Menu
Test dvd
Image de la jaquette

Elle s'appelait Scorpion

DVD - Région 2
Studio Canal
Parution : 28 avril 2003

Image

Studio Canal a accompli un très bon travail pour un film tout de même confidentiel : scope, image équilibrée et sans grand défaut (peut-être un peu voilée), restituant très bien les couleurs et la photographie flamboyante du film. On note néanmoins une légère déperdition des contrastes (l'image se charge de grain) dans une séquence (celle où une Scorpion omnisciente visualise la fuite d'une de ses compagnes), dû d'abord à un défaut de la pellicule originelle.

Son

Le mono original japonais – clair - est proposé ainsi qu'un mono français du même acabit comportant un doublage – passable - spécialement conçu pour l'édition. Rien d'exceptionnel donc, mais suffisant pour profiter de Meiko Kaji très bonne chanteuse, quand elle entonne les deux chansons mélancoliques et de colère souterraine du film, en particulier le très beau Urami Bushi.

Suppléments

On doit féliciter l'éditeur pour les efforts accomplis quand aux bonus de mise en perspective du film, et qui proposent trois intervenants pour une édition très réussi.

Une très bonne présentation de Jean-Pierre Dionnet en dépit du name dropping qui pourrait rebuter le spectateur non initié, Dionnet évoque clairement le film, la série et sa place dans le cinéma de genre nippon.

Interview de Shunya Ito : interrogé spécialement pour le dvd, le réalisateur évoque la genèse des films, son travail avec Meiko Kaji (dont le secret de son charisme réside, selon lui, dans son côté "garçon manqué") et ses intentions qui dépassaient largement le cadre du féminisme, son idée étant de mettre en scène le rebelle ultime. Il y a un décalage amusant entre son discours posé d'aujourd'hui et la violence du film, et on sent le réalisateur modeste. Rien dans son parcours officiel ne semblait prédestiner Shunya Ito à la radicalité des Scorpions et seule la révélation (dans l'interview du critique ci-dessous) de son engagement syndical à l'époque est un début d'explication. Reste un moment agréable en compagnie d'un cinéaste europhile (Fellini, Bunuel, Bergman) dont le moteur principal au cinéma dans les années 70 était de créer "un univers fantastique".

Interview de Romain Slocombe : le romancier et photographe, érotomane nippophile notoire, apporte sa connaissance du Japon pour mettre le film en perspective : sadomasochisme et érotisme japonais, message social du film sont décortiqués clairement. Slocombe évoque aussi plus largement le cinéma de genre et rapproche curieusement Shunya Ito d'un cinéaste anarchiste français bien connu, mais nous vous laissons la surprise de la découverte.

Interview de Risaku Kiridoushi (critique) : le ton atone de l'intervenant ne rend pas a priori l'interview passionnante. Dommage, car malgré une analyse un peu légère du sous-texte social, le critique livre des informations très intéressantes sur la production des films de genre de l'époque, Meiko Kaji et sur la perception du film à l'époque.

Des Notes de production exhaustives, en partie reprises par la présentation de Dionnet, sur la série des Scorpions, les acteurs, Shunya Ito et même un précis sur le genre bien international des films de prisons de femmes.

Une filmographie de Shunya Ito, Meiko Kaji, Fumio Watanabe (qui incarne le directeur de la prison, et qu'on a vu chez Nagima Oshima).

Une galerie de photos d'exploitation du film.

Par Leo Soesanto - le 22 juin 2004