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Test blu-ray
Image de la jaquette

Skyfall

BLU-RAY - Région B
MGM / United Artists
Parution : 1 mars 2013

Image

Le Blu-ray de Skyfall est évidemment sensationnel de façon générale. On commencera par pointer néanmoins quelques défauts de transfert durant la première demi-heure. De la séquence pré-générique aux premières minutes de James Bond dans les bureaux du MI6 se logent quelques maladresses techniques parfois visibles : contrastes discutables, couleurs un zeste en-dessous du rendu que nous connaissions en salle, effets de numérisations présents ici et là... Malgré tout, c'est bien peu de choses si l'on se réfère aux qualités de l'image dans son ensemble. Il convient d'avouer qu'il s'agit de pinaillage quand on considère à côté de cela l'étonnante profondeur de champ, l'excellente tenue des noirs et des gros plans, ainsi qu'une compression la plupart du temps invisible. En outre, dès l'arrivée à Shanghaï, les choses s'améliorent nettement, avec des couleurs flamboyantes et un sens du détail sans commune mesure avec le DVD (bien pâle ici même, il faut le dire...). On sent que le Blu-ray rencontre bien quelques difficultés à gérer ses couleurs très marquées et à les rendre sans baver, tout en respectant la teneur des contrastes. La "chaleur" de l'image durant la scène à Macao en est la preuve par excellence. Mais il s'en sort avec les honneurs ; et s'il ne s'agit pas du Blu-ray le plus impressionnant de la saga (d'un point de vue proportionné aux attentes bien sûr), il reste un disque idéal pour tester son installation.

Son

Une version originale en DTS-HD Master audio 5.1 tonitruante et aux effets sidérants ! Un mixage de très grande valeur, bien plus probant qu'en salle parfois... Un exemple : le crash du métro, soutenu par un "gros son" sans aspérité dans les grandes salles de cinéma, tandis qu'il retrouve une valeur plus travaillée et nuancée sur ce disque. Des dialogues clairs au sein d'une ambiance à décoller les murs de votre habitation. Un bel effet, non reproduit par une version française en DTS 5.1 mi-débit seulement. Les amateurs de VF seront comblés, mais avec tout de même un résultat bien inférieur au rendu de la piste anglaise. Dommage, mais une raison de plus de préférer la VO, encore, toujours.

Suppléments

Filmer Bond (59 min 24 - 1.85 16/9 - HD - DD stéréo - VOST - 2012)
A nouveau produit par Special Treats Productions, ce documentaire se révèle le meilleur making of des James Bond avec Daniel Craig ; ce qui tombe plutôt bien puisque Skyfall est l'un des tout meilleurs films jamais produits par Eon Productions. Ce Blu-ray contient la totalité du ce making of, soit près d'une heure d'images de tournages impressionnantes et très documentées - alors que le DVD n'en propose qu'un montage de 12 minutes - qui peut se lire en intégralité ou par segments (14 chapitres en tout). La forme de ce documentaire est certes on ne peut plus classique par son montage d'extraits de films, d'interviews et d'images de plateau spectaculaires, mais elle ne perd jamais de vue le fond du film et les ambitions dramatiques affichées par les différents responsables de cette production. On n'est pas ici dans un festival d'égo rivalisant d'esbroufe, mais au contraire dans une sorte de reportage montrant un attachement à la défense d'un artisanat efficace qui vise l'accomplissement du meilleur film possible, et dans lequel l'émotion pointe parfois. Et l'omniprésence de Sam Mendes qui s'exprime sur tous les départements de Skyfall renseigne sur la grande implication du cinéaste pour un film qui est loin de n'être qu'une superproduction à grand spectacle. Autour de Mendes, sont interrogés les scénaristes John Logan, Rob Wade et Neal Purvis, les comédiens Daniel Craig, Ralph Fiennes, Ben Whishaw, Ola Rapace, Javier Bardem et Albert Finney, les comédiennes Judi Dench, Naomie Harris et Bérénice Marlohe, les producteurs Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, le superviseur des effets spéciaux Chris Corbould, le 1er assistant réalisateur Michael Lerman, le coordinateur des cascades Gary Powell, le réalisateur de 2nde équipe Alexander Witt, le directeur de la photographie Roger Deakins, le chef décorateur Dennis Gassner, le directeur artistique Daniel Clegg, le régisseur Martin Joy, le réalisateur de génériques Daniel Kleinman, le compositeur Thomas Newman, le joueur de trompette vétéran Derek Watkins, la chorégraphe des combats Nikki Berwick, le coordinateur aérien Marc Wolff, le spécialiste en pyrotechnie Charlie Adcock ou encore le directeur de la photographie sous-marine Mike Valentine.



Même s'il suit une progression plus ou moins chronologique (à partir de la présentation à la presse du réalisateur et du casting en novembre 2011), le documentaire préfère s'appuyer sur des thématiques ciblées qui insistent toujours sur l'originalité et les enjeux dramatiques de ce 23ème James Bond : revisiter le MI6 et le rôle de Miss Moneypenny ; la séquence pré-générique en Turquie et ses cascades diverses et variées (avec Craig au plus près du danger) ; le générique filmé du point de vue de Bond, qui se voit mourir jusqu'à vivre une expérience extracorporelle ; l'étude du personnage de James Bond (ses démons intérieurs) avec son rapport conflictuel au passé et à la modernité ; l'interprétation habitée de Daniel Craig ; la relation particulière entre 007 et M ; le personnage de Q et son rajeunissement en petit génie de l'informatique ; l'utilisation problématique des gadgets à notre époque ultra technologiste ; l'utilisation de l'Aston Martin DB5 et le retour aux racines ; les personnages féminins aux facettes multiples ; les méchants caractéristiques de Skyfall entre fidélité à la franchise bondienne et singularité ; le personnage de Silva, pendant tragique et criminel de Bond ; l'élaboration de l'île repaire du méchant avec ses justifications thématiques ; l'apport créatif de Sam Mendes aux scènes d'action (le cinéaste refuse l'infographie à outrance pour privilégier un tournage classique), avec la collaboration fructueuse entre les proches du cinéaste et les techniciens habituels de la saga ; la séquence de la chute du métro tournée en studio ; les lieux de tournage avec leur influence sur la dramaturgie des scènes ; la volonté de représenter Londres sous un jour nouveau ; la musique du film avec l'apport de Thomas Newman ; le choix d'Adele pour la chanson titre ; la séquence finale dans la demeure familiale de James Bond avec la construction du décor, sa dramaturgie inspirée du western classique, la chorégraphie de l'assaut, le tournage avec les hélicoptères et la préparation des explosions ; la poursuite sur le lac gelé recréé en studio et le tournage dans un énorme bassin à Pinewood ; la mort de M et l'interprétation plébiscitée de Judi Dench dans ce rôle depuis Goldeneye ; l'avenir de la franchise bondienne à travers la renaissance de Bond et sa relation future avec le nouveau M incarné par Ralph Fiennes. On le voit aisément, Filmer Bond offre une plongée très plaisante et roborative dans l'univers de Skyfall, et la quantité constante et incroyable des images de tournage ne pourra que ravir ceux qui adorent visiter les coulisses d'une production de cette ampleur. Si les suppléments proposés par le Blu-ray sont peu nombreux (relativement aux éditions des blockbusters contemporains, et même à celles des Bond des années 60, 70 et 80) et moins intéressants qu'espérés, au moins ce documentaire constitue un mets de choix et se suffit presque à lui-même - avec l'excellent commentaire audio de Sam Mendes également disponible.



L'avant-première de Skyfall (4 min 28 - 1.85 16/9 - HD - DD stéréo - VOST - 2012)
Avec ce module, on est dans le très conventionnel. Ce court reportage couvre l'avant-première officielle de Skyfall au Royal Albert Venue à Londres en présence de l'équipe du film et de quelques invités de marque (dont le Prince Charles). Sam Mendes et le casting de vedettes sont interviewés sur le tapis rouge (leur propos n'ont pas vraiment d'intérêt, à part de montrer qu'ils sont heureux d'être présents à cet événement) et se prêtent aimablement au jeu des autographes. Le tout est évidemment bon enfant et ne s'écarte jamais de son aspect purement promotionnel.

Bande-annonce cinéma (2 min 31 / 2.35 16/9 - HD - DD 5.1 - VO)
A son époque, ce film-annonce avait fait un effet bœuf après la catastrophe Quantum of Solace. A tel point qu'on avait oublié à quel point elle pouvait gâcher les surprises alléchantes contenues dans Skyfall par sa volonté de trop nous en montrer. Voici encore un exemple d'une bande-annonce à visionner... après le film !

Titre promotionnel de la bande originale (40 s - 2.35 16/9 -  HD - DD stéréo - VOST)
Le degré zéro de la promotion puisqu'il s'agit d'un mini-clip faisant la publicité du CD de la musique du film. 40 s de vide.

Par Julien Léonard (technique) et Ronny Chester (bonus) - le 11 mai 2013