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Portraits

Roman Polanski poursuit son petit bonhomme de chemin. Depuis maintenant plus de 40 ans, il participe à la vie du cinéma international, livrant des films insolites, originaux, variés, le tout avec une grande intégrité. Car le cinéaste d’origine polonaise a du caractère, et ne s’en laisse pas compter : ses films portent sa marque, souvent emprunts de macabre, de fantastique, d’humour noir, de fantaisie...

Je vous propose donc une biofilmographie de Roman Polanski, accompagnée d’une filmographie complète incluant courts et longs-métrages du réalisateur.

Né à Paris en 1933, Roman Polanski connaîtra, enfant, l’enfer du ghetto en Pologne, qu’il mettra en scène un demi-siècle plus tard dans Le Pianiste. Polanski suit les cours de la célèbre école de cinéma de Lodz, et y réalise plusieurs courts-métrages. Ces derniers sont assez caractéristiques de certains thèmes qui reviendront ensuite dans ses longs-métrages. Ainsi, dans Meurtre (1956), il montre avec violence l’assassinat d’un homme. Ce sont des situations toutes aussi absurdes les unes que les autres qui sont montrées dans Deux hommes et une armoire. Il est question de voyeurisme dans Rire de toutes ses dents, et c’est un thème que nous retrouverons très souvent dans l’œuvre polanskienne. Son meilleur film parmi ses courts-métrages est certainement le magnifique Quand les anges tombent, très ambitieux, tant dans le fond que dans la forme. La belle femme que l’on peut voir dans ce film n’est autre que la première épouse du cinéaste, Barbara Lass (son nom d’artiste).

C’est en 1962 que Polanski tourne son premier long, Le couteau dans l’eau, avec seulement trois acteurs. L’action se situe presque entièrement sur un yacht, et ce sont essentiellement les rapports psychologiques entre le couple marié et le jeune homme qu’ils ont embarqué avec eux qui vont constituer l’intrigue... Filmé en noir et blanc, c’est le seul film véritablement polonais de Polanski. Il remporte le Prix de la critique au festival de Venise et est primé au festival de New York. Il sera également nommé pour l’Oscar du meilleur film étranger en 1963.

C’est en 1963 également que Polanski débute sa fructueuse collaboration avec le scénariste Gérard Brach. Ils écrivent un court-métrage, le dernier que Polanski mettra en scène, La rivière de diamants. Ce dernier est inséré dans le film collectif Les plus belles escroqueries du monde, co-réalisé entre autres par Claude Chabrol. C’est encore l’aspect psychologique qui intéresse Polanski dans son film suivant, Répulsion, qui sort en 1965. Co-écrit avec Brach, le film a marqué les esprits à cause de ses effets horrifiques : Catherine Deneuve est en proie à des hallucinations dans son appartement, les murs se fissurent, des mains sortent des cloisons pour tenter de l’attraper... Répulsion est un film à l’atmosphère oppressante, d’autant plus qu’il s’agit presque d’un huis clos. Le cinéaste, avec le recul, est assez sévère avec ce film, mais il continue pourtant d’être une référence en matière d’épouvante.

L’année suivante, Polanski tourne son troisième et dernier film en noir et blanc : il s’agit de Cul-de-sac, d’après un scénario très travaillé signé à quatre mains avec Brach. Tout comme le précédent opus du réalisateur, ce film est anglais : on retrouve au casting Donald Pleasence, Lionel Stander, Jack Mac Gowran et la soeur de Catherine Deneuve, Françoise Dorléac (qui devait tragiquement disparaître l’année suivante). Encore une fois, un décor unique, un manoir isolé par les marées. Et encore une fois, l’histoire va tourner autour d’un couple (Pleasence-Dorléac) et d’un intrus (Stander). Comme dans Le couteau dans l’eau, l’un des hommes est faible et est dominé par le second, ce dernier étant d’ailleurs dans les deux cas plus vieux.


Décidément productif, Polanski enchaîne avec l’un de ses films les plus célèbres, Le bal des vampires. Véritable parodie construite avec une grande intelligence, le film passe à la moulinette le mythe des vampires au cinéma. C’est drôle, c’est beau, c’est bien fait, bref, un grand cinéaste est désormais à l’oeuvre ! Sharon Tate, qui joue le petit rôle remarqué de Sarah, deviendra la deuxième Madame Polanski après une idylle foudroyante sur le plateau du film. Jack Mac Gowran et Polanski lui-même interprètent les chasseurs de vampires qui vont avoir fort à faire dans la région où ils débarquent. La musique, signée par le compositeur attitré de Polanski, Christopher Komeda, ajoute au côté envoûtant du film.


Devant ce parcours sans faute, les producteurs américains ne peuvent s’empêcher de faire appel à Polanski, pour qu’il vienne tourner un film aux Etats-Unis : la Paramount lui soumet deux projets, l’un sur le ski (on savait le cinéaste passionné par cette activité), l’autre est un roman d’Ira Levin, pas encore publié, mais dont on lui fournit les épreuves : Rosemary’s baby. C’est sur ce dernier que se porte le choix de Polanski qui va adapter seul et de façon très fidèle le roman. C’est le résultat que l’on connaît, une oeuvre maîtresse du cinéma fantastique, où la suggestion et l’ambiguïté sont légions : Mia Farrow, dans un personnage assez proche de celui de Deneuve dans Répulsion, est extraordinaire en proie à la paranoïa et à la peur. Et, c’est décidément une figure de style, ce cinquième film de Polanski est une nouvelle fois (presque) un huis clos dans l’appartement de Mia Farrow et son mari, interprété par John Cassavetes.

Désormais installé aux Etats-Unis, Polanski se remet au travail, après avoir été juré au festival de Cannes 68, qui tourne court pour les raisons que l’on sait. Il gagne l’Angleterre, laissant la belle Sharon, enceinte, se reposer à Los Angeles, et y prépare Un animal doué de raison, d’après Robert Merle. Durant l’été 69, c’est le drame : Sharon Tate et plusieurs amis sont assassinés dans la maison des Polanski, par la bande de fanatiques de Charles Manson.
Le cinéaste revient immédiatement aux Etats-Unis. Il n’envisage bien entendu aucun projet cinématographique dans les mois qui suivent. Il assiste de façon assez lointaine au procès des meurtriers qui s’ensuivra. Il quittera même le pays pour revenir s’installer en Europe.

Ce n’est qu’en 1971 que Roman Polanski sortira un nouveau film : il a choisi d’adapter Shakespeare. Macbeth fut tourné en Angleterre, et produit par Playboy. Le film sera un échec commercial : son tournage fut assez chaotique à cause de conditions météorologiques déplorables... il faut dire aussi que le Macbeth de Polanski est sans doute le film le plus violent jamais réalisé d’après Shakespeare. Mais cette œuvre mérite largement d’être redécouverte. On aimerait d’ailleurs pouvoir en faire autant avec son film suivant, What ?, oeuvre invisible, semble-t-il, depuis de nombreuses années. Ce film, à nouveau écrit avec Brach, fut tourné en Italie, et sortit en salles en 1973. Polanski joue un rôle dans ce nouvel opus, et croise ainsi Marcello Mastroianni et Sydne Rome, ses deux vedettes. Film ‘parenthèse’, paraît-il, dans l’oeuvre polanskienne, What ? nous fait suivre une jeune femme qui ne craint pas de se promener toute nue, dans des aventures pour le moins insolites et légères. Une comédie qui reflète le style de vie que Polanski a eu – une certaine ‘dolce vita’ – pendant les années où il vécut en Italie.

En 1974, le réalisateur revient aux Etats-Unis, pour signer une nouvelle œuvre majeure : Chinatown. Sur un excellent scénario de Robert Towne, que Polanski remanie, ce nouveau film confirme le brio et la capacité du cinéaste à aborder tous les genres. Ici, il s’immisce dans l’univers du film policier à la Raymond Chandler, et, au sein d’un style très codifié, Polanski parvient à réaliser un grand film qui reste une référence : l’immense Jack Nicholson, qui connaissait déjà le cinéaste auparavant (il était d’ailleurs pressenti pour jouer dans What ?), interprète le privé J. J. Gittes, qui se promène pendant la moitié du film avec un sparadrap sur le nez ! A ses côtés, Faye Dunaway, le réalisateur John Huston (lui-même auteur de plusieurs films-phare du genre policier), et une partition de Jerry Goldsmith achevant de parfaire l’ensemble. Le film reçut l’Oscar du meilleur scénario original.

Dans la foulée de Chinatown, Polanski et Gérard Brach écrivent un nouveau script, Pirates, et une fois encore, c’est Nicholson qui est prévu dans le rôle principal. Mais il s’avère impossible de réunir le budget nécessaire pour tourner ce film ambitieux. Du coup, Polanski revient en France pour un projet moins ‘lourd’, l’adaptation du roman de Topor, ‘Le locataire chimérique’, qui devient à l’écran Le locataire. Le script, écrit par Brach et Polanski, fait de nouveau la part belle à la paranoïa et à l’enfermement d’un personnage. Le rôle principal est interprété par Polanski lui-même, qui livre une prestation terrifiante, celle de cet homme en proie à des hallucinations et à la crainte de ses voisins. Visuellement, il s’agit sans doute de son film le plus glauque, de même que le plus oppressant. Un casting international se bouscule autour de Polanski : Isabelle Adjani, Shelley Winters, Jo Van Fleet, Bernard Fresson, Gérard Jugnot, Melvyn Douglas... Le locataire marque la première collaboration du compositeur Philippe Sarde avec Polanski, collaboration qui se poursuivra jusque dans les années 80. Ce film a représenté la France au festival de Cannes 1976.

En 1977, Roman Polanski est accusé de viol sur une mineure, dans la demeure de son ami Jack Nicholson. Il reste plusieurs semaines en prison, et, dès sa liberté retrouvée, il préfère quitter le territoire américain, avant même d’être jugé. Cela lui vaut l’interdiction, en théorie encore valable aujourd’hui, de revenir aux Etats-Unis, sous peine d’être immédiatement arrêté. A cause de ces événements, un autre projet du cinéaste tombe à l’eau, Hurricane, un film-catastrophe.

Le film suivant de Polanski, tourné en France (à ce sujet, il faut noter que le cinéaste a été naturalisé français en 1977), co-produit par Claude Berri, est dédié à Sharon Tate. C’est l’adaptation d’un roman de Thomas Hardy, Tess, dont le scénario est co-écrit par Brach et Polanski, filmée en Normandie, en Bretagne et en Ile-de-France. Formellement, cette oeuvre est l’une des plus sophistiquées du réalisateur et le souci de reconstitution du XIXe siècle force l’admiration. Polanski réussit son passage dans le domaine du film historique et romantique et est récompensé par 3 Césars (dont meilleur film et meilleur réalisateur) et 3 Oscars aux Etats-Unis. La jeune comédienne Nastassia Kinski, qui tient le rôle-titre, eut une liaison avec Polanski, malgré son jeune âge, mais cela ne dura pas.

Au début des années 80, Roman Polanski va délaisser le cinéma, déclarant même ne plus vouloir réaliser de films : le cinéaste est en effet sorti épuisé d’une bataille avec Francis Ford Coppola pour que finalement Tess sorte tardivement aux Etats-Unis dans le montage qu’il désirait. Ne parvenant toujours pas à monter le projet Pirates, il se consacre à un autre domaine qu’il aime : le théâtre. Ainsi, il monte la pièce ‘Amadeus’ à Varsovie, puis à Paris, et joue même sur scène. Dans les mêmes années, Polanski commence à rédiger son autobiographie, qui sort en 1984.

En 1986 enfin, après 7 ans d’absence, le nouveau Polanski arrive sur les écrans : après bien des déboires, le fameux Pirates a été tourné. Le budget colossal du film se voit à l’écran, ce long-métrage étant un superbe hommage aux oeuvres du genre bien qu’il procède un peu de la même manière que Le bal des vampires, avec un duo de personnages principaux identique (maître / élève) dans les deux oeuvres, ainsi qu’un même principe de parodie légère du genre. C’est le comédien Walter Matthau qui campe un extraordinaire Capitaine Red, remplaçant ainsi Jack Nicholson, qui est devenu trop cher. Pirates est la dernière collaboration du compositeur Philippe Sarde avec Polanski. Il faut aussi noter la corrélation assez frappante entre ce film et un album des aventures de Tintin, ‘Le secret de la licorne’, dont l’imagerie assez caractéristique se retrouve dans Pirates. Faut-il voir dans ce cas une transposition des personnages de Haddock et de Tintin dans les rôles du capitaine Red (qui est physiquement très proche des membres de la famille Haddock) et de la Grenouille (joué par Cris Campion, qui s’avère aussi effacé que Tintin à côté de Haddock) ? Coïncidence curieuse, dans le même temps, Polanski rencontrera Steven Spielberg, alors détenteur des droits d’adaptation cinématographique des albums d’Hergé, et il sera fortement question que Polanski tourne une version du ‘Sceptre d’Ottokar’. Hélas, aucune suite concrète n’est donnée au projet.

Pirates n’ayant pas été un succès, tant au niveau critique que commercial, Polanski réalise dans la foulée un film plus ‘simple’ tout au moins formellement, Frantic. La vedette Harrison Ford tient le rôle principal, aux côtés d’une jeune actrice française débutante, Emmanuelle Seigner. Le film est un thriller qui évoque Hitchcock, et, tourné à Paris, il revêt un charme indéniable. Ennio Morricone en a signé la musique, et Gérard Brach est toujours le co-scénariste. La vie privée de Roman Polanski change à nouveau après ce tournage : il épouse en effet Emmanuelle Seigner, avec qui il aura, par la suite, deux enfants.

En 1991, Polanski est Président du Jury au festival de Cannes, et il récompense de la Palme d’Or le grand film des frères Coen, Barton Fink, qui par son côté tourmenté et sombre évoque curieusement certaines oeuvres de Polanski.

En 1992, Lunes de fiel, film pervers et dérangeant, sort en salles : coproduction franco-britannique adaptée d’un roman de Pascal Bruckner, interprétée par Peter Coyote, Hugh Grant, Kristin Scott Thomas et Emmanuelle Seigner, ce long-métrage décrit la descente aux enfers d’un couple qui a un peu pour proverbe la célèbre phrase de Truffaut extraite de La femme d’à côté : "Ni avec toi, ni sans toi". Ce film est le dernier qui ait été co-écrit par Polanski et Brach à ce jour.

En 1994, exercice de style pour Roman Polanski : il adapte à l’écran La jeune fille et la mort, une pièce de théâtre, et orchestre ainsi un oppressant huis clos à trois personnages (joués par Sigourney Weaver, Ben Kingsley et Stuart Wilson). Ce film fait ainsi le lien entre les deux carrières de Polanski, celle de l’homme de théâtre et celle du cinéaste. En tant qu’acteur, Roman Polanski fait une apparition, dans son propre rôle, dans Grosse fatigue, de Michel Blanc. La même année toujours, Giuseppe Tornatore, réalisateur du célèbre Cinéma Paradiso, engage Polanski pour jouer face à Gérard Depardieu dans son nouveau film, Une pure formalité. Immense face-à-face entre deux grands comédiens (le talent de Polanski en tant qu’acteur est ici évident), ce long-métrage n’aurait peut-être pas été renié par Polanski le cinéaste. Comme La jeune fille et la mort, il s’agit d’un huis clos, et on reste dans un univers familier des amateurs de l’œuvre purement polanskienne.

Dès 1996, Roman Polanski travaille sur un nouveau projet : The Double. Adapté d’une nouvelle de Dostoïevski, ce film devait avoir pour interprètes principaux John Travolta et Isabelle Adjani. Mais des divergences artistiques ont poussé Travolta à se retirer de la production, ce qui a plombé le projet. Polanski a pourtant persisté à travailler sur ce film en engageant Steve Martin. Mais le tournage, qui aurait dû se faire en France, à Paris et ses alentours, n’eut jamais lieu, et une nouvelle fois, le cinéaste s’éloigna des plateaux de cinéma, pour revenir au théâtre. Polanski monta donc la pièce ‘Master Class’, à Paris, avec Fanny Ardant dans le rôle de Maria Callas. La pièce eut un certain succès et le cinéaste confirma son talent de metteur en scène, après la réussite d’‘Amadeus’. Il fut même à l’origine d’une comédie musicale inspirée de son Bal des vampires... Polanski le polyvalent...

En 1998, on commence à entendre parler du nouveau film que Polanski projette de tourner : il adapte l’excellent roman de l’auteur espagnol Arturo Perez-Reverte, ‘Club Dumas’. Des deux intrigues présentes dans le livre, le réalisateur n’en conserve qu’une, celle tournant autour du livre des Neuf Portes, un ouvrage satanique. 30 ans après Rosemary’s baby, Polanski revient au Diable et à ce qui l’entoure, mais cette fois de façon plus ludique. Rebaptisé La neuvième porte, ce quinzième long-métrage est l’occasion pour le cinéaste de mêler fantastique, aventure, policier, le tout baigné d’un certain humour. C’est évident, Polanski s’est amusé avec ce film, formidablement servi par un Johnny Depp vieilli, que l’on ne quitte pas pendant les deux heures de projection. Ce film marque la seconde incursion du réalisateur dans l’univers de Tintin, que beaucoup n’ont pas manqué de noter : nous retrouvons ainsi jusqu’aux Dupondt, les deux détectives peu doués des albums d’Hergé, que l’on peut imaginer dans La neuvième porte sous les traits des jumeaux libraires. Pour la 3e fois, Emmanuelle Seigner joue sous la direction de son mari, et elle est dans ce film le personnage le plus mystérieux.


C’était peut-être inévitable, mais 40 ans après ses débuts de cinéaste, Roman Polanski, pour son 16e long-métrage, décide de tourner Le pianiste, un film qui le touche forcément, puisqu’il raconte la survie d’un jeune pianiste juif polonais, Szpilman, dans la tourmente du ghetto et de la guerre. L’histoire du film fait penser à la propre jeunesse de Polanski, et la composition magnifique du comédien Adrien Brody sert à merveille le sujet très fort de cette oeuvre. Pour la 3e fois depuis La jeune fille et la mort, c’est Wojciech Kilar, désormais collaborateur régulier de Polanski, qui a composé la musique originale du Pianiste. Bien que non-crédité, le cinéaste a co-écrit le scénario.


Ce fut en 2002 puis 2003 le déluge de récompenses que l’on sait : la Palme d’Or à Cannes, des Césars et des Oscars (Polanski a eu celui du meilleur réalisateur – faut-il voir là-dedans une reconnaissance tardive de l’auteur aux yeux des Américains qui n’ont jamais digéré sa fuite de 1977 ?).

Sans que l’on sache trop pourquoi, Roman Polanski est un cinéaste relativement méprisé, tant par la critique que par le public. Si sa vie privée tour à tour tragique et tumultueuse y est pour quelque chose, c’est vraiment regrettable, car il serait plus que temps de le juger avant tout pour ce qu’il a apporté au 7e art : une oeuvre d’une grande richesse, très personnelle, dont chaque film ne ressemble pas aux autres, où évasion, mystère, suspense, fantastique, humour, insolite, passion, violence, tragédie s’entremêlent pour le plus grand plaisir des spectateurs...

Au jour d’aujourd’hui, on ne peut qu’attendre avec impatience le 17e film de Roman Polanski, l’un des plus grands réalisateurs de la deuxième moitié du 20e siècle – quoi qu’en disent beaucoup. Et on se prend à rêver que ce cinéaste cosmopolite reviendra à son projet d’adapter Tintin une bonne fois pour toutes : Steven Spielberg ayant depuis plusieurs mois les droits cinématographiques de nouveau en sa possession, pourquoi ne pas envisager une nouvelle rencontre entre eux deux, qui mènerait cette fois jusqu’au bout de l’aventure...

Par John Anderton - le 1 janvier 2003