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Test dvd
Image de la jaquette

Exodus

DVD - Région 1
MGM
Parution : 15 octobre 2002

Image

Près de 3h30 de fresque compressées sur un malheureux disque simple face et double couche, c’est plus que ne peut supporter cette édition, pourtant très allégée en termes de suppléments ou de pistes sonores disponibles. C’est bien simple, pour votre serviteur Exodus représente sans doute à ce jour la pire édition jamais visionnée sur le support numérique, du moins pour un produit proposé par une major hollywoodienne. Passons sur le fait que MGM n’ait pas jugé opportun de recourir à un master anamorphique. C’est rageant pour une fresque d’une telle ampleur mais l’éditeur était alors coutumier du fait. Au moins nous épargne-t-il le charcutage d’un pan and scan. Mais sacrebleu, n’était-il pas possible de proposer ce chef-d’œuvre sur deux disques, en profitant par exemple de la césure introduite par l’entracte originale, ici totalement éludée ? Ou à tout le moins sur un DVD double face / double couche ? De fait le matériau ayant servi au mastering numérique semble assez bon. Bien sûr la compression est tellement grossière qu’elle ne favorise pas l’émergence des défauts les plus traditionnels des bandes anciennes : scratches et autres griffures, points blancs, etc. Mais les couleurs sont franches, et l’aspect général semble remarquablement conservé. Mais las... cette compression est un supplice. La moindre couture de vêtement au premier plan semble atteinte de scintillements dus à l’instabilité, pour ne rien dire des arrière-plans caractérisés par une mouvance épileptique. C’est particulièrement vrai pour toutes les premières séquences situées à Chypre. L’environnement général étant dans son ensemble au dénuement, les responsables du mastering ont dû se dire qu’ils pouvaient ici pousser les taux de compression dans leurs derniers retranchements : il ne nous reste que nos yeux pour pleurer devant le spectacle offert par les murs de rocaille atteints de dédoublements, par l’ondoiement saccadé des arbres lors de la première rencontre entre Kitty et le Général Sutherland dans les jardins de l’état major anglais, ou bien encore par les cisaillements des barbelés dans toutes les séquences au camp d’internement, barbelés que l’on jurerait parcourus par un incessant courant alternatif... Par la suite cela s’arrange quelque peu, et avec beaucoup de bonne volonté l’admirateur pourra faire l’impasse sur les multiples scories visuelles entachant la vision de l’objet de sa passion cinéphile pour se laisser emporter par le lyrisme puissant de la fresque. Mais les possesseurs de diffuseurs 16/9 s’abstiendront ici de zoomer l’image 4/3 sous peine de voir resurgir, dans leur monstruosité aggravée par l’effet loupe, les motifs de leur abattement initial.

Son

Des dialogues clairs pour cette unique version stéréo, dite surround, mais qui ne se caractérise pas par son relief. Le score d'anthologie d’Ernest Gold peine à exprimer toute sa mesure, d’autant qu’il aurait bien besoin d’une véritable restauration : saturant régulièrement dans les aigus, il manifeste aussi de ci de là quelques dissonances désagréables pour l’oreille. N’accablons pas MGM sur ce dernier point néanmoins. Le Compact Disc de la musique originale conduite par Ernest Gold diffusé par Buddha Records manifestait les mêmes carences. En bref, voilà une édition qui témoigne d’un mépris du consommateur cinéphile qui laisse d’abord pantelant puis ivre de rage. Si MGM France avait dans l’idée de proposer une édition zone 2, qu’il ne se gêne surtout pas pour rectifier le tir...

Suppléments

Le regard fixe, digne et décidé de Paul Newman vous accueille au son du puissant main title de la bande originale composée par Ernest Gold. En dehors du chapitrage découpé en 24 segments, vous n’aurez que la bande-originale d’époque à vous mettre sous la dent. Encore heureux, pourrait-on remarquer, au regard du seuil de compression catastrophique atteint sur le film. Quoi qu’il en soit, cette bande-annonce au format respecté ferait plutôt preuve d’une tenue supérieure au long métrage, et ce même si les couleurs manquent un peu d’éclat.

Par Stéphane Treguer - le 23 septembre 2003