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Test dvd
Image de la jaquette

Et pour quelques dollars de plus

DVD - Région 2
MGM
Parution : 1 mars 2005

Image

Le master utilisé pour le film est d’excellente qualité. Les plus pointilleux remarqueront bien quelques tâches perdues sur la pellicule mais elles sont extrêmement rares. En dehors d’un ou deux plans légèrement flous, la définition est remarquable de précision et permet d’apprécier chaque détail des plans concoctés par Leone. En revanche la compression n’est pas à la hauteur du master : si les cieux sont rarement bruités et les contrastes parfaitement gérés, on note des effets de "surbrillance" redondants. Toutefois, ces légers défauts ne gênent en rien le spectacle offert (du moins sur un téléviseur classique) et permettent d’apprécier le film comme jamais auparavant !

Son

L'éditeur a choisi de ne pas reprendre les versions mono originales, et c'est bien dommage quand on estime vouloir fournir le DVD collector idéal. Le spectateur devra donc se contenter des versions française et anglaise dans leur mixage multicanal. Comme chacun le sait aujourd'hui, le travail du son dans les westerns de Sergio Leone est essentiellement voué à la postsynchronisation. Dans Et pour quelques dollars de plus, seuls Clint Eastwood et Lee Van Cleef parlent anglais, le reste du casting est doublé et cela s'entend. De même, les deux comédiens américains furent obligés de se doubler eux-mêmes et leur inexpérience en la matière est parfois criante, on ne s'improvise pas doubleur. La version française est celle que l'on connaît, que l'on adore, et il n'y a heureusement aucune mauvaise surprise la concernant. Pour plus de cohérence sonore et de proximité émotionnelle, il faudra donc opter pour cette dernière. La piste sonore anglaise est celle qui a le plus bénéficié du remixage 5.1. Elle offre la meilleur spatialisation, la musique et surtout les ambiances sont particulièrement mises en valeur. Les voies arrières sont mises à contribution pour les bruitages Mais attention ! Ce rendu sonore atteint vite ses limites, car il apparaît souvent artificiel dans ses effets. Au point que nous avons parfois l'impression d'avoir activé le DSP "cathédrale" dans le set-up du menu de l'ampli audio/vidéo. Certaines scènes sont dynamisées par ce travail, d'autres présentent une réverbération malheureuse. Pour plus de naturel et de régularité dans le rendu du son, on se tournera vers la piste française. Son mixage 5.1 est plus discret (les voies arrières sont inexistantes) et la spatialisation légère. On est plutôt en présence d'un mono élargi. Cela tombe bien puisqu'il s'agit de la meilleure version. Quant à a différence entre DD 5.1 et DTS, c'est blanc bonnet et bonnet blanc. Le marketing a encore frappé, l'apport du mixage DTS n'apportant réellement aucun intérêt.

Suppléments

Le double DVD propose le film et le commentaire audio sur le premier disque et l’ensemble des suppléments sur le second. Les menus sont animés et reprennent la musique du film. Un chapitrage est disponible et découpe le film en 32 segments répartis sur 8 pages. L’ensemble des bonus est sous-titré, ces sous-titres ne sont pas imposés. Il faut également souligner la présence malheureuse de bandes-annonces MGM lorsque l’on insère le DVD !

DVD 1

Commentaire audio de Christopher Frayling.
Christopher Frayling, biographe de Sergio Leone, est certainement le grand spécialiste du cinéaste. Son commentaire audio est remarquable de précision tant d’un point de vue historique qu’analytique. Très loquace, il offre une analyse passionnante du film qu’il permet de redécouvrir avec recul. Et quelque soit les angles d’analyse, une chose est sûr : Et pour quelques dollars de plus est un chef d’œuvre !!

DVD 2

Le menu du disque 2 est décomposé en trois chapitres :

1 - Documentaires exclusifs et séquences inédites

1.1 - Un nouveau procédé (19’25'') : ce documentaire donne la parole à Christopher Frayling, spécialiste du cinéma de Sergio Leone qui explique, avec passion et érudition, quelle est l’essence du style Leone en s’appuyant sur des extraits du film. Il montre notamment que ce style s’épanouit pleinement avec Et pour quelques dollars de plus. Frayling revient également sur les performances de Lee Van Cleef et Gian Maria Volonte, et évoque les difficultés de Leone pour contenir Volonte dont le jeu extrêmement théâtral nuisait à sa mise en scène ! On peut voir ce documentaire comme un mini commentaire audio, puisque l’ensemble des remarques de Frayling seront reprises dans le commentaire qu’il fait du film sur le disque 1. Notons enfin, que ce document est suivi d’avertissements légaux que l’on doit subir sans possibilité de retour au menu !! (ce n’est pas le cas des autres docs).

1.2 - Clint revient à la charge ( ??’ ??) : au cours d’une interview réalisée en 2003, Clint Eastwood évoque son rôle de "l’homme sans nom" dans Et pour quelques dollars de plus. Il évoque avec une certaine nostalgie cette époque où Leone, Morricone et lui connurent leurs premiers succès. Il insiste également sur sa collaboration avec le cinéaste avec lequel il partageait un amour de l’art qui allait bien au-delà du cinéma. C’est un grand plaisir de voir Eastwood témoigner de la sorte, et bien que cet entretien soit bien court, il constitue certainement le principal intérêt de la section bonus.

1.3 - Tre Voci / Les Trois Voix (10’35'') : Alberto Grimaldi (producteur), Sergio Donati (scénariste) et Mickey Knox (doublure des voix) racontent leur travail auprès de Sergio Leone et Ennio Morricone. Leur propos sont intéressants et l’on regrette qu’ils n’aient pas eu l’occasion d’animer un commentaire audio.

1.4 - Restauration à l’Italienne (4’41'') : John Kirk, responsable de la restauration du film, explique comment lui et son équipe sont parvenus à une telle qualité d’image pour le DVD. A cette occasion il remercie Grimaldi de lui avoir fourni un master de première qualité. Il fait également part de ses difficultés pour la restauration de la bande-son mono en une version dolby digitale. Ce documentaire est intéressant mais, malheureusement, il est encore une fois trop court et l’on reste sur notre faim...

1.5 - La version américaine - scènes rallongées (5’04'') : les admirateurs du film devaient attendre beaucoup de ce supplément présentant des scènes inédites du film. Malheureusement, ils seront déçus car les trois scènes en question ne diffèrent quasiment pas de celles que l’on peut voir dans le film.
- La première scène a pour seul intérêt de révéler le nom du personnage interprété par Eastwood.
- La deuxième montre une séquence où Volonte rit plus longtemps que dans la version originale...
- La dernière est celle du passage à tabac des deux héros avec certains plans "violents" que la censure imposa de couper.

1.6 - Comparaison des lieux de tournage (11’46'') : il s’agit ici d’un montage reprenant des images du film avec des photographies des mêmes lieux de tournage aujourd’hui. Ce type de document est intéressant dans le cadre d’un photo-montage assez court. Mais ici, les 12 minutes de film sont ennuyeuses et sans grand intérêt !

2 - Bandes-annonces originales

2.1 - 12 spots radio : comme son nom l’indique, ce bonus permet d’écouter 12 spots radio d’origine en anglais et non sous-titrés.
2.2 - Bande-annonce originale : une bande annonce d’origine en anglais. L’état du master est bon mais la définition est faible.
2.3 - Bande-annonce de la double affiche : une curiosité pour tous les amateurs de bandes-annonces puisque celle-ci était destinée à la présentation du film en double programme avec Pour une poignée de dollars. La copie est très abîmée.

3 - Galerie photos : 39 photos de tournage en noir et blanc qui permettent notamment de voir Leone au travail.

Conclusion : ce DVD permet de redécouvrir le chef-d’œuvre de Sergio Leone dans de très bonnes conditions et offre des bonus inédits. Néanmoins, on peut regretter l’absence de pistes mono d’origine ainsi que des bonus, certes rares et nombreux, mais trop peu développés pour tout admirateur du cinéaste. En revanche, nous donnons une mention spéciale au commentaire audio de Christopher Frayling passionnant de bout en bout.

Par François-Olivier Lefèvre - le 8 avril 2005