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Test dvd
Image de la jaquette

Les Joueurs d'échecs

DVD - Région 2
Carlotta
Parution : 19 septembre 2006

Image

Une restauration de l’image proposée dans un nouveau master qui fait ses preuves : on jurerait que le film ait pu être tourné hier tant l’image est fine et contrastée, malgré il est vrai -mais est-il possible de gommer ces défauts « naturels » ? - des petits drops, de légères griffures et des baisses de luminosité dans certains séquences à la photographie voulue telle qu’elle, lors des scènes où la seule source lumineuse provient des bougies par exemple et qui ont un impact au niveau du grain, plus prononcé que sur la totalité du long-métrage. Le film est proposé dans son format d’origine, avec un ratio 1.37 4/3 respecté, aucune mauvaise surprise de ce côté-là. Certains plans, dont celui sur le drapeau anglais flottant au vent font apparaître de légères poussières négatives, mais c’est bien peu devant la qualité globale du report. Un excellent travail qui donne de l’ampleur aux couleurs et à l’architecture si spécifique des lieux.

Son

Pas de problème non plus de ce côté là, avec une unique piste en hindi mono d’origine 1.0 qui permet de rendre audible tous les dialogues, malgré un léger souffle qui tend à s’amoindrir sur la durée. Les craquements font aussi partie du charme de pistes qui ne demandent pas un nettoyage en DTS pour être écoutables, et encore moins pour être aux standards actuels, ce qui ne présenterait aucun intérêt et serait même une trahison à l’œuvre.

Suppléments

Fidèle à sa réputation d’excellent éditeur, Carlotta propose nouvelle fois une partie technique à la hauteur ainsi qu'une partie suppléments qui ne l’est pas moins. Présenté dans un beau fourreau, les deux disques permettent d’accéder aux menus d’accueil animés et musicaux. Le travail éditorial porte en grande partie sur la présence d’un commentaire fleure de 2H20 sur Satyajit Ray signé Shyam Benegal, cousin de Guru Dutt. Foisonnant, ce dernier revient sur la carrière du cinéaste depuis ses débuts en tant qu’illustrateur jusqu’à ses premiers pas derrière une caméra, en se penchant sur chaque film, avec moult questions répondant toutes à des interrogations que nous pourrions nous poser nous-mêmes. Le géant indien (1m96) se montre très disponible, même si pas particulièrement drôle, disons qu’il ne manque pas de répartie tout en ayant un humour très ironique. De famille brahmane il explique son rapport à la culture, à la philosophie ( on apprend qu’il n’était pas fan de l’art indien des années 40 et des illustrations dans les revues ou livres qu’il jugeait trop sentimentales et d’aspect très victorien), ses parents ( un amour immodéré porté à sa mère, et l’absence du grand père qu’il n’a pas connu, quand dans le même temps son père est mort lorsqu’il avait deux ans). Même s’il est issu d’une famille éduquée et aisée, le réalisateur ne fait pas montre d’orgueil mal placé. Il évoque sa passion pour les films hollywoodiens de l’âge d’or, les comédies à la Lubitsch comme les films de Capra, Ford sans oublier Jean Renoir dont il a découvert les films américains avant de voir les films en langue française. On s'aperçoit à quel point le réalisateur a injecté son propre vécu dans ses films, où certaines scènes rappellent son enfance et les souvenirs qui y sont liés. Il parle aussi de la musique, de son apport, des choix qu’il faisait dans la première trilogie puis du mélange des sonorités orientales et occidentales , disant que Calcutta est elle-même une ville à plusieurs visages. Les interviews sont filmés surtout en plan fixe, quelque fois on voit l’intervieweur, et une sorte de tranquillité traverse les réponses de Satyajit Ray filmé là en 1984, tel un vieux sage qui sait parfaitement, cultivé comme il l’est de quoi il parle. Indispensable pour tout fan, sinon très intéressant pour les autres.

Par Jordan White - le 1 décembre 2006