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Test blu-ray
Image de la jaquette

Police Puissance 7

BLU-RAY - Région B
Wild Side
Parution : 26 septembre 2018

Image

S'il nous a fallu attendre 2018 pour qu'un éditeur français se penche (enfin !) sur Police Puissance 7, notre patience est récompensée puisque le Blu-ray Wild Side nous arrive avec la très belle restauration 4K disponible depuis le printemps dernier chez les Américains de Twilight Time. Le film était déjà sorti en Blu-ray en Allemagne (en 2012) puis en Angleterre (en 2016) à partir d'un transfert un peu moins convaincant, à la précision équivalente mais avec un étalonnage "à l'ancienne", où l'on notait une légère dérive magenta. On remarquait également une image un peu étirée (et donc des visages moins affinés), défaut désormais corrigé mais au prix d'un léger zoom dans le cadre.

comparatif Blu-ray Signal One (2016) vs. Blu-ray Wild Side (2018) :     1    2    3    4    5

Cette restauration 4K éditée aujourd'hui par Wild Side est très stable et d'une grande propreté. Elle offre une précision convaincante, il y a de très beaux gros plans et surtout une colorimétrie beaucoup plus proche de l'aspect photochimique d'origine, avec des teintes plus terreuses et un aspect plus brut, moins retouché. On notera seulement des contrastes pas toujours homogènes d'un plan à l'autre, le niveau de noir étant en plus légèrement éclairci (et dans certains plans très éclairci). Une caractéristique de la restauration d'origine, établie en fonction de la vision en salle de l'époque, mais qui a été corrigée sur l'édition américaine sortie en mars dernier, comme on peut le voir ici. Vous remarquez un léger dégrainage sur le disque français, même si la texture argentique reste encore palpable. D'infimes différences qui ne gâchent heureusement pas le visionnage...

Son

La version originale est de très bonne facture. Le mixage mono d'origine ne permet pas une ouverture très large mais le rendu reste suffisamment précis et détaillé, avec un équilibre notable entre voix, ambiances et musique. On ne relève aucun souffle ou traces d'usure, ni saturations ou sifflantes. La version française d'époque (un doublage au cachet certain !) ne démérite pas, loin de là, puisque, hormis des sifflantes pas toujours très éloignées, les caractéristiques sont souvent assez proches, voire identiques.

Suppléments

Wild Side reprend une partie des suppléments de l'édition Signal One de 2016 :


The Seven-Ups Connection (22 min - 1080p)
Un entretien avec le producteur-réalisateur Philip D'Antoni, qui revient sur ses débuts dans le métier, tout en bas de l'échelle, et ses premiers pas de producteur, d'abord pour la télévision puis pour le cinéma. Il évoque peu Bullitt, sa première production et énorme succès, mais se penche plus en détail sur French Connection et surtout The Seven-Ups, un film qu'il a à tout prix essayé de démarquer du précédent. On le questionne sur le casting, le tournage ou le petit succès du film, qu'il essaye un peu de justifier et d'expliquer, et sur ses projets ultérieurs inaboutis, comme Cruising pour lequel il avait collaboré durant un mois avec le tout jeune Steven Spielberg.


Un acteur à la Tony Lo Bianco (18 min - 1080p) - EXCLU Blu-ray
C'est cette fois l'acteur Tony Lo Bianco qui partage ses souvenirs et anecdotes à propos de French Connection et The Seven-Ups : sa longue amitié avec Roy Scheider (rencontré lorsqu'il dirigeait un théâtre) ou le policier Sonny Grosso (qui a inspiré l'un des deux héros de French Connection et qui était consultant technique sur les deux films). Lo Bianco raconte notamment comment il a participé à l'écriture du synopsis de French Connection, et sa préparation sur le film, suivant son ami sur des enquêtes et des scènes de crime. Il évoque ses partenaires Joe Spinell ou Richard Lynch ("on se connaissait tous"), parle de ses personnages dans les deux films, et en particulier de la relation entre Vito et Buddy.


Pleins feux sur la course-poursuite (14 min - 1080p)
Philip d'Antoni, Tony Lo Bianco et surtout Randy Jurgensen (pilote et conseiller technique) reviennent sur le tournage de la course-poursuite dans New York, les astuces pour obtenir les bonnes images (plusieurs caméras mais une seule prise, et pas toujours avec une autorisation officielle) et éviter les conflits avec les autorités. Outre une anecdote croustillante (après avoir raté une jonction d'autoroute et être sortis de leur périmètre, ils ont été arrêtés par la police, pris pour des braqueurs de banque !), on évoque notamment Bill Hickman, coordinateur de cascade qui a un petit rôle dans le film, et les différences avec les tournages d'aujourd'hui qui ne lésinent pas sur les trucages ("ce qu'on a fait, c'est ce que vous voyez").


L'autopsie d'une course-poursuite (9 min - SD upscalé en 1080p)
Une featurette d'époque avec des images du tournage de la course-poursuite et ses "deux immenses stars à l'oeuvre" (une Pontiac Grand Ville et une Venture Hatchback) où Phil D'Antoni raconte faire tout son possible pour que "le danger ne figure qu'à l'écran".


Du réel au réal (25 min - 1080p) - EXCLU Blu-ray
Un excellent entretien avec le conseiller technique Randy Jurgensen qui raconte son passé de policier (il a vaguement inspiré le héros de Cruising), son rôle sur les trois films produits par D'Antoni (il faisait "tampon" avec les équipes de la Ville) ou les conditions de tournage dans un New York "au bord du gouffre". Il évoque son statut de "rock star" après la sortie de French Connection ou la recherche d'authenticité dans la fabrication de ces films qui ont fini par redorer l'image de la police, alors peu populaire.


Unité de choc : Au coeur des Seven-Ups (40 min - 1080p) - EXCLU Blu-ray
Ce supplément, spécialement produit pour cette édition, est un entretien assez riche avec Fathi Beddar, scénariste cinéphile et historien du cinéma, déjà croisé dans les éditions du Chat qui Fume. Il revient sur les personnalités qui ont oeuvré à la fabrication de Police Puissance 7 ("un film remarquable") en s'attachant particulièrement aux figures policières. Beddar revient ainsi sur cette fameuse unité des Seven-Ups ("détectives de 2e classe à qui on avait confié des pouvoirs extraordinaires") ou sur le parcours du policier Randy Jurgensen qui croisera dans la réalité (et au cinéma) le fait divers qui inspirera Cruising. (Beddar fait d'ailleurs une affirmation assez étonnante sur le vrai coupable de cette affaire qui apparaîtrait en figuration dans L'Exorciste !). Beddar explique également les différentes inspirations du scénario, faits précis, méthodes récurrentes du crime new-yorkais (les gangsters qui se déguisent en policiers) ou connexions entre police et Mafia. Il fait une parenthèse intéressante sur le parcours et le style d'écriture du scénariste Alexander Jacobs, ou les "avatars" des productions D'Antoni qui, ironie du sort, ont concurrencé The Seven-Ups à sa sortie, avec quelques perles méconnues qui ont souffert de la saturation du marché...


Bandes-annonces (2 min 17 + 1 min 09 - SD)

En complément du film en Blu-ray et DVD, Wild Side propose également Jamais deux sans trois : the Philip D'Antoni Story, un livre de 120 pages, abondamment illustrées, signé Philippe Garnier. Le journaliste et historien du cinéma retrace le parcours de ce producteur atypique qui fit ses classes pour la chaîne de télévision CBS avant de se lancer dans le cinéma avec un certain succès. Bullitt l'impose dans le métier, malgré les complications de la star Steve McQueen, et French Connection confirme son flair et son savoir-faire. D'Antoni, "New York guy certifié", pense ensuite à clore une trilogie policière dans sa ville de prédilection. Le livre raconte la genèse de ce projet a priori tout tracé qui le verra toutefois endosser une nouvelle casquette, celle de réalisateur : "la chose la plus difficile que j'ai fait de ma vie." Entre analyses et anecdotes de tournage racontées de la bouche même de Philip D'Antoni (parfois redondantes avec certains suppléments du Blu-ray), Garnier livre un portrait intéressant et parfois cash d'une figure méconnue du cinéma américain des années 70, "quand Manhattan puait des aisselles..."

En savoir plus

Taille du Disque : 47 917 714 330 bytes
Taille du Film : 25 656 637 440 bytes
Durée : 1:43:23.280
Bitrate Vidéo Moyen : 27,30 Mbps
Total Bitrate: 33,09 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 27303 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1989 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1867 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,017 kbps
Subtitle: French / 13,307 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 15 novembre 2018