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Test dvd
Image de la jaquette

Evil Dead

DVD - Région 2
TF1 Vidéo
Parution : 21 janvier 2004

Image

Le film est présenté dans un format 16/9 au ratio de 1.85, rognant des informations en bas et en haut de l’image. Pour rappel, Sam Raimi a tourné le film en 16 mm au format 1.33, puis l’a gonflé en 35 mm pour la sortie salle. L’image est de tenue correcte, à la définition et aux contours probants, de même que la compression est bonne et propose des arrière-plans bien définis. Les couleurs ne manquent cependant de punch, et on déplorera quelques griffures et des points blancs, dus en partie à l’âge de la pellicule, qui même si restaurée pour l’occasion n’empêche pas ces légers désagréments. Le problème concerne surtout des plans en particulier, comme celui de la tête de Ash au ras du sol dans l’une des dernières scènes, où l’on ne voit plus sa main et dont la définition et le grain de peau apparaissent peu naturels. Le nettoyage du grain original donne un aspect plus argentique à l’image au contraire de celle tendant vers la vidéo de l’édition Zone All du Anchor Bay dont le transfert souffrait d‘un bruit constant et d‘une granulation parfois excessive. Un grand regret donc : ne pas pouvoir visionner le film au format respecté 1.33, sachant qu’il était pourtant facile de le faire d’un point de vue technique. Nul doute que le débat sur le format n’a pas fini d’être (re)lancé.

Son

Pas moins de quatre pistes sonores, sans compter les commentaires audio, et pourtant cela n’entrave en rien la qualité relative de l’image. En sus de deux pistes originales en 5.1 et DTS ES, on trouve deux pistes françaises en 5.1 et DTS ES. Pour les puristes, la question ne se posera même pas, le film se doit d’être vu en VO, et en DTS ES si possible. La VF, quel que soit le format sonore choisi, étant non pas celle d’origine mais celle qui a été refaite à l’occasion pour la ressortie du film. Autant le dire tout de suite : cette piste sonore non pas pour la répartition des effets, mais pour le doublage en lui-même est simplement catastrophique. Les voix ne correspondent pas aux acteurs, et on a souvent l’impression de regarder une sitcom plutôt qu’un film d’horreur, tant les situations sont jouées sans aucun enthousiasme. Pire, certaines voix sont trop proches et arrivent à créer une confusion : celles de Ash et de Scotty surtout. Cependant, au contraire du Anchor Bay, la piste française ne sature pas. Mais c’est un bien léger avantage. Hormis cela, la piste 5.1 est de belle tenue, enveloppant de façon plutôt convaincante le spectateur, avec des basses bien présentes. La DTS se situe un cran au-dessus, mais son principal défaut est de placer les voix beaucoup trop en avant. Ces deux pistes ne peuvent rien contre la VO DTS ES, qui bénéficie d’une envergure spatiale étonnante, distillant des effets mémorables (la flaque de sang sur le visage de Ash à la fin ou le dernier cri du héros). Les effets sortent de toutes parts, sans pour autant rendre inaudibles les dialogues, bien au contraire. Une piste sonore stupéfiante de précision et de puissance tout en se montrant d’une rare finesse. On pourra toujours regretter, une nouvelle fois par purisme, l’absence des pistes mono d’origine.

Suppléments

L’attente fut longue, trop longue même, pour voir enfin débarquer The Evil Dead en zone 2. Après les éditions successives chez Elite, puis chez Anchor Bay (trois éditions différentes tout de même dont la dernière et la plus célèbre, sortie en Mars 2002, reprenait le visuel du Book of the Dead du film avec un design très soigné, faisant de celle-ci un véritable objet de collection). Sans compter les sorties VHS multiples, mais on s’éloigne du problème. Alors qu’on pouvait s’attendre à un véritable événement, on reste quelque peu sur notre faim, car la présente édition reprend en grande partie le contenu de son homologue américain de Anchor Bay. Edité par TF1 Vidéo et Metropolitan Films, le Collector français a le visuel de l’affiche cinéma, qui était ressorti à l’occasion des vingt ans du film en Mai 2003.

Le menu interactif est dans l’esprit du long métrage : bruyant et animé. La navigation est simple et le tout encodé en 5.1. Le Double DVD Collector qui a la forme d’un digipack en deux volets à l’instar du DVD de Vampires, comprend pour le premier disque :

- Un livret collector de cinquante pages avec illustrations, courte interview de Sam Raimi, celle un peu plus fournie des actrices, et des notes de production qui rappellent la genèse du film ainsi que des photos plutôt intéressantes de l’équipe technique.

Les autres suppléments sont :

Le commentaire audio du réalisateur Sam Raimi et du producteur Robert Tapert, enregistré en 1998. Les deux compères reviennent sur la genèse du film, tout en racontant quelques anecdotes. La première scène qui ouvre le long métrage est celle qui a été tournée en dernier. Pour le casting des acteurs, certains pensaient qu’ils n’étaient pas sérieux en voulant réaliser ce film, et croyaient qu’il s’agissait d’un porno (horreur parfois assimilée ou du moins mis dans la même catégorie au début des années 80). Tous les décors sont naturels et rien n’a été construit comme le rappelle un Sam Raimi très laconique. La scène où l’on entre pour la première fois à l’intérieur de la cabane avec les os suspendus et la tapisserie est un hommage à The Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hopper (1974). Sur le tournage, on bricole à même le plateau, les techniciens changent, les acteurs partent et reviennent, six mois plus tard parfois. L’une des influences majeurs du film étant La Nuit des morts vivants (1968) de Romero. En fait, on apprend pas grand chose de plus que dans les documentaires sur le film, hormis sur l’utilisation des caméras et de leur format : 16, 35mm, caméra à l’épaule, Dolly, sur chariot, etc. Sam Raimi lance par contre beaucoup de vannes (gentilles) sur Bruce Campbell. Mais le commentaire souffre de trop nombreux silences, et il est trop sommaire pour passionner.

Le commentaire audio de Bruce Campbell est en revanche d’une toute autre trempe. A la fois riche, soutenu, il est passionnant d’un bout à l’autre, l’acteur ayant semble-t-il beaucoup de choses à dire. Il fait preuve d’un très grand sens de l’humour, se moquant parfois de lui-même avec un second degré réjouissant. Revenant sur les anecdotes du tournage, il donne des infos précieuses sur ses conditions difficiles. On y apprend que la cabane du film fut détruite une fois le film terminé. On comprend aussi que les comédiens étaient très soudés malgré la colère de certains. Il fait une allusion marrante aux chaussures de l’époque, les Wallabies, qu’il déteste. Une des infos les plus croustillantes concerne celle rapportant l’attente des policiers qui attendaient que l’on brise la vitre avec une branche, avant de quitter le plateau, trop lassés de voir les personnes répéter sans que rien ne se passe, ou le moment durant lequel Bruce Campbell tire vraiment une balle vers la fenêtre et pendant laquelle il aurait pu blesser une membre de l‘équipe. Il évoque comment a été créé le son de « La Chose », qui court après les personnages, un mélange de bruits divers, qui fait penser à celui de la chute du camion dans la scène finale de Duel. De même la séquence du viol a été tournée à l’envers, car le mouvement des branches était impossible à obtenir en tournant à vitesse réelle. Les cascades étaient effectués à même le plateau, sans aucunes doublures (!). De même que l’échelle des plans est différente entre la première vision que l’on a de la cabane (minuscule de l’extérieur) et les plans d’intérieur qui montrent des pièces très grandes, trahissant les reports de tournages, et les intervalles de temps (tournage espacé sur deux ans et fait de petits bouts collés les uns aux autres). Au final un commentaire ludique et foisonnant qui apporte un bel éclairage.

Une partie DVD-Rom, avec liens Internet, affiches et fonds d’écran.

Quant au deuxième disque de bonus, il comprend :

Les vingt ans de Evil Dead, 7’17, plein écran. C’est en fait une rencontre avec le producteur Robert Tapert et deux des principales comédiennes qui sont venues présenter le film dans une copie neuve en 2001 à la Cinémathèque de Los Angeles. Ils racontent quelques anecdotes de tournage, non sans un certain humour. On y apprend en revanche pas grand chose que l’on ne savait déjà.

A la découverte d’Evil Dead, 13’ 05, plein écran. Un documentaire avec des interviews croisées des deux fondateurs de Palace Video, société de passionnés qui distribua la vidéo au début des années 80 en sortie parallèle avec les salles de cinéma. Ils reviennent sur la production du film, sa distribution, sur le catalogage rapide du film parmi d’autres titres plus extrêmes, son rapport à la censure et sur le boom de la vidéo.

Les Bandes-annonces et Spots TV
- BA française pour la ressortie en Mai 2003/VF/DD 2.0/1.85. Bande-annonce qui est sortie dans quelques salles, et qui donne l’impression à cause du doublage que l’on va assister à un film plus drôle qu’horrifique, d’où un certain décalage très gênant avec les intentions de Sam Raimi. Difficile de prendre en effet cette BA au sérieux.
- Présentation en VF de la BA américaine pour l’édition américaine du DVD/VOSTF/DD 2.0/1.85
- BA américaine originale pour l’édition américain/VO sans sous-titres/1.85/ image très granuleuse.
- BA américaine/VOST/1.33
- BA américaine/VOST/1.33 image très abîmée
- Ensuite deux fois le même teaser américain à la suite dans un format vidéo et audio plus que médiocre, semblant avoir été filmé dans une salle, avec un aspect très "screener".

Les coulisses du film, 18’05, 4/3. Un document brut sonorisé qui est ici au format original du film, en 1.33. On pourrait le considérer comme un "Work in Progress", puisqu’on y voit les rushes de quelques scènes, les premiers essais de maquillages, devant un Sam Raimi déjà très pro qui dirige ses comédiens.

Une galerie de photos divisée en quatre parties :
- Photos du film : Clichés du film en couleur et noir et blanc dont deux sonorisés. Dommage qu’elles ne soient pas plein écran. Certaines sont reprises dans le livret.
- Effets spéciaux : Clichés couleurs illustrant le magnifique travail de Tom Sullivan orchestré sur le film.
- Affiches du film : Affiches d’exploitation. On retrouve avec bonheur celles qui illustraient les cassettes de l’époque, dont celle fameuse de Ash brandissant la tronçonneuse face à des squelettes, le visage ensanglanté.
- Croquis de Tom Sullivan : Dessins de productions réalisés pour le film.

Des filmographies de Bruce Campbell et des quatre principaux acteurs du film, et celle du réalisateur. On y apprend que Ellen Sandweiss a participé à la réalisation du document intitulé : Ladies of the Evil Dead : Two Sides Chainsaw.

On trouvera aussi sur ce deuxième disque de suppléments, sur la première page du menu, un bonus caché. Il faut se placer sur l’icône "A la découverte de Evil Dead" et appuyer avec la télécommande le plus à droite possible. Une icône apparaît tout en bas à droite de l’écran. Un autre bonus caché est présent sur le premier disque, il faut aller sur l’icône " @ " qui renvoie à des liens Internet, puis pointer le curseur de la télécommande vers le haut en allant aussi loin que possible. Une autre tâche rouge apparaît alors.

Une édition en demi-teinte donc, qui reprend les suppléments de l’édition d’Anchor Bay sortie il y a deux ans, en y rajoutant des sous-titres français. Les fans de la première heure se contenteront sans doute de l’édition Elite qui ne dispose pas de sous-titres français malheureusement, quant aux autres, ils peuvent se reporter sur cette édition soignée dans l’ensemble mais manquant de vrais suppléments attractifs pour en faire une édition incontournable. Mais peut-on se passer d’un tel film, d’autant qu’à l’heure actuelle c’est la seule disponible en Zone 2 ?

Par Jordan White - le 20 février 2004