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Test dvd
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Le Boulanger de l'empereur / L'Empereur du boulanger

DVD - Région 2
Artus
Parution : 13 février 2006

Image

Le film est dans son format 1.37 d’origine. La copie est dégradée, constamment grêlée de points blancs. Des rayures et des baisses de luminosité sont également visibles. Les couleurs sont assez belles lorsqu’elles sont constantes, mais elles glissent à de nombreux moments et à d’autres tirent sur le vert et le bleu. La définition et la compression sont quant à elles bonnes. Si l’on accepte ces défauts, très présents au vu de l’âge et de la rareté du film, celui-ci se suit cependant sans déplaisir aucun.

Son

La VO est la seule disponible, dans sa version mono d’origine. Le son est assez bon, clair et ne présente pas de gros défauts si ce n’est des passages où des cliquetis sporadiques viennent parasiter la bande son. De courtes séquences sont également plus dégradées, mais de manière passagère. A noter que nous ne sommes pas en présence d’un encodage Dolby mais d’une version MPEG. Attention donc à vérifier que votre décodeur soit compatible.

Suppléments

Si la qualité technique n’est pas au rendez-vous, les bonus différencient complètement l’édition proposée par Artus films du tout venant des bac(hs) à solde. Un second disque est entièrement consacré à de nombreux reportages et interviews glanés par Thierry Lopez et Kevin Boissezon, "Sherlock Holmes du DVD" : "On a pris le train, dormi au camping et on s'est nourri de sandwichs !" (Libération du 16/12/05). Deux passionnés qui se sont rendus à Prague et à Rome pour retrouver les derniers témoins de l’entreprise.

- Sur les traces du Golem (11’40). Documentaire de 1962, en noir et blanc, de Zdenek Kopac. Plus qu’un documentaire, c’est un véritable petit court métrage qui nous est proposé. Une voix off nous emporte à Prague à l’époque de Rodolphe II. Très lyrique, elle nous narre la naissance de ce centre culturel, scientifique et mystique et nous raconte la naissance du Golem. Des images magnifiques de Prague, saisie dans toute sa splendeur, côtoient les gros plans de gargouilles et d’alambics, de vitraux et de candélabres, créant une atmosphère fantastique et occulte. Puis ce sont cimetières et forêts dépouillées qui évoquent l’arrivée du Nazisme et la persécution des juifs, histoire qui se répète et s’enfonce dans la nuit.

- Jan Werich et le Golem (25 mns). Entretien avec l’écrivain Ondrej Suchy qui nous conte la genèse du film. On apprend ainsi que Jan Werich et Jiri Voskovec sont nés la même année, et que tous deux ont été profondément marqués par la vision à l’âge de dix ans du Golem de Paul Wegener. Werich fut tellement impressionné qu’il consacra sa vie entière au mythe. Les deux comparses fondent le théâtre libéré et leur meilleure pièce, crée en 1931, est une variation autour du Golem, qui donnera naissance à une adaptation de Julien Duvivier. Mais le cinéaste supprime les deux personnages joués par Werich et Voskvec, et cette collaboration se termine par un procès gagné par les deux auteurs. Si la version de Duvivier est bien tournée, Werich n’a de cesse de vouloir produire sa propre adaptation du film. Après guerre, le cinéaste Jir Krejcik reprend le projet avec Werich mais suite à des désaccords profonds entre les deux hommes, c’est finalement Martin Fric qui va réaliser le film. Malgré le succès du film, Werich n’en a toujours pas terminé avec son Golem, et il montera, malgré sa mise à l’écart par le régime communiste, de nouvelles mises en scènes théâtrales autour du mythe. L’entretien, entrecoupé d’extraits du film, est riche en anecdotes et surtout très détaillé : des relations entre Duvivier et les deux auteurs à la sortie du film en Tchécoslovaquie, de la version remontée pour l’export aux rapports entre Werich et le régime, Suchy se révèle intarissable sur le sujet.

- Le Golem au cinéma (14’20). Entretien avec Blazena Urgosikova, directrice du département histoire à la cinémathèque tchèque, qui retrace les différentes adaptations du mythe à l’écran. En fait cette histoire se cantonne aux trois adaptations allemandes de Paul Wegener (dont une est perdue), marquées du sceau de l’expressionnisme et qui vont fortement marquer le genre (notamment le Frankenstein de James Whale), à la version de Duvivier et au film de Werich et Fric, qui pour la première fois ne fait pas incarner la créature par un acteur, mais par une statue animée. Blazena Urgosikova se concentre ensuite sur la réception du film par le public tchèque, qui le reçoit comme un souffle d’air frais dans une cinématographie étouffée par la préséance du réalisme soviétique.

- Les racines du Golem (24’22). Jeanne Rossille, auteur d’une thèse sur le Golem, retrace l’histoire de ce mythe, de la signification du mot Golem dans la bible à sa popularité folklorique. Forcément très érudit et documenté, cet entretien est rendu passionnant par l’aisance de Jeanne Rossille qui sait à merveille faire partager ses connaissances.

- Entretien avec Lubomir Lipsky (27 mns). Entretien avec l’acteur qui incarne l’alchimiste qui manie les prunes pour faire de l’or et qui découvre le secret de la Slivovice ! A travers l’évocation de ses débuts au théâtre puis dans le cinéma d’après guerre, l’acteur nous brosse un portrait concis du milieu artistique tchèque. La concision est aussi de mise lorsqu’il nous parle du tournage de L’Empereur du boulanger, où il n’est resté sur le plateau que deux jours ! Tournage où tout le monde semblait s’amuser, où les prises devaient être refaites car il y avait toujours quelqu’un pour éclater de rire. Le reste de l’entretien, qui évoque l’importance de Martin Fisc et Jan Werich dans la vie culturelle tchèque, la place du Golem dans le folklore, la popularité du film etc… est redondant avec les autres documentaires déjà proposés. L’acteur est bien plus loquace lorsqu’il s’agit de parler de ses relations avec son frère, Oldrich Lipsky, acteur et réalisateur très populaire en Tchécoslovaquie notamment pour des films de science-fiction qui préfigurent par leurs effets spéciaux, les œuvres de Spielberg et Lucas ! (du moins selon Lubomir).

- Entretien avec Vera Chytilova (9’20). Figurante dans le film de Martin Fric, la future cinéaste de la nouvelle vague tchèque nous raconte (en français) son expérience avec Werich et Fric qui marque ses premiers pas dans l’univers du cinéma.

- Galerie de photos. Une quinzaine de photos tirées du film, recadrées et en noir et blanc. L’affiche est également disponible.
- Fiche technique
- Filmographies de Jan Werich et Martin Fric
- Livret d’accompagnement. Huit pages qui reprennent les informations de Jan Werich et le Golem, le chapitrage du film, les filmographies et la fiche technique.

Par Olivier Bitoun - le 26 novembre 2005