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Test dvd
Image de la jaquette

L'Enfance d'Ivan

DVD - Région 2
Potemkine
Parution : 15 novembre 2011

Image

Bonne copie dans l’ensemble, quoiqu’il faille regretter un certain manque de netteté dans quelques mouvements d’appareil et de nuance dans les clairs-obscurs des premiers passages nocturnes.

Son

Piste Dolby-5.1 et mono de la version originale, avec en plus une version française d’époque que nous n’avons pas eu le courage d’essayer. Quelques légers souffles, mais la piste Dolby tient sinon bien la route.

Suppléments

Commentaire de Pierre Murat (12 min)
Nous avons été bien embêtés de voir que Murat commençait sa présentation par la même observation que celle introduisant notre papier, preuve au moins de l’évidence qu’a cette symétrie et sa signification. Il insiste sur l’absence de problèmes dans la réception de ce premier film (commentaire un peu abusif à en lire ce que Tarkovski lui-même en dit), le caractère problématique de ce petit héros qui est aussi un petit monstre, le thème de la mort de l’enfance, la sensualité inattendue du film, son plaidoyer pour une innocence mise à mal.

Entretien avec l’acteur Evgueni Jarikov (18 min)
Le comédien incarnant le jeune lieutenant raconte sa rencontre avec Tarkovski, parle du caractère novateur du film (montrant des soldats trop jeunes pour leur fonction), de sa réception tiède à sa sortie. Il parle d’un tournage, difficile pour la scène où il humilie - afin de masquer son amour - l’infirmière Macha (Valentina Malyavina) et à cause du froid hivernal, mais aussi douloureux dans les souvenirs de guerre qu’il réveillait. Il évoque ce que sont devenus les anciens du tournage, son hospitalisation forcée, ses visites sur la tombe de Tarkovski… Document moyennement instructif, mais témoignage touchant.

Entretien avec le directeur de la photographie Vadim Ioussov (33 min)
Le chef-opérateur explique le caractère intuitif de sa motivation à travailler avec Tarkovski, ce qui le distinguait dans son intelligence de ses confrères du métier, de sa participation au Rouleau compresseur et le violon, de l’importance de l’équipe dans son entier pour Tarkovski et de son absence d’arrogance à son égard, du fait qu’il a lui-même proposé le texte de Bogomolov au réalisateur, du processus d’adaptation et de ses exigences. La conscience des horreurs de la guerre apparaît comme la première raison d’être du film et ce qui fonde son exigence d’empathie. Transparaît aussi la capacité de Tarkovski à faire de ses collaborateurs des adeptes de son entreprise. Vadim Ioussov loue enfin le talent du jeune Kolia et un engagement physique allant au-delà de la décence. Transparaît son admiration pour la personne qu’était Tarkovski. Il termine en donnant, longuement, sa vision des films du maître, expliquant son refus de participer au Miroir (que Tarkovski évoque aussi dans Le Temps scellé), exprimant la chance qu’il a eu à travailler avec un maître tel que lui.

Par Jean Gavril Sluka - le 18 novembre 2011