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Test blu-ray
Image de la jaquette

Image

Qu'il est loin le coffret DVD Metropolitan ! Rage retrouve une nouvelle jeunesse avec ce très beau master 2K effectué à partir du négatif original, au format 1.66 : 1 souhaité par David Cronenberg, et proposé depuis 2016 par les américains de Shout! Factory. Les images sont assez stables et totalement nettoyées. Hormis quelques rares rayures verticales, on remarquera des traces peu discrètes pendant le générique : le faible budget du film n'a pas permis de fabriquer un titrage totalement propre, d'où ces petits défauts d'origine... Rage bénéficie d'une définition très convaincante et d'un niveau de détail soutenu. Les contrastes sont très bien gérés et la colorimétrie apparaît beaucoup plus nuancée et moins terne qu'auparavant. La patine argentique est bien présente, avec un beau grain qui n'a pas été estompé et qui donne à l'ensemble un rendu pellicule réjouissant. Du très beau travail, à l'encodage invisible.

Son

Le film est présenté avec très peu de différences entre la VF et la VO, les deux pistes bénéficiant d'une grande propreté (sans souffle) et d'une belle clarté (surtout pour la VF, dénuée de sifflantes). Petit budget oblige, le mixage de Rage n'est pas des plus complexes, et plutôt bien restitué, même si l'on notera que la version française gomme une grande partie des ambiances pendant les scènes dialoguées.

Suppléments

The Ecstacy of Films propose Rage dans un beau digibook, avec deux visuels au choix : affiche française ou américaine, chacune tirée à 750 exemplaires. Le digibook inclue un livret de 32 pages composé d'une belle série de photographies d'exploitation et de deux textes. Baiser mortel et faim du monde est une analyse passionnante (mais trop brève !) où Audrey Jeamart, journaliste et critique à Culturopoing ou Critikat, revient sur cette histoire de "vampire moderne" à travers laquelle David Cronenberg prend "le corps comme objet central d'interrogation" et où "tout son cinéma à venir est en germe". On trouve également un long entretien avec l'actrice Marilyn Chambers par le critique Calum Waddell. C'est une sorte d'interview carrière où "l'icône d'une époque révolue depuis longtemps" revient sur son parcours, regrettant surtout d'avoir été réduite à simple actrice de "blockbusters pour adultes", malgré quelques tentatives mainstream, comme Rage.

Côté suppléments, il faut bien avouer que cette édition française fait un peu pâle figure par rapport à ses équivalents anglo-saxons, remplis jusqu'à ras bord de documentaires, interviews ou commentaires audio. A défaut de proposer des compléments maison, The Ecstacy of Films reprend plusieurs modules proposés en 2015 dans l'édition Arrow, en Angleterre (certains ayant, depuis, été repris dans des éditions ultérieures).

On trouve tout d'abord un commentaire audio de David Cronenberg, à voir en VO non sous-titrée ou traduit simultanément par un québécois. Le réalisateur est plutôt bon dans l'exercice, qu'il conduit comme une longue conversation, sans forcément trop coller au film mais où il se permet d'aborder énormément de thèmes autour de Rage et de son cinéma. Avec son calme habituel, il parle de l'univers autour du médical, relevant chez lui "une certaine forme d'acuité" qui lui a permis d'anticiper certains progrès dans ce domaine, certaines théories comme les cellules souche, ou sur sa vision de la technologie (les téléphones censés être un prolongement du corps humain). Il évoque l'éclairage à la Rembrandt de la scène de l'étable, l'ancrage du film dans un Québec tout à fait assumé, sa difficulté à tourner dans un ordre non chronologique ou les souvenirs de ses premiers tournages (sur Frissons et Rage) à travers lesquels il a véritablement appris le métier de réalisateur (il n'avait pas fait d'école de cinéma).

Interview de David Cronenberg (21 min - SD upscalé en 1080i)
Le réalisateur revient sur l'époque de la production de Rage, ce que le film lui a apporté dans la maîtrise de son métier, comment il s'est davantage impliqué par rapport à Frissons, qui avait provoqué un petit scandale suite à l'implication du gouvernement dans le financement d'un film d'horreur, au point de compliquer le montage financier de Rage, son film suivant. Cronenberg parle de l'écriture du scénario, son "premier film à grand déploiement" où les sources d'horreur ne sont pas surnaturelles mais imprégnées dans le réel. Il essayait de ne pas se laisser freiner par des considérations matérielles et budgétaires, pour un résultat qui fut bien en avance sur son temps. Il se souvient également des doutes et de la vulnérabilité qui l'ont envahi juste avant le tournage, et évoque le choix de l'actrice principale, Marylin Chambers, "la fille d'à côté", alors que Sissi Spacek était pressentie. A voir là aussi, au choix, avec une traduction en français québécois ou en VO non sous-titrée.

Radical, ravagé et en rage, l'héritage incisif de Cinepix (15 min - 1080p)
Un court module très intéressant, réalisé par Calum Waddell (cf. livret), qui s'intéresse à Cinepix, petite structure de production qui fut précurseur dans l'industrie du cinéma canadien en produisant dès les années 70 "un cinéma d'exploitation confectionné à la manière des Italiens", au gré des modes : "porno au sirop d'érable" puis films d'horreur, slashers et films d'action dans les années 80. Kier-La Janisse, auteure et critique canadienne, présente un large de panel de ces films à petit budget sur lesquels de jeunes cinéastes ont pu se faire la main, David Cronenberg étant le cas le plus célèbre. Le maquilleur et créateur d'effets spéciaux Joe Blaco, fidèle de Cinepix, raconte quelques souvenirs de tournages, notamment sur Ilse, la louve SS. Tout un programme...

Joe Blasco, les années Cronenberg (27 min - 1080p)
Il s'agit de la version intégrale d'un module qui ne faisait que 5 minutes sur l'édition Arrow sortie en 2015, et pour cause puisque Rage n'y est abordé qu'à la toute fin : le supplément est, en fait, presque entièrement consacré au tournage de Frissons, qui a lancé la carrière de make up artist de Joe Blasco que l'on retrouve ici, toujours plein d'enthousiasme, mêlé parfois à un peu de fausse modestie. Il se souvient d'un projet très amateur, de ses effets (parfois repris ailleurs) ou de sa participation (selon lui) très active dans la réalisation des plans à effets spéciaux. Le bonhomme garde quand même un certain humour et une vraie franchise, notamment lorsqu'il avoue (en grand fan de Mario Bava) avoir accepté Frissons uniquement pour pouvoir travailler avec Barbara Steele...

On trouve enfin quelques bandes-annonces des sorties de l'éditeur, avec notamment l'attendu L'Eventreur de New York...


En savoir plus

Taille du Disque : 37,850,449,069 bytes
Taille du Film : 22,906,368,000 bytes
Durée : 1:30:52.447
Total Bitrate: 33.61 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 27,88 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 27880 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz /  1760 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz /  1559 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz /   192 kbps / DN -31dB
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz /   192 kbps / DN -31dB
Subtitle: French / 0.070 kbps
Subtitle: French / 17.842 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 5 novembre 2019