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Critique de film
Le film
Affiche du film

Flight to Mars

L'histoire

Une équipe d’astronautes accompagnés d’un journaliste entreprend une expédition vers Mars à bord d’un nouveau type de fusée nucléaire. Après avoir été bien secoué par une pluie de météorites, l’équipage finit par s’écraser à la surface de la planète rouge. Si la fusée aura besoin de réparations, les membres sont tous sains et saufs. Ils sont accueillis par une délégation de Martiens (en tout points conformes aux Terriens) qui leur font visiter leur cité souterraine. Si leur technologie semble très avancée, ils paraissent grandement intéressés par l’énergie atomique qu’utilise la fusée. Les Martiens offrent leur aide pour réparer le vaisseau spatial mais dans un but dont les Terriens ne se doutent pas : voler les plans de l’engin pour pouvoir en construire d’identiques à l’aide desquels ils pourront aller envahir la Terre...

Analyse et critique

Dans la foulée de la sortie de Rocketship X-M et Destination Moon, Flight to Mars s’avère le troisième voyage intersidéral cinématographique de ce début de décennie. Plutôt que d’inventer décors et costumes, la production va aller piocher des maquettes et divers accessoires qui avaient déjà servi pour ses deux prédécesseurs. Il s'opère donc une économie substantielle pour un film qui cherche à suivre les pas de ses deux aînés, à tel point que durant toute la première demi-heure on croit se trouver devant un remake de Rocketship X-M, la seule différence étant le but de l’expédition qui vise directement Mars et non plus la lune. Ce sera l'unique incursion du réalisateur Lesley Selander dans la science-fiction et le moins que l’on puisse dire, au vu du résultat calamiteux, est que nous ne sommes pas déçus qu’il n’ait pas persévéré... Le film a été tourné en cinq jours dans les studios de la Monogram pour un budget ridicule ; malheureusement ni le scénariste ni le cinéaste n’ont fait preuve de la moindre inventivité pour pallier les négligeables moyens octroyés. Le film s’avère au final bien plus ridicule et ennuyeux que charmant et sympathique. Même ceux que le kitsch ne dérange pas risquent de trouver le temps fort long. A moins de se retrouver entre copains pour rire de l’abyssale bêtise du scénario et des situations, on imagine mal qu’on puisse prendre du plaisir devant un tel navet.

Car si l’intrigue, dans sa seconde partie sur la planète Mars, ressemble à celle d’un serial (ce qui aurait pu être agréable), le film n’en a ni le rythme ni la fantaisie. Il s’agit au contraire d’une suite ininterrompue de séquences statiques et bavardes. Si les théories sur l’infiniment petit (nous contiendrions chacun un univers en nous, en même temps que notre univers tiendrait dans une seule autre entité humaine gigantesque - Jimmy Guieu et Richard Bessières en ont fait le sujet de nombreux de leurs romans d’anticipation) discutées en cours de film ont pu fasciner à l’époque, elles sont devenues entretemps totalement obsolètes tout comme tout ce qui touche à l’aspect scientifique. Il en était de même pour Rocketship X-M mais le scénariste avait pris son travail un peu plus au sérieux. Ici, à tous les niveaux, on rencontre le minimum syndical voire même l’abdication de tout talent aussi minime soit-il. Le cinéaste filme le tout le plus platement possible, les responsables des effets spéciaux auraient mérité de se faire virer, les acteurs semblent se demander ce qu’ils font sur le plateau et les scénaristes paraissent avoir écrit le script au fur et à mesure du tournage en ayant décidé de créer le scénario plus idiot possible. A peine arrivé sur la planète rouge, l’équipage a pour première préoccupation de vouloir rebrousser chemin malgré l’accueil favorable qui leur est réservé et malgré le fait que les Martiennes se baladent toutes en mini-jupes ultra-courtes et talons aiguilles, dévoilant ainsi leurs charmes sans pudeur. Quant à la première obsession du seul élément féminin de l’équipe, c’est de savoir où se trouve la cuisine ; malheureusement, pas de femmes aux fourneaux chez les martiennes ! Pas de joueurs de bridge non plus d'ailleurs ; mais pas de souci, nos braves Terriens vont leur apprendre à taper le carton !

S’il n’était que routinier (comme le film de Kurt Neumann), passe encore, mais Flight to Mars s’avère un film insipide et crétin, à l'image des deux romances qu’il contient. Quant au Cinecolor (version économique et non Deluxe), il est difficile de porter un quelconque jugement à son égard au vu de l’état de la copie proposée. Bref, hormis le fait pouvoir admirer le beau visage de Marguerite Chapman, de succomber au charme de la Martienne Alita (clin d’œil à Aelita de Yakov Protazanov ou simple hasard ?) ou de découvrir pour la première fois des Martiens ayant des velléités d’envahir la Terre, circulez, il n’y a rien à voir !

En savoir plus

La fiche IMDb du film

Par Erick Maurel - le 22 décembre 2011