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Test blu-ray
Image de la jaquette

Seuls les anges ont des ailes

BLU-RAY - Région B
Wild Side
Parution : 7 juillet 2021

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Ce grand film de Howard Hawks arrive enfin en France ! Sorti en Blu-ray en 2016 chez les Américains de Criterion, on a espéré un temps le voir intégrer l'éphémère collection "Very Classics" de Sony, en exclu Fnac, et c'est finalement Wild Side qui a heureusement fini par s'y coller, quelques années plus tard. L'éditeur reprend la magnifique restauration 4K supervisée par Grover Crisp pour Sony, effectuée à partir d'un scan par immersion du négatif original. Le résultat enterre de manière définitive le master du DVD sorti en 2005, avec un gain significatif et un confort de visionnage désormais quasiment parfait. Oubliées les instabilités de cadre, les multiples poussières ou taches, oubliés les pompages de contraste, Seuls les anges ont des ailes bénéficie enfin d'un écrin à sa mesure : définition solide, niveau de détail palpable, cadre stable, magnifique échelle de gris, nuancée et sans pulsations, images immaculées et texture argentique respectée, avec un grain fin et bien géré par l'encodage.

DVD Sony (2005) vs. Blu-ray Wild Side (2021) : 1 2 3 4 5 6 7

Son

La version originale a été restaurée à partir du négatif son 35mm. Le rendu est d'un très bon niveau, tant pour la qualité de la restitution (le son est précis et équilibré) que pour la bonne conservation des éléments. On ne note en effet aucunes sifflantes marquées, aucuns craquements ou souffle désagréable. L'ouverture est très correcte. Une piste son techniquement soignée qui contraste avec la version française d'époque, moins bien conservée mais cependant suffisamment bien restaurée pour ne pas trop gâcher le plaisir. Le spectre est beaucoup plus réduit et compressé, avec un souffle permanent en arrière-plan. Les bruitages sont plus ou moins effacés et la musique atteint rapidement la saturation. Des caractéristiques sans doute proches des possibilités techniques de l'époque, limitées jusque dans l'aspect nasillard des voix.

Suppléments

Seuls les anges ont des ailes est proposé en digibook avec le Blu-ray, le DVD ainsi qu'un livret de 50 pages intitulé Anges et mauvais garçons, un texte signé Doug Headline, co-fondateur de la revue Starfix, abondamment illustré de très belles photos de production. Egalement réalisateur de documentaires et scénariste, Headline revient sur ce "formidable condensé du monde hawksien" , évoquant un cinéaste qui a su garder son indépendance et sa liberté au sein de l'industrie, affiner au fil des oeuvres des thématiques et des personnages fidèles à leurs codes personnels et professionnels. Il retrace un bref historique des films d'aviation, genre qui fascinait le public et dont Seuls les anges ont des ailes est l'un des plus réussis de son époque, et revient sur la production du film, l'écriture du scénario ou la composition de l'"efficace casting" : le pari risqué de Cary Grant, acteur finalement "fort subtil" qui avait surtout fait ses preuves dans la comédie légère, ou "le point noir du tournage" avec l'actrice Jean Arthur qui était imperméable à l'"improvisation délirante" du réalisateur. Tout le contraire de la débutante Rita Hayworth dont le soutien de Hawks sur le plateau, tel un coach de luxe, lui permit d'être "radieuse dans le film".


Les invalides (23 min - HD)
Un excellent survol de Seuls les anges ont des ailes par le critique et historien du cinéma Noël Simsolo, spécialiste de Howard Hawks à propos duquel il a jadis publié un livre d'analyses. Simsolo parle de la mise en scène de Howard Hawks et la façon dont il présente les personnages ou les enjeux en quelques plans, dans un mélange des genres "comme une hydre", qui ressemble à la vie. Simsolo décrypte par les petits détails les rapports entre les personnages et les thèmes hawksiens (la seconde chance, l'amitié totale). Il évoque l'admiration (et même la jalousie) de Hawks pour Joseph von Sternberg, et la filiation étroite de Seul les anges ont des ailes avec les films du cinéaste, où "tout est synthétique" : le film est conçu sur le mensonge, à partir d'un scénario "en toc" entièrement reconstitué en studio, avec des maquettes et un décor (le bar) qu'il utilise comme un théâtre. Simsolo parle également de Cary Grant, acteur que Hawks appréciait pour son jeu "dans le masque", et de la façon dont le cinéaste contourna les difficultés avec Jean Arthur, la filmant "en fonction de ce qu'elle est" pour qu'elle devienne le personnage, pour que les défauts deviennent réalité...

Orgueil et indépendance (32 min - HD)
Toujours plein de verve, de passion, de réflexions et d'anecdotes, Noël Simsolo retrace à sa manière la filmographie de Howard Hawks, un cinéaste au parcours hors norme, un audacieux "qui tente très loin" et qui accumula les chefs-d'oeuvre. Il parle de son cinéma où l'on retrouve l'"évidence" de héros machos et abîmés, la présence d'aveugles et de femmes fortes "un peu hommes", d'hommes amoureux de la même femme, d'une homosexualité toujours latente, d'espaces filmés en lieux clos même quand ils sont vastes, d'une Nature qui détruit et reste plus forte que la mécanique. L'historien fait parallèlement une description de l'homme, grand joueur et un peu mythomane, au caractère parfois difficile, au regard méprisant sur l'être humain bien qu'il restât toujours fasciné par la force morale.


Bande-annonce originale non restaurée (2 min 46 s - SD upscalé - VOSTF)

En savoir plus

Taille du Disque : 46 353 786 143 bytes
Taille du Film : 33 214 543 872 bytes
Durée : 2:01:07.343
Total Bitrate: 36,56 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,84 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30848 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1820 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1780 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,143 kbps
Subtitle: French / 32,395 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 31 août 2021