis dans le 1er rôle féminin.
Selon les propos du cinéaste, la fin de Noce Blanche n'est pas celle qu'il aurait souhaité mais celle qui correspondait au mieux à l'attente des distributeurs et qui reste certainement son travail le plus impersonnel.
5.5/10

Dommage, j'aurais essayé Je suis d'accord sur le fait qu'il manque cette touche de poésie surnaturelle présente ailleurs dans sa filmo(seul le plan de Paradis à moitié dénudée sur son lit à quelque chose de l'ordre du merveilleux). Mais un film factice, fait de bric et de broc ? Tu ne crois pas à cette relation, pourtant parfaitement amenée par Brisseau, soit. Une question de sensibilité différente probablement.
En revanche, le fait que ce soit une œuvre de commande pour la télévision et donc plus grand public ne justifie en rien de la qualité de l'oeuvre:La Controverse de Valladolid de Jean-Daniel Verhaeghe(1992) est un téléfilm à la fois exigeant et grand public. Dans un autre genre, le téléfilm Duel de Spielberg est une réussite louée, qui finira au cinéma...
Est ce qu'une film de commande est forcément moins bon qu'un film desiré? Non, l'Année du Dragon de Cimino,œuvre de commande, avec sa fin imposée, est un des p'us grands films des années 80 et est plus réussi selon moi que Le Sicilien par exemple
Et pour finir, ne jamais se fier à l'avis final d'un réalisateur talentueux, souvent impitoyable avec son œuvre:Spartacus était plus ou moins renié par Kubrick, qui a repris le film au bout de seulement 2 semaines de tournage, mais aucun cinéphile un tant soit peu conscient, ne te dira que ça n'est pas un excellent film de Kubrick.
Alien 3 de Fincher, renié lui aussi, est aussi un très bon film, digne de la saga, contrairement à Prometheus et Covenant...
Noce blanche film, le moins personnel de Brisseau, probablement

[Invité1]

Est ce qu'une film de commande est forcément moins bon qu'un film desiré?

Pourquoi cette question ? Je n'ai jamais parlé de ça.

Je dis simplement que Brisseau s'est retrouvé dans une situation complexe face à une commande qui a été finalement refusée par les chaines TV et qu'il a dû obtempérer pour la 1ère fois de sa carrière aux volontés des distributeurs.

Quant au bric et de broc, déjà, dès l'intro', quand Mathilde apparaît en cours après 17 jours d'absence, elle choisit expressément le jour où elle n'a pas dormi de la nuit et où elle est à bout de force pour revenir. C'est nawak, il n'y a rien qui tient à part une grosse facilité scénaristique. Désolée

[batfunk]

Autant pour moi, j'ai extrapolé tes dires pour le film de commande. Pour le film, le fait que tu l'ais vu deux fois(bel effort ) ne fait qu'entériner notre désaccord, même si je soupçonne un anti Paradisme primaire derrière ce rejet...

[Torrente]

il manque cette touche de poésie surnaturelle présente ailleurs dans sa filmo

C'est justement ça qui m'avait conquis.
Débarrassé des oripeaux de son style souvent sur la corde raide d'ailleurs (oscillant entre prétention, ringardise et beauté transcendante), Brisseau trouvait pour moi la vérité brute.
Noce blanche m'a terrassé. Je l'ai vu jeune (moins de 20 ans), c'est peut-être pour ça.
C'est par ce film que je me suis rendu compte qu'il était de l'étoffe des plus grands. Il semble n'avoir besoin d'aucun artifice. Il pourrait réciter le bottin... comme on dit.

[Invité1]

je soupçonne un anti Paradisme primaire derrière ce rejet...

Roooh, la mauvaise foi

Non, je n'ai absolument rien contre elle. D'ailleurs, sa performance dans Noce Blanche m'a parue moins alambiquée lors de la seconde vision. Mais bon, de là à lui offrir le César du meilleur espoir
À la rigueur, je comprends mieux la pluie de récompenses à la même époque pour son 2ème album, écrit par Gainsbourg.

[batfunk]

]Entièrement d'accord.J'aime bien la touche de poésie dans ses films, notamment dans De bruit et de fureur, qui est une échappatoire pour le jeune héros à son déprimant quotidien.
D'autres réalisateurs ont confirmé leur talent, si besoin était, dans ce dénuement, je pense notamment à Lynch, dans Une Histoire vraie ou à Aronofsky, cinéaste très démonstratif, dans The Wrestler

[batfunk]

je soupçonne un anti Paradisme primaire derrière ce rejet...

Roooh, la mauvaise foi

Non, je n'ai absolument rien contre elle. D'ailleurs, sa performance dans Noce Blanche m'a parue moins alambiquée lors de la seconde vision. Mais bon, de là à lui offrir le César du meilleur espoir
À la rigueur, je comprends mieux la pluie de récompenses à la même époque pour son 2ème album, écrit par Gainsbourg.

"Un oisillon tombé du nid" dixit Brisseau, c'est cette fragilité qui a conquis le public et la profession. Et ses premiers albums sont des merveilles pop, y compris le premier avec l'inénarrable Joe le Taxi

[TheGentlemanBat]

Hormis une poignée de réal' que je suis depuis leurs débuts (dont certains ne font malheureusement plus grand chose/ont perdu leur mojo comme au hasard Gans ou Kounen), je ne suis d'ordinaire pas très client de cinéma français, surtout s'il s'agit de comédie mais bon, après Je fais le mort de Jean-Paul Salomé maté sans grande conviction hier à la téloche (plutôt distrayant au final), je vais tenter le récent Énorme de Sophie Letourneur avec Jonathan Cohen & Marina Foïs qui passe sur l'antenne d'Arte ce soir.

[AtCloseRange]

Probable révision du Prêteur sur Gages de Lumet.

ça ne sert à rien de faire des prévisions...
Peut-être Into the Wild que je n'ai toujours pas vu.

[Flol]

je vais tenter le récent Énorme de Sophie Letourneur avec Jonathan Cohen & Marina Foïs qui passe sur l'antenne d'Arte ce soir.

C'est excellent. Et je vais te rassurer (mais peut-être le sais-tu déjà), mais ça n'a strictement rien d'une comédie française de base comme on s'en tartine 25 par an (malgré ce que le casting pouvait laisser craindre).

[Lohmann]

je vais tenter le récent Énorme de Sophie Letourneur avec Jonathan Cohen & Marina Foïs qui passe sur l'antenne d'Arte ce soir.

C'est excellent. Et je vais te rassurer (mais peut-être le sais-tu déjà), mais ça n'a strictement rien d'une comédie française de base comme on s'en tartine 25 par an (malgré ce que le casting pouvait laisser craindre).

L'une des meilleures gênes occasionnées au passage (nom de podcast prédestiné pour ce film).