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Tops de la rédaction

La rédaction de DVDClassik regroupe des cinéphilies d'ordre très divers, souvent difficiles à concilier. S'il est toutefois, désormais, un point de consensus sur lequel il va falloir finir par s'accorder, c'est peut-être notre affection pour Jessica Chastain, en tout cas pour ses choix de carrière : présente dans notre film préféré de 2011, dans notre film préféré de 2012, elle occupe cette fois encore la tête d'affiche du film qui aura rallié la majorité des suffrages au sein de notre équipe, en y livrant qui plus est une performance par laquelle nos mémoires semblent encore ébranlées. Zero Dark Thirty avait été un choc dès le mois de janvier, son onde se sera maintenue malgré la concurrence offerte, dans un autre registre réaliste, par Abdellatif Kechiche dans La Vie d'Adèle, chapitre 1 & 2.

Derrière ces deux films, très largement plébiscités, nous avons - comme toujours - été sensible à la manière dont certains cinéastes américains sont une nouvelle fois parvenus à s'approprier quelques pans de leur culture populaire pour livrer des oeuvres personnelles majeures : que ce soit Quentin Tarantino évoquant les plantations esclavagistes du Texas des années 1850 ; Jeff Nichols s'inscrivant dans une certaine tradition du Southern ; les frères Coen plantant leur caméra dans le Greenwich Village des années 60 ; Martin Scorsese brocardant les dérives de la dérégularisation financière des années 80-90 ; ou même Steven Spielberg abordant la figure mythique d'Abraham Lincoln (honorable "onzième" film de notre top qu'il nous fallait bien citer)... tous ces (grands) cinéastes auront su nous emmener, brillamment, dans leurs univers respectifs.

Mais puisque le cinéma, même sur DVDClassik, n'est pas qu'une affaire de classicisme, nous avons aussi tenu à saluer dans notre classement des films peut-être plus imparfaits, mais aussi parfois plus surprenants, plus audacieux ou plus insolents : aux côtés d'oeuvres de cinéastes dont l'une des principales caractéristiques est peut-être justement cette aptitude au renouvellement (Alfonso Cuaron ou Bong Joon-Ho), nous nous délectons particulièrement de la proximité fortuite qui se crée ici entre un cinéaste octogénaire, créateur d'images incomparable qui n'avait rien tourné depuis plus de 25 ans, et un jeune trentenaire, dont le premier long-métrage est habité d'autant de caractère que de promesses d'avenir. Comme une confirmation de l'éternelle vigueur de ce cinéma que nous aimons tant.

LE CLASSEMENT DE LA REDACTION

1. Zero Dark Thirty (Kathryn Bigelow)



Avec cette façon bien à elle, directe et sans fioritures, d'empoigner l'actualité la plus brûlante pour faire oeuvre de cinéma,
Kathryn Bigelow aura très tôt délivré le film le plus efficace, le plus implacable, et à nos yeux le plus évident de l'année.

2. La Vie d'Adèle, chapitre 1&2 (Abdellatif Kechiche)



La Palme d'Or cannoise aura confirmé tout le bien que nous pensons du style d'Abdellatif Kechiche,
avec cette façon si singulière de travailler la forme, de dilater le temps, et d'exalter les émotions
pour, régulièrement, parvenir à faire surgir une grâce inattendue.


3. Django Unchained (Quentin Tarantino)



Quentin Tarantino aux commandes d'un western, c'était chez plusieurs d'entre nous un fantasme de longue date.
Le cinéaste nous a pourtant une nouvelle fois conquis par la virtuosité de son style coloré,
la vivacité de son écriture ou sa direction d'acteurs, tous impeccables.


4. Mud (Jeff Nichols)



Après deux films brillants et tourmentés (dont notre chouchou de 2012), Jeff Nichols s'apaise quelque peu,
en apportant une contribution singulière à la grande tradition du récit initiatique du Sud des Etats-Unis.
Le résultat, quelque part entre Mark Twain et William Faulkner, est une fable tendre et envoûtante.


5. Inside Llewyn Davis (Joel & Ethan Coen)



Drame existentialiste en sourdine, Inside Llewyn Davis est le portrait, sobre et modeste, d'un garçon, 
plus doué pour la musique que pour la vie en société, qui ne cesse de prendre les "mauvaises" décisions.
Sa petite tragédie, à bien des égards, est aussi la nôtre.


6. Le Loup de Wall Street (Martin Scorsese)



Adaptée des mémoires de Jordan Belfort, cette satire frénétique et bariolée décrit les dérives du capitalisme moderne
avec un sens de l'humour et de la démesure pour le moins réjouissants.
Dans le rôle-titre, Leonardo DiCaprio livre la performance de l'année.


7. Snowpiercer, le Transperceneige (Bong Joon-Ho)



Pour son premier film en langue anglaise, le virtuose et déjanté Bong Joon-Ho n'a rien perdu de son insolence :
avec férocité et drôlerie, il pervertit de l'intérieur ce qui aurait pu n'être qu'un blockbuster hollywoodien lambda, pour finalement livrer un objet d'une vivacité et d'une ironie incroyables. Imparfait, mais tellement réjouissant !


8. Gravity (Alfonso Cuaron)



En perturbant les repères visuels, en effaçant la perspective, en brouillant l'horizontalité et la verticalité, 
Alfonso Cuaron nous emmène dans une expérience sensorielle inédite, qui nous donne à nous confronter au vide.
Si le récit contient quelques faiblesses, la forme est elle absolument éblouissante.


9. La Danza de la Realidad (Alejandro Jodorowsky)



Dans ce film fantasmagorique, libre et fou, un vieil homme se raconte, avec la douceur éthérée de sa nostalgie,
la violence lancinante de ses souvenirs enfouis, et la légèreté insouciante de ses mensonges ou de ses délires.
L'ombre du Amarcord de Fellini plane, pour le meilleur, sur ce film, l'un des plus audacieux de l'année.


10. Nos héros sont morts ce soir (David Perrault)



Voilà, pour clore ce top 10 annuel, un film pour lequel la rédaction de DVDClassik a envie d'assumer sa subjectivité : 
oui, nous aimons ce film parce que nous aimons son réalisateur, mais plus encore parce que nous nous retrouvons dans sa vision du 7ème Art comme lieu de toutes les rêveries... Bercée par des fantômes de cinéma qui sont aussi ceux qui nous hantent, son élégante errance fantasmagorique aura sans nul doute été l'une de nos plus belles promenades cinématographiques de l'année.

LES COUPS DE COEUR DES RÉDACTEURS

Il ne s'agit pas de nos classements individuels (que vous pouvez consulter en cliquant sur le nom de chaque rédacteur), mais d'une liste complémentaire de films que nous avions envie de défendre, entre passions isolées, sorties confidentielles et plaisirs coupables assumés.

Stéphane Beauchet

Landes (François-Xavier Vives)
Le Temps de l'aventure (Jérôme Bonnell)
All is lost (J. C. Chandor)
Prisoners (Denis Villeneuve)
Alabama Monroe (Felix von Groeningen)
Effets secondaires (Steven Soderbergh)
9 mois ferme (Albert Dupontel)
Michael Kohlhaas (Arnaud des Pallières)

Olivier Bitoun

Jasmine (Alain Ughetto)
I Used to Be Darker (Matthew Porterfield)
No (Pablo Larrain)
Only God Forgives (Nicolas Winding Refn)
La Fille de nulle part (Jean-Claude Brisseau)
2 automnes 3 hivers (Sébastien Betbeder)
Lettre à Momo (Hiroyuki Okiura)
Le Dernier des injustes (Claude Lanzmann)
A Touch of Sin (Jia Zhang-Ke)
Aujourd'hui (Alain Gomis)

Ronny Chester

A touch of sin (Jia Zhang-Ke)
Lincoln (Steven Spielberg)  
The Immigrant (James Gray)
La Vénus à la fourrure (Roman Polanski)
Le Passé (Asghar Farhadi)
The Master (Paul Thomas Anderson)
Les Garçons et Guillaume, à table ! (Guillaume Gallienne)
9 mois ferme (Albert Dupontel)
Blue Jasmine (Woody Allen)
Blancanieves (Pablo Berger)

JUSTIN KWEDI

Frances Ha (Noah Baumbach)
Gatsby le Magnifique (Baz Luhrmann)
Oblivion (Joseph Kosinski)
Shokuzai (Kiyoshi Kurosawa)
The Grandmaster (Wong Kar-Waï)
La Grande Bellezza (Paolo Sorrentino)
Man of steel (Zack Snyder)
Pain and gain (Michael Bay)
Quai d'Orsay (Bertrand Tavernier)
Lone Ranger (Gore Verbinski)

ERICK MAUREL

A la merveille (Terrence Malick)
La Reine des neiges (Chris Buck)
La Vie domestique (Isabelle Czajka)
Le Passé (Asghar Farhadi)
Quai d'Orsay (Bertrand Tavernier)
Casse-tête chinois (Cédric Klapisch)
Le Monde de Charlie (Stephen Chbosky)
Promised Land (Gus Van Sant)
Blue Jasmine (Woody Allen)
Prisoners (Denis Villeneuve)

Antoine Royer

Alabama Monroe (Felix von Groeningen)
The Master (Paul Thomas Anderson)
Lincoln (Steven Spielberg)
Les Garçons et Guillaume, à table ! (Guillaume Gallienne)
Wadjda (Haifaa Al-Mansouur)
Blancanieves (Pablo Berger)
Foxfire, confession d'un gang de filles (Laurent Cantet)
La Vénus à la fourrure (Roman Polanski)
Le Géant égoïste (Clio Barnard)
Comment j'ai détesté les maths (Olivier Peyon)

Par Dvdclassik - le 6 janvier 2014