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A noter toutefois un changement de couche dommageable, en plein cœur de plan. Quant aux menus, la charte graphique habituelle des DVDs Mk2 est à l’honneur : typos imposantes sur extraits de films. L’on aime ou pas (option 1 en ce qui me concerne), mais ces menus ont l’avantage d’être simple et efficaces.
Son
Suppléments
Préface par Samuel Blumenfeld (5'15"). Courte mais très complète introduction de Samuel Blumenfeld, qu’on retrouve sur le second DVD de bonus. Sur quelques photogrammes fixes du film, le journaliste rend hommage à l’équipe du film (Ievtouchenko, scénariste ; Urusevsky, directeur photo ; Kalatozov, réalisateur) et à cette œuvre épique et libre dans le cadre engoncé du film de propagande. Où l’on apprend que l’échec du film ne sera pas sans influences sur la cinématographie russe, mondiale et sur la vie de Kalatozov.
Analyse de séquences par Samuel Blumenfeld (15'15"). Le mythique plan-séquence de la fête, l’enterrement de l’étudiant et la fin ("Soy Fidel") : trois séances parmi les plus fameuses de Soy Cuba analysées par Samuel Blumenfeld, l’auteur respecté du livre d’entretiens avec Brian de Palma paru il y a deux ans chez Calmann-Lévy. Multipliant les anecdotes, le journaliste du Monde rend hommage au travail du chef op’ (qu’il considère co-auteur du film à quasi égalité avec Kalatozov), aux acteurs et surtout au film lui-même. Le commentaire convoque alors Eisenstein, Paul Thomas Anderson, Kubrick et l’hédonisme pour rendre hommage à un film et à un réalisateur qui transgressent selon lui sans arrêt leur contrat initial de film de propagande. D’une grande intelligence et lucidité (Blumenfeld avoue ne pas trop aimer la fin du film), ces riches minutes confirment le talent du journaliste… et l’intelligence du film. Du tout bon, au point que l’on n’en regretterait presque la trop courte durée de cette analyse.
Interview de Martin Scorsese (26') : Passionnante interview de Martin Scorsese (par Richard Shickel) qui dit ici tout son amour pour ce film découvert à l’époque du tournage de Casino. Tout comme Blumenfeld, le réalisateur de Taxi Driver balaie d’un revers de main la veine propagandiste du film pour en louer ses qualités cinématographiques propres avec toute l’érudition dont il est capable. Toujours au coude à coude dans le match de débit mitraillette qu’il dispute à Quentin Tarantino, Scorsese raconte donc sa découverte du film sur 26' passionnantes et sans prompteur, juste à la passion.
Moins analytique que Blumenfeld, Scorsese lance quelques pistes techniques (l’utilisation des fltres, du plan séquence, du décor, de la caméra portée par rapport à la Steadicam) tout en pointant la beauté et la singularité de Soy Cuba. Il multiplie par ailleurs les anecdotes - l’on apprend ainsi que le chanteur cubain dans la boite nuit n’est autre que l’ancien chanteur des Platters - et réussit l’exploit de condenser en 26' une masse d’informations impressionnante qui nous console de l’absence de commentaire : comparaison du style Kalatozov avec ceux de David Lean ou John Ford, analyse de la politique cinématographique de l’URSS de l’époque, étude des travellings du film ("même moi me suis demandé Mais comment ont-ils fait ?" - quel plus bel hommage recevoir de la part du créateur de Casino et Goodfellas ?) sans oublier le message du film. Erudit, passionnant, passionné : un must !
Soy Cuba le Poème (5'20") : Petit montage de toutes les séquences où apparaît le très beau poême qui ponctue le film. Rien d’éblouissant donc mais une belle idée permettant d’écouter dans son intégralité ce superbe texte.
Bande annonce (1'40") : Bande annonce française du film (un défilant rend la paternité de la redécouverte du film à Coppola et Scorsese mais n’oublie pas de citer Marin Karmitz pour la ressortie française), soit un petit extrait de la scène du toit agrémenté d’une citation de Scorsese.