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Test dvd
Image de la jaquette

Andrei Roublev

DVD - Région 2
Potemkine
Parution : 15 novembre 2011

Image

La restauration de ce chef-d’œuvre, l’un des plus beaux pour son usage du noir et blanc, nous convainc tout à fait. Nette (en hiver comme dans les passages nocturnes), immersive, elle rend à Andrei Roublev son caractère direct, mystérieusement sensuel. La révélation finale des couleurs du peintre n’en acquiert elle aussi que plus de force.

Son

Une version originale proposée en mono ou en 5.1. Un examen des séquences de l’invasion tartare ou du chantier de la cloche suffit à se convaincre qu’un bon travail a été fait.

Suppléments

Commentaire de Pierre Murat (9 min): L’image du fleuve sert à Murat à introduire ce qu’est la structure d’un film d'Andrei Tarkovski (« qui charrient des choses apparemment disparates, mais qui dans son esprit se conçoivent très bien et qui aboutissent à quelque chose de très précis »), nous menant ici aux icônes du final. Il médite ensuite sur ce que Andrei Roublev nous dit du statut de l’artiste, de sa mission de témoigner pour le monde, de l’usage sacré qu’il doit faire de son ambition (Murat se réfère à la morale ambigüe du film : un moine plein de connaissance échouant à être l’artiste qu’il veut être, avec le statut moral que cela lui impose, un enfant construisant une cloche en suivant son instinct). La haute idée que Tarkovski se fait de l’artiste justifie qu’il occupe une place à part entière dans la société, voire qu’il soit vénéré. Ce qui nécessite, conclut Murat, de savoir distinguer l’artiste authentique du faiseur. La mission qu’il se donne lui-même en tant que critique ?

Entretien avec l’acteur Youri Nazarov (4 min) : Ce contemporain de Tarkovski (il a fini ses classes alors que le cinéaste terminait ses 5 ans et demi de formation à la VGIK) raconte le tournage. Celui qui jouait un élégant prince est resté assez bel homme. Nous apprenons que les deux princes apparaissant à l’image sont frères jumeaux, ce qui n’est pas dit dans le film. Il rappelle que beaucoup de rushes n’ont pas été utilisés au montage par le metteur en scène. Son admiration pour le film semble sincère. « C’est la fameuse beauté qui sauvera ou ne sauvera pas le monde, mais dont on souhaite qu’elle le sauvera » termine-t-il dans une formule en accord avec l’esprit de Tarkovski.

Images du tournage (5 min) : « Il faut savoir raconter une histoire, tout en dépend », déclare face caméra Tarkovski dans une archive noir et blanc avant un montage d’images couleur du plateau, en présence d’Anatoli Solynitsine, en moine face à un vestige médiéval. A côté, on maquille une jeune actrice, on prépare la mise à feu d’une grange. Nous n’apprenons rien de substantiel par ces images du tournage du film.

Par Jean Gavril Sluka - le 14 février 2012