Menu
Critique de film
Le film
Affiche du film

Abattoir 5

(Slaughterhouse-Five)

L'histoire

Après le second conflit mondial, Billy Pilgrim (Michael Sacks) vit dans le traumatisme de la guerre. Il a été fait prisonnier, a connu les bombardements de Dresde et ne peut se détacher de ces images de l'horreur. Il essaie de reprendre une vie normale, mais un accident d'avion provoque en lui un étrange pouvoir : il se met à voyager dans le temps, passant de son enfance à la guerre, de son retour aux États-Unis à son assassinat par un ancien soldat devenu fou. Ces sauts temporels le mènent jusqu'à la planète Tralfamadore, où des extra-terrestres lui ont aménagé un monde-bulle et lui ont offert comme compagne la belle Montana Wildhack...

Analyse et critique

Entre deux gros succès mettant en scène le duo Redford / Newman (Butch, Cassidy et le Kid et L'Arnaque), George Roy Hill, cinéaste éclectique s'il en est, réalise cette adaptation d'un roman de Kurt Vonnegut. Hill s'est souvent tourné vers la littérature pour adapter des matériaux en résonance avec sa propre sensibilité ; et c'est avec des films comme The World of Henry Orient d'après Nora Johnson (la fille du scénariste Nunnally Johnson) et The World According to Garp d'après John Irving que le cinéaste a pu exprimer son humanisme et sa vision de la société et de la vie. Slaughterhouse-Five, derrière ses atours de film de science-fiction, fait partie de cette poignée de films très personnels malgré leur origine littéraire. On y trouve, un peu comme chez Irving, cette idée que la vie est une collection de moments et que c'est la façon dont le hasard emboîte ces fragments qui lui donne toute sa saveur et sa beauté.

La construction alambiquée du film vient de cette vision, simpliste mais juste, de la vie : Billy traverse des horreurs, des drames, mais au final il parvient à extraire de ce parcours sur Terre ce qui l'a ému, touché, bouleversé. L'aspect fantastique n'est qu'un moyen pour mettre en images cette philosophie de la vie, George Roy Hill jouant sur un montage en forme de puzzle, sautant d'une séquence à une autre en essayant de retrouver la sensation d'un esprit qui vagabonde dans le champ de sa mémoire et dans ses fantasmes. Le ton change constamment, passant de la satire au drame, de l'évocation très réaliste de la guerre (séquences impressionnantes de Dresde sous la neige et les bombes) aux envolées de l'imaginaire. Seulement, si le résultat est parfois fascinant, ce procédé très artificiel de jump-cut et de changements constants de style finit par lasser, d'autant qu'il était très à la mode depuis la fin des années 60. Mais malgré ces faiblesses inhérentes au dispositif, Abattoir 5, véritable curiosité qui à sa sortie a décontenancé critique et public, demeure un petit classique du cinéma de science-fiction.

Dans les salles


Film réédité par Splendor Films

Date de sortie : 8 septembre 2010

La Page du distributeur

En savoir plus

La fiche IMDb du film

Par Olivier Bitoun - le 1 septembre 2010