Claude Lelouch

[Jeremy Fox]

Chronique de Vivre pour vivre

[odelay]

Bon souvenir de ce film qui me rappelle mon enfance car mes parents avaient la BO que j'écoutais souvent.

[Jeremy Fox]

La chronique de Toute une vie

[odelay]

Bon il va falloir que je retente car le film m'était tombé des yeux au bout de 15 min (pourtant j'adore les Uns et les autres)

[Vic Vega]

A propos des relations entre Lelouch et la critique française... Truffaut voit Un Homme et une Une Femme, dit à Lelouch que le cinéaste est le seul vrai enfant de la Nouvelle Vague et lui propose d'écrire quelque chose de positif dessus dans Les Cahiers. Lelouch répond que son film ne peut être Nouvelle Vague car il n'est pas chiant. Il voit dans ce moment le début de son bashing critique. Lelouch dit qu'il ne déteste pas les films de Truffaut mais que selon lui Truffaut n'a rien apporté de neuf par rapport à Renoir, Clouzot, Duvivier... en faisant des films moins bons. A ses yeux, la Nouvelle Vague n'a globalement apporté rien de neuf par rapport aux aînés sur lesquels elle tapait parfois... avec des films qui selon Lelouch passent moins bien l'épreuve du temps que ceux de leurs aînés. Il ne sauve que Godard, pour lui le seul dont les films ont été réellement novateurs et tiennent encore le coup.

[nunu]

ne peut être Nouvelle Vague car il n'est pas chiant.

Dieu sait que j'aime pas Lelouch mais il dit pas que des conneries.

C'est Jacques Audiard dans une émission sur France Culture je crois qui avait répondu à une question " dans quel film aimeriez-vous vivre?" il avait répondu "un Rohmer parce que la chose la plus grave qu'il peut vous arrivez dans un Rohmer c'est d'oublier votre serviette au bord de la piscine" et tout le long de l'emission dans laquelle il était venu parler de happy Together de Wong Kar Wai il s'énerve plus ou moins qunad ca parle de la Nouvelle Vague

[Phnom&Penh]

Oulala, je suis juste un mouton, moi, hein... Je me moque de Lelouch parce qu'il est de bon ton de s'en moquer, je suis prêt à retourner ma veste si on le réhabilite.

Comme j'aime bien (voire très bien) plusieurs de ses films des années 60 et 70 (pas Un homme et une femme, mais pas que L'aventure c'est l'aventure non plus), ce ne sera pas trop difficile et je serai même sincère sans me forcer. Je peux même monter jusqu'aux années 80 si on m'y oblige (Itinéraire... mais pas que).

Mais sa Grande histoire, ses Misérables ou son film avec Tapie, là non. Je suis une petite merde, je suis lâche et docile, mais il me reste quand même un fond de dignité. Et n'essayez pas non plus de me faire revoir son machin avec Patricia Kaas et Jeremy Irons, je vous préviens.

Bref je veux bien faire des efforts, mais apprendre qu'un des plus beaux westerns des années 70 serait signé Lelouch, pardon, ça fait un choc

(C'est comme quand j'ai appris que Lang n'avait fait que des navets en Amérique... ou lors de l'annonce du second décès du malchanceux Michel Piccoli )

Je ne réapparais que comme ça tous les mois ou deux. Tu as été humble et gentil, donc je ne serai pas désagréable. Hônnetement, son western est une merde. Il en a commis, et hélas, pas seulement sur la cuvette des chiottes.
En revanche, tu as tort sur Hommes, femmes, mode d'emploi. Une des grandes qualités de Lelouch est d'être un très grand directeur d'acteurs. Alors, évidemment, Tapie, ça peut énerver. Mais il est mort, sois indulgent revois le film, et tu verras qu'il est loin d'être mauvais. La Grande Histoire et Les Misérables, je reconnais que cela exige une culture lelouchienne assez profonde, pour aimer, mais ce n'est pas si mauvais, il faut juste les voir 4/5 fois pour apprécier, être dans le mood.
Simple punition pour ne pas avoir apprécié Hommes, femmes, mode d'emploi, tu dois voir Le courage d'aimer. Oui, je reconnais, c'est du pur Lelouch, ça peut être un peu dur. Mais je racontais ailleurs comme j'aimais Maïwenn, c'est avec lui qu'elle a vraiment appris son métier. Concentre toi sur elle, soit hypnotisé, et tu apprendras tout de suite pourquoi Lelouch est grand. Je me souviens d'une des critiques de ce film (un four au cinéma), qui disait, "et comme toujours chez Lelouch, la caméra qui tourne autour des acteurs (ça, cest dans Un homme et une femme), ça tourne et il pense connaître son métier". Réponse immédiate de Lelouch, "il n'y a aucun travelling autour des acteurs dans Le courage d'aimer, ce connard n'a soit pas vu le film, soit écrit sa critique avant de l'avoir vu". Et c'est totalement vrai. Lelouch peut faire des mouvements trop appuyés, mais il sait ce qu'il fait, et dans ce film, il n'y aucun mouvement de caméra de ce type. En revanche, Maïwenn, elle était à ses tout-débuts et elle explose la caméra. Il a reconnu une grande actrice, et peut-être aussi déjà une grande réalisatrice.

[Jeremy Fox]

Chronique de Un autre homme, une autre chance

[Supfiction]

Simple comme Sylvain de Monia Chokri 3/10

Dur. Tu pourrais développer ? Parce qu'il y a tellement peu de notes sur ce film que celle-ci va drastiquement faire baisser sa moyenne.

Lorsque Lelouch contait l'amour entre une femme indépendante et un dur à cuire (La Bonne Année), il ne plaquait pas sur son récit de gros sabots sociologiques. Et puis ces zooms seventies gratuits, cette interaction subtile comme un tank entre le cours de philo et les émois sexuels de Madame...

De Lelouch je n'ai vu que Un homme et une femme il y a très longtemps (qui m'avait paru déjà bien daté), son cinéma ne m'attirant pas spécialement, mais il me semble que ce n'est pas non plus un roi de la subtilité. Et je peux aussi deviner qu'il n'en a rien à faire de la sociologie donc ça me parait difficile de faire une comparaison. Et puis il ne fait pas de la comédie romantique. En tout cas je suis certain que ses films sont bien moins drôles et attachants.

En tout cas je suis certain que ses films sont bien moins drôles et attachants.

La question de l'humour est trop complexe. Et finalement l'aspect "attachant" est également trop subjectif pour donner des arguments imparables. Mais lui enlever ça, c'est un peu énorme et le laisser à poil.
Quand à l'accusation de cinéma daté, je ne comprends pas bien. Evidemment, le comportement des personnages n'a plus grand chose à voir avec celui d'aujourd'hui.

Et puis il ne fait pas de la comédie romantique. En tout cas je suis certain que ses films sont bien moins drôles et attachants.

Il ne fait peut-être pas de la comédie romantique dans la tradition américaine (ultra-balisée) du genre mais plutôt dans le drame romantique comme le sont
Un + une (2015), Les plus belles années d'une vie (2019), Le Chat et la Souris (1975)..

[Vic Vega]

Merci à Supfiction et à Jeremy de m'avoir devancé.

il me semble que ce n'est pas non plus un roi de la subtilité.

C'est vrai selon moi à partir des années 1980 où son cinéma prend un virage choral, virtuosité indigeste et dialogues limite philo de comptoir. Des films avec lesquels il a donné aux critiques qui lui étaient hostiles dès ses débuts le bâton pour se faire battre. Des films qui ont permis à ses détracteurs de caricaturer son cinéma. Mais pas dans ses meilleurs films des années 1960-1970. Des films qui, sans avoir le filtre intellectuel de la Nouvelle Vague, retrouvaient un peu de la liberté que cette dernière avait à ses débuts. Et qui ont bonne presse... à l'étranger.

Et puis il ne fait pas de la comédie romantique.

La Bonne Année, film que Kubrick montrait à ses acteurs/actrices pour leur indiquer ce qu'il attendait d'eux/elle, est une comédie romantique. Et il a quelques défenseurs par ici.

[Jeremy Fox]

Et puis question drôlerie, il n'a rien à prouver : il nous a donné la séquence la plus hilarante de l'histoire du cinéma à mon humble avis : la fameuse scène entre Anconina et Belmondo dans Itinéraire d'un enfant gâté. Ca fonctionne à tous les coups... pour moi en tout cas.

[Jeremy Fox]

La Bonne Année, film que Kubrick montrait à ses acteurs/actrices pour leur indiquer ce qu'il attendait d'eux/elle, est une comédie romantique. Et il a quelques défenseurs par ici.

Et ce n'est pas la seule. Grillé par Supfiction.

[Supfiction]

Et puis question drôlerie, il n'a rien à prouver : il nous a donné la séquence la plus hilarante de l'histoire du cinéma à mon humble avis : la fameuse scène entre Anconina et Belmondo dans Itinéraire d'un enfant gâté. Ca fonctionne à tous les coups... pour moi en tout cas.

Le problème avec la "drôlerie" c'est que cela fonctionne moins bien avec le temps. Cette scène mythique est effectivement géniale mais je ne la qualifierais pas d'hilarante. Et puis après l'avoir tant vu, l'émotion et le sourire restent mais plus difficilement les rires.
La scène de la tente dans Tout ça pour ça était en son temps hilarante (pour l'avoir vécu en salles) mais probablement ne fait-elle plus le même effet aujourd'hui, ne serait-ce que parce Luchini (lauréat du César du meilleur acteur dans un second rôle en 1994) a tant exploité le même ressort comique entretemps.

[Spongebob]

Merci pour ces précisions. J'entends parler de La Bonne année depuis longtemps. Il faudrait peut-être que je me penche dessus un jour.

[Flol]

Et comme (à peu près) tout le monde : tu vas adorer.