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Test dvd
Image de la jaquette

Hanzo the razor

DVD - Région 2
Wild Side
Parution : 3 mai 2006

Image

Le master a été entièrement restauré par la Toho et le résultat est splendide. De son côté Wild Side nous offre une compression impeccable, des contrastes profonds, des couleurs magnifiques. Les scènes de nuit sont d’une grande lisibilité, les détails très bons et l’on observe que peu d’artefacts de compression. Une belle réussite !

Son

Là encore, le constat est très positif avec une bande originale claire, sans parasites ni souffle. La dynamique est très bonne, les voix et la musique ressortent très bien et sont impeccablement mixées.

Suppléments

- Sexe et rebellion (27mns). Entretien avec Masanori Sanada, publiciste et producteur à la Katsu pro., et Seiichi Ichiko, assistant réalisateur. Où l’on apprend que c’est Tomisaburo Wakayama qui à l’origine voulait porter Hanzo à l’écran. Son frère, Shintaro Katsu, ne lisait pas de gekigas à contrario de Tomisaburo qui en était très friand. Mais Katsu voulait trouver un nouveau rôle, et au final incarne à l’écran Hanzo en en renforçant le côté humoristique et grotesque. Sanada et Ichiko replacent la série des Hanzo dans leur contexte historique et cinématographiques de manière documentée et passionnante. Sanada nous raconte le soudain attrait de Misumi pour le sadisme et le masochisme suite à sa pénible expérience de prisonnier dans un camp Sibérien à la fin de la guerre qui lui fait perdre d’un coup tout espoir en l’humanité. C’est ce qui explique pour lui le fait que le prestigieux réalisateur ait choisi de s’impliquer dans une saga bien éloignée des œuvres habituelles des kyoshos. Jovial, Ichiko raconte comment il a été propulsé assistant de Masumura sans rien connaître des codes du jidei-geki. Le réalisateur étant spécialisé dans les adaptations littéraires, il comptait sur son assistant pour apporter la touche de réalisme indispensable au genre. Or le producteur misa sur la fraîcheur et l’innocence de l’équipe pour secouer des préceptes gravés dans le marbre, incarné par les décorateurs et les costumiers de Tokyo. Ichiko brosse un portrait cocasse de Masulura, personnage drôle et gaffeur, loin du cinéaste solennel et torturé que l’on se plaît à imaginer. Inoue est lui présenté comme un cinéaste sans envergure ni vision, incapable de tenir son équipe, malléable à souhait, impersonnel. La fin du documentaire est consacrée à Shintaro Katsu et à la chute de la Katsu pro. Suite au perfectionnisme de l’acteur, notamment lors de la réalisation des épisodes télé de la série Zatoichi. Dense, mais jamais indigeste, Sexe et rebellion se situe dans la lignée des entretiens riches et documentés que nous propose Wild Side et qui, d’éditions en éditions, brossent un portrait passionnant de toute une frange du cinéma japonais.

- The Katsu pro. Story 1967-1975 (27mns). Entretien avec Masanori Sanada. Le producteur nous raconte l’histoire de la Katsu pro. De 1967, date de sa création, à sa chute. Après la Mifune pro. et la Ishihara pro., Shintaro Katsu crée à son tour sa propre société. Hiroshi Teshigahara, Hideo Gosha, Mishima sont tour à tour évoquées, figures importantes pour Katsu qui compte tourner et produire des films qui tranchent avec ses précédents succès publics. La chute de la Daiei, la crise du cinéma japonais à la fin des années 60 servent de toile de fond, et nous montrent un Katsu solidaire, qui reprend tous les techniciens de la Daiei lors de sa disparition. Sanada nous décrit les volontés quasi expérimentales de Katsu réalisateur sur Kaoyaku : caméra entièrement portée, par lui-même la plupart du temps, refus des champs contre-champs, utilisation des membres de l’équipe technique comme acteurs, prises de vues à la volée de jeunes drogués dans les rues… avant d’affirmer que Mizoguchi est le plus grand, et que l’utilisation de longs plans fixes et le refus du zoom sont la marque des vrais réalisateurs ! Un homme en constant apprentissage, dont la vie entière est consacrée à son art, épongeant les déficits de sa société avec sa richesse personnelle, encourageant la liberté artistique, toujours à la recherche de nouveauté. Un portrait qui ne fait que confirmer tout le bien que l’on pense de cette figure incontournable et si attachante du cinéma japonais.

- Jidai-gekiga, historique d’un genre (27mns). Interview croisée entre Jean-Paul Jennequin, historien de la bande dessinée et Stéphane Ferrand, coauteur de “Le Manga” (éditions Milan). Entretiens richement documentés sur la naissance et l’évolution du gekiga.

- Bandes-annonces. Hanzo 2 (3mn) Hanzo 3 (2mn35). Deux bandes-annonces classiques et efficaces. Comme souvent (voir pour la saga Zatoichi), celle de L’Enfer des supplices présente de nombreuses scènes inédites dans le métrage final.

- Galerie photos. Pour chaque film, une vingtaine de photos d’exploitation

- Filmographies de Shintaro Katsu, Yoshio Inoue et Yasuzo Masumura

Par Olivier Bitoun - le 13 avril 2006