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Test dvd
Image de la jaquette

Les Premiers films de Nanni Moretti

DVD - Région 2
Editions Montparnasse
Parution : 2 mars 2010

Image

Je suis un autarcique est présenté dans une version restaurée tirant sans doute le meilleur parti d’une pellicule initiale en Super 8. Si l’image est d’une propreté à saluer, et les couleurs plutôt satisfaisantes, on signalera en revanche un manque ponctuel de netteté. Le visionnage est cependant globalement plaisant. Les mêmes qualités et défauts s’observent en ce qui concerne Ecce bombo. Tourné en 16 mm, le film a fait l’objet d’une restauration assez satisfaisante mais l’image est parfois un peu floue. Là encore, ces imperfections ponctuelles ne présentent aucun caractère rédhibitoire. Sogni d’oro, réalisé en 35 mm, offre quant à lui une image fort bien restaurée et d’une belle acuité. Les quatre courts métrages ne présentent aucun défaut notoire, jouissant tous d’une image de qualité transférée avec soin sur DVD.

Son

Je suis un autarcique et Ecce bombo présentent des bandes-son restaurées. Certes un peu caverneuses, sans doute du fait d’une prise de son initiale un peu défaillante, elles sont cependant suffisamment propres. Celle de Sogni d’oro, elle aussi restaurée, est globalement bien plus claire. Il en va de même pour les bandes-son des quatre courts métrages, des plus satisfaisantes.

Suppléments

Fournis et de qualité, ils portent sur les trois longs métrages. On retrouve d’une part trois documentaires réalisés en 2007 par Susanna Nicchiarelli, durant chacun une vingtaine de minutes. Cinema autarchico - à propos de Je suis un autarcique -, I notturni maestri cantori - sur Ecce bombo - et Pubblico di merda - consacré à Sogni d’oro - offrent tous un regard rétrospectif sur ces films aussi complet que stimulant. La genèse de chacun de ces films y est retracée avec soin, de même que leurs principales caractéristiques formelles et thématiques, ainsi que leur accueil public et critique. On y voit intervenir de nombreux collaborateurs (acteurs, techniciens) de Nanni Moretti ayant participé à l’un ou l’autre de ces films. On notera que la langue de bois qui préside parfois à ce type de bonus n’est ici pas de mise… Certains des intervenants n’hésitant pas à délivrer un point de vue dénué de complaisance sur un Nanni Moretti manifestement aussi intransigeant dans la réalité que le sont ses alter ego cinématographiques.

Le réalisateur est d’ailleurs absent de ces trois documentaires, mais on le retrouve dans deux autres suppléments prenant la forme d’entretiens durant chacun une quinzaine de minutes et réalisés eux aussi en 2007, pendant le tournage de Caos Calmo. Nanni Moretti revient sur Je suis un autarcique et Ecce bombo. Ses propos recoupent parfois ceux des documentaires, mais ils apportent aussi des éclairages supplémentaires, notamment sur la dimension idéologique de ces films. L’ensemble de ces suppléments, de belle qualité, achève de faire de ce coffret Montparnasse une très belle édition.

Les Courts métrages

Quatre courts métrages sont également proposés dans le coffret :

1990 : le Parti Communiste Italien subit de plein fouet la chute du mur de Berlin et la fin progressive des régimes communistes à l’Est de l’Europe : il entre alors dans une période de crise d’identité. Dans ce documentaire, Nanni Moretti décide de donner la parole aux militants de base dans différentes sections de toute l’Italie et filme ce tournant historique dans l’histoire politique italienne.

Sur une commande de Canal Plus pour les cent ans de la naissance du cinéma, le court métrage raconte une journée de l’exploitant de cinéma (le Nuovo Sacher à Rome) qu’est aussi Nanni Moretti. Le Nuovo Sacher s’apprête à programmer Close-Up de l’Iranien Abbas Kiarostami…

Nanni Moretti monte ici la vingtaine de scènes qui n’ont pas été gardées pour son film Aprile. Comme dans le film, ces scènes alternent des moments de sa vie privée et d’autres de sa vie publique.

Il s’agit du court métrage réalisé par Nanni Moretti pour Chacun son cinéma, le film collectif commémorant les soixante ans du Festival de Cannes.

Par Pierre Charrel - le 15 mai 2010