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Test blu-ray
Image de la jaquette

Tootsie

BLU-RAY - Région B
Carlotta Films
Parution : 17 juin 2020

Image

En France, Sony n'avait curieusement jamais passé le cap de la haute définition pour Tootsie, depuis son DVD sorti en 2008, alors qu'un Blu-ray circulait dans plusieurs pays d'Europe depuis 2013, et que le film avait même eu les honneurs d'une édition Criterion, aux Etats-Unis, en 2014. L'erreur est désormais réparée par Carlotta, qui reprend non pas le master Sony mais bien la (meilleure) restauration Criterion, scannée en 4K par immersion à partir du négatif original. L'ensemble est de bonne facture : l'image est fine, détaillée, stable et immaculée, les contrastes sont équilibrés et la colorimétrie apparaît mieux nuancée, un peu plus chaude et naturelle malgré une certaine tendance aux carnations un peu rosées. L'aspect argentique est respecté, avec un grain fin palpable et non retouché numériquement.

comparatif DVD Sony (2013) vs. Blu-ray Carlotta (2020) 1  2  3  4  5  6

Son

Pour la version originale, Carlotta reprend la piste mono présente sur l'édition Criterion, restaurée à partir des bandes magnétiques 35mm. L'ensemble est plutôt convaincant, parfaitement nettoyé, clair, précis et très équilibré. Carlotta propose également le mixage 5.0 présent sur les disques européens mais absent du Criterion, qui offre une spatialisation supplémentaire, évidemment bienvenue mais mesurée. Pas d'effets vraiment marquants, heureusement (le film ne s'y prête pas), mais un environnement plus aéré et une musique un peu plus ouverte. Par contre, le niveau sonore est beaucoup plus bas : il vous faudra réajuster le volume de votre diffuseur. La version française mono apparaît un peu plus couverte, moins ample, avec des ambiances moins présentes, moins travaillées. Les voix restent claires, sans les traces d'usures habituelles. On reconnaîtra d'ailleurs celle de Jean-Pierre Cassel pour le rôle de Dustin Hoffman...

Suppléments

Pour accompagner Tootsie dans cette édition Ultra Collector, au design créé par l'ukrainienne Liza Shumskaya, Carlotta retrouve l'auteur Susan Dworkin qui avait inauguré la collection avec son excellent livre Double De Palma, en complément de Body Double, en 2015. Dans La création de Tootsie, récit du tournage avec Dustin Hoffman et Sydney Pollack, traduit pour la première fois en français, Dworkin nous immerge pendant 160 pages dans la création de cette célèbre comédie des années 80, portrait d'"un homme qui s'habille en femme et apprend à devenir meilleur en tant qu'homme", et description d'un métier difficile et ingrat, imprégné des souvenirs de Hoffman lorsqu'il était un acteur au chômage. Le livre met en relief la longue confrontation qui eut lieu entre l'acteur qui "aime passionnément changer de peau" et qui a lui-même porté le projet, s'impliquant à l'extrême, arrêtant de tourner pendant plusieurs années, et son réalisateur Sydney Pollack, "autodidacte sauvage" et "dompteur de lions", dont nous découvrons les méthodes de travail et le "besoin de tout maîtriser". Une collaboration entre professionnels, dans le bon sens (Pollack voulait éviter le "film à message") mais qui ne s'est pas faite sans disputes. Si le livre décrit l'élaboration du récit et de sa construction, le développement des personnages ou des situations, le perfectionnisme des deux hommes allait, par exemple, jusqu'à réécrire les dialogues au mot près, jusqu'aux prises de vues, en relâchant heureusement la pression avec des prises "bonus" improvisées. Susan Dworkin raconte la longue recherche pour trouver le déguisement de Dorothy Michaels, "un enjeu de vie ou de mort pour Tootsie", qu'il fallut garder secret le plus longtemps possible pour éviter qu'une photo dans la presse ne gâche la surprise. Jusqu'au dernier moment, ce fut un tournage contre la montre : retard des prises de vues (en été au lieu du printemps), avec sortie impérative à Noël, et donc montage en quelques semaines à peine, pour "sculpter le film" et le "couper jusqu'à la moelle". La minutieuse description du livre de Susan Dworkin transfigure la lente fabrication d'un film, "la réalité ennuyeuse du cinéma", et nous la rend simplement passionnante. Le film est également illustré d'une cinquantaine de photographies d'exploitation.


The making of... Tootsie (34 min - SD upscalé en 1080p - VOSTF)
Susan Dworkin parle dans son livre d'une petite équipe venue tourner un reportage sur le tournage... un document que Carlotta a eu la bonne idée d'inclure sur le Blu-ray. Réalisé par Rocky Lang, ce making of nous immerge à son tour dans l'ambiance de travail, avec des images des séances d'écriture, de maquillage ou de répétitions. Parfois longuement filmée, sur le vif, nous devenons témoins de la collaboration foisonnante mais tendue de deux artistes soumis à une forte pression. Le documentaire confirme leur "relation compliquée" : un Dustin Hoffman initiateur du projet, véritablement obsédé par son personnage et sa performance, obligé de déléguer à un réalisateur qui lui vole une partie de son pouvoir décisionnaire. Malgré une "querelle artistique (...) respectueuse et amicale", c'est tout le talent de Sydney Pollack de penser le film dans son ensemble, mais laissant toutefois une grande marge de liberté et de confiance à sa vedette.


Un homme meilleur (69 min - SD - 4/3 - upscalé en 1080i - VOSTF)
Produit pour le DVD sorti en 2008, puis repris sur les Blu-ray européens et américain, ce second making of, loin de faire doublon, revient sur l'aventure de Tootsie 25 ans après grâce à des extraits du module précédent et de nouvelles interviews d'une grande partie de l'équipe. Une démonstration efficace, riche et passionnante, équilibre parfait entre souvenirs, récits de tournage et analyses des scènes importantes du film, qu'on prend le temps d'expliquer. Porté par un Dustin Hoffman parfois très ému de cette expérience intime, qui a apporté au personnage son passé d'acteur "au bord de la disparition", Tootsie est tout autant l'oeuvre de son réalisateur : Sydney Pollack a senti les enjeux dramatiques de l'histoire au-delà de la simple farce, et a su canaliser le travail des scénaristes dans ce sens, utilisant par exemple le "génie" d'Elaine May pour construire "cette sorte d'escalade dans les méprises". S'il y eut de nombreuses confrontations entre Hoffman et Pollack, ce documentaire démontre surtout leur complémentarité et la subtilité de leur travail.


Essais vidéo de Dustin Hoffman (3 min - SD - 4/3 - upscalé en 1080p - VOSTF)
Déjà présentée sur les Blu-ray Sony et Criterion, une vidéo filmée en mai 1981 pour le réalisateur Hal Ashby, qui devait alors réaliser le film. Dorothy Michaels passe le casting pour incarner l'infirmière en chef de la série TV. L'un des premiers tests de l'acteur qui n'a pas encore trouvé la justesse d'intonation, encore trop grave, et dont le maquillage est loin d'être au point (notamment les fausses dents proéminentes). L'acteur teste également un costume, dans un bref extrait.

Scènes coupées (10 min - SD - 4/3 - upscalé en 1080p - VOSTF)
Repris également des Blu-ray Sony et Criterion, neuf moments "bonus", parfois très courts mais souvent drôles, pour la plupart coupés du montage final sans doute pour des questions de rythme.

3 Bandes-annonce (1 min 24 + 1 min 04 + 1 min - 1080p - VOSTF)

En savoir plus

Taille du Disque : 48 095 263 779 bytes
Taille du Film : 37 244 606 784 bytes
Durée : 1:59:13.807
Total Bitrate: 42,68 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,73 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34730 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.0 / 48 kHz / 3409 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1133 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1083 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 46,884 kbps
Subtitle: French / 0,095 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 29 juin 2020