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Test blu-ray
Image de la jaquette

To be or not to be, Jeux dangereux

BLU-RAY - Région B
Studio Canal
Parution : 21 février 2012

Image

Par rapport aux précédentes éditions DVD, l’amélioration est sensible sur tous les points. Pour faire court, le film n’a jamais été aussi bien traité en vidéo : les images sont belles, lumineuses, bien contrastées, sans aucune poussière ou tache, et la texture argentique est respectée sans nuire à la compression. Seul bémol, l’image semble un peu trop douce par rapport aux capacités de la haute définition. On constate que la copie n’est pas homogène, la qualité de la définition allant du moyen (par exemple vers 1h 19min) au très bon (autour de 0h 53min). Le résultat est globalement très convenable, mais on pouvait attendre un peu mieux pour un tel titre, surtout dans la prestigieuse StudioCanal Collection.

Son

Les allergiques aux versions originales trouveront ici une version française d’époque qui privilégie la clarté des voix au détriment des bruitages et de la musique, un peu étouffés. Cette VF sans aucune puissance dans les basses fréquences tend généralement vers les aigus, avec un léger souffle que l’on retrouve dans la version originale, logiquement meilleure. Le spectre de cette dernière est beaucoup plus ample, offre un meilleur rendu sur la musique et les ambiances.

Suppléments

Livret de 20 pages
Dans l’élégant digibook de la collection, on trouve deux textes rédigés par Jacqueline Nacache, Professeur d’études cinématographiques à l’Université Paris-Diderot/Paris 7, qui aborde la dimension intemporelle et audacieuse du film ; et par Werner Südendorf, directeur des collections de la Cinémathèque allemande, qui privilégie une courte analyse du film.

Commentaire audio de Jean Douchet
Le célèbre critique rappelle le triple registre de To Be or Not to Be (politique, professionnel et personnel), souligne la perfection et l’élégance de la mise en scène d'Ernst Lubitsch dont chaque scène aboutit à une impasse que le scénario s’applique à contourner. Il analyse également la réplique de Shakespeare qui donne son titre au film, rappelant l’une des devises de Lubitsch : savourer le plaisir de l’instant. « Défendre le plaisir de la vie c’est défendre la liberté, la raison même de l’existence » (et donc « to be or not to be »). Ce commentaire très court, enregistré sur seulement 17 minutes du film et repris de l’édition DVD sortie en 2001, est ponctué de nombreux blancs (sans sous-titres sur les extraits pendant les passages non commentés) et ne ravira peut-être pas les amateurs de Douchet qui pourront lui préférer ses autres modules parus en DVD, mieux écrits, plus structurés et passionnants que ces quelques informations glanées sur un coin de film...

To be a classic (HD - 36 min)
Jérôme Wybon propose un complément riche en informations sur Ernst Lubitsch, le précurseur de l’âge d’or de la comédie américaine (« un genre qu’il personnifie quasiment à lui seul »). On s’intéresse au parcours américain d’un réalisateur qui a su s’adapter au système des studios en ne perdant jamais la direction de ses projets, produisant lui-même ses films et travaillant avec ses scénaristes : « c’est un directeur d’auteur avant d’être un directeur d’acteur. » Pour la première fois avec To Be or Not to Be, Lubitsch passe des adaptations théâtrales à un film sur le théâtre et signe un scénario original analysé à travers la « subversion comique » qui mélange satire et tragédie en période de guerre. Quelques années après Chaplin et son Dictateur, il oppose au nazisme non pas la démocratie mais le pouvoir de la culture. Lorsqu’il parle de la mise en scène, le journaliste N.T. Bihn entretient un parallèle entre Hitchcock et le suspense comique de Lubitsch : tous deux manipulent le spectateur en lui donnant des informations que les personnages n’ont pas. On insiste sur l’intransigeance de Lubitsch qui, certain de faire un très grand film, ne s’est pas laissé influencer en modifiant son travail. L’accueil fut pourtant très froid, les critiques et le public n’ont pas apprécié un humour qu’ils qualifiaient « de mauvais goût. » Le documentaire est ponctué de courts extraits d’une interview dans laquelle François Truffaut avoue son admiration pour le film. C’est un ajout pertinent mais leur rareté nous fait regretter qu’il n’y ait pas eu davantage d’archives de ce genre. C’est le seul petit bémol formel de ce documentaire instructif grâce à ses intervenants passionnants et très au fait de leur sujet.

 

To be a film favorite (HD - 10mn)
Un entretien avec Joe Dante qui admire cette comédie féroce et très drôle, « alors que le chaos s’apprêtait à se déchaîner. » Il revient notamment sur l’habileté du scénario, sa construction et sa façon de présenter les nazis, moins caricaturés qu’écrasés par leur arrogance et leur bêtise. Dante donne son point de vue sur le casting, Stanley Ridges, Jack Benny ou Carol Lombard, et l’accueil du film à sa sortie. Intéressant mais trop succint.

La liste des compléments se clôt avec une galerie de photos. Il manque malheureusement la bande-annonce du film.

Par Stéphane Beauchet - le 1 mai 2012