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Test dvd
Image de la jaquette

Le Procès

DVD - Région 2
Studio Canal
Parution : 27 mai 2003

Image

Le master est superbe, exempt de défauts. Les contrastes, vitaux pour un tel film, sont une franche réussite. Les noirs s’opposent parfaitement aux plages claires, le spectateur est à même de ressentir la grisaille du petit matin. La palette graphique de Welles est ainsi parfaitement rendue. La compression est de bonne qualité, provoquant juste à certains moments quelques légers artefacts. La définition est tout à fait correcte. Le film est présenté dans sa version d’origine de 114 minutes, et sur un second disque dans une version « télé » de 107 minutes.

Son

Seule la version 1963 (celle de 114 mn) propose une piste en anglais. La version « télé » n’étant qu’en français (doublage également proposé sur la version d’origine). Bien entendu, nous conseillons fortement la version anglaise, les acteurs français s’exprimant également dans la langue de Shakespeare ! Les pistes sonores sont très propres, présentant une bonne dynamique et un mixage excellent. Seuel une saturation est sensible lors des grandes envolées musicales.

Suppléments

“Welles, Kafka et Le procès” (30’30’’). Le documentaire débute par une très rapide rétrospective de la carrière de Welles, du choc provoqué par sa Guerre des Mondes (amusante images d’archives le montrant répondre de la panique occasionnée à des journalistes) à sa mise à l’écart d’Hollywood. Par de courtes interventions d’André S. Labarthe, Edmond Richard (directeur de la photographie), Jean Pierre Morel (professeur de littérature comparée, Paris III) et Sophie Becker (assistante réalisatrice) s’essayent ensuite à brosser un portrait synthétique du réalisateur et des éléments qui pouvaient le conduire à adapter Le Procès. Labarthe replace le film dans la filmographie d'Orson Welles, expliquant notamment qu’au moment de Citizen Kane, il n’y avait pas cinéaste plus américain que Welles, et qu’au détour des années cinquante, le réalisateur se penche vers l’Europe, via Shakespeare et ici Kafka. Edmond Richard et Sophie Becker s’attardent sur le tournage du film et les secrets de fabrication de Welles tandis que Jean-Pierre Morel prend en charge les rapports entre le roman de Kafka et l’adaptation du réalisateur.

Filmographies de Romy Schneider, Anthony Perkins, Jeanne Moreau et Orson Welles

Galerie : une affiche et une trentaine de photos du film.

Bande-annonce (version française, 3mn50). Sur l’adagio d’Albinoni, des photos des acteurs défilent puis laissent place à différents extraits du film. Alors que les scènes nous montrent un Anthony Perkins commençant sa course éperdue, la version pour orgue et cordes de l’adagio laisse la place à la variation Jazz de Ledrut. Un bande-annonce dynamique, mais très classique dans sa facture.

Scène coupée muette (6mn30). Les employés du service de K sortent de la grande salle à la fin de la journée de travail, le laissant seul au milieu des innombrables bureaux devenus vides. K se lève, et commence à arpenter la pièce, en marchant sur les tables. Cette scène est intéressante en cela qu’elle appuie le ridicule qui anime le personnage de K. C’est dans un désert, alors qu’il n’est pour une fois sujet d’aucun regard, qu’il se permet cet acte qu’il doit ressentir comme de la révolte. Dommage que nous n’ayons pas le discours de K qui, l’air gêné, semble tenter d’expliquer son acte à l’ombre d’une scientifique qui apparaît derrière un rideau. Cette scène se poursuit par la séquence de l’ordinateur, invention complète de Welles qu’il décida de ne pas conserver dans le montage final. Forcément, sans le long dialogue entre K et la scientifique, la séquence ne présente que très peu d’intérêt. En fait K interroge l’ordinateur pour savoir quel crime il a commis, et l’acte qui le rend coupable est l’annonce de son probable suicide. Welles ne pouvant se résoudre à terminer son film de la même manière que le roman de Kafka, cette scène ne trouvait plus sa place dans le montage final.

Par Olivier Bitoun - le 26 janvier 2006