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Test blu-ray
Image de la jaquette

Phantom of the Paradise

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 12 avril 2017

Image

La France avait eu la primeur d'une édition Blu-ray de Phantom of the Paradise en 2009. C'est désormais Carlotta qui en a repris les droits, utilisant par la même occasion une restauration 2K plus récente, éditée en Angleterre puis aux Etats-Unis en 2014. D'une manière générale, le film est aujourd'hui proposé dans un rendu beaucoup plus fidèle à l'expérience "salle" qu'auparavant. Le piqué est convaincant, le niveau de détail appréciable (mais améliorable), le grain est bien restitué, la copie est très propre et stable. Hormis un léger recadrage (en faveur de cette nouvelle édition), le changement le plus spectaculaire concerne l'étalonnage : plus froid que sur le disque Opening (où le dosage du magenta était exagéré) et avec une gamme de couleurs très différente. On peut remarquer une légère dérive chromatique sur les carnations (parfois jaune-orangées, sans que cela ne gêne le visionnage) et une saturation qui peut être exagérément poussée (notamment pour les rouges dans les couloirs du Paradise).

comparatif Opening (2009) vs. Carlotta (2017) : 1 2 3 4

Notez que le film comprend de nombreux plans truqués (fondus, split-screens ou caches) dont certains ont été créés afin de remplacer les logos "Swan Songs" et éviter à la production des poursuites judiciaires (cf. les précisions dans les suppléments). Leur fabrication a occasionné une perte de qualité, essentiellement un manque de définition. Enfin, si l'aspect général apparaît désormais plus agressif, c'est aussi que le niveau de contraste est plus affirmé, avec des noirs appuyés et manquant parfois de détails. Pourtant, Carlotta avait corrigé le tir de l'édition anglaise en éclaircissant légèrement le film (au risque de saturer les blancs et perdre en colorimétrie), comme le montre cet autre comparatif :

comparatif Carlotta (2017) vs. Arrow (2014) : 5 6 7 8 9

Son

La version originale est proposée dans deux mixages différents. La piste stéréo est assez basique quand le mix 5.1 apparaît plus subtil, avec une spatialisation affirmée et des parties musicales au rendu solide. Aucun souffle ou saturation, l'ensemble a été dans les deux cas très bien nettoyé. La piste française est seulement en mono, autant dire que le confort d'écoute n'est plus du tout le même.

Suppléments

Après Body Double, la collection ultra-collector de Carlotta s'enrichit d'un nouveau coffret consacré à l'oeuvre de Brian de Palma. Phantom of the Paradise est proposé en DVD et Blu-ray, avec un visuel très coloré signé de l'artiste anglais Matt Taylor.

Le contenu éditorial de cette édition est très riche, à commencer comme c'est désormais la tradition, par un très beau livre de 160 pages, recueil de textes assez complémentaires et parfois inédits : Dr Brian et Mr de Palma. Dans un entretien paru en 1975, le réalisateur raconte le début de sa carrière, son apprentissage film après film, le tournage "un peu désorganisé" de Phantom of the Paradise, la réception du film par le monde du rock ("un milieu qui n'a pas beaucoup d'humour"), avec déjà cette humilité qui le caractérise ("mon talent n'est pas encore reconnu à sa juste valeur"). Luc Lagier, dans un extrait de son livre Les Mille yeux de Brian de Palma, publié en 2008, propose une passionnante analyse de ce "film de collage", "à la vision grandiloquente, excessive et parodique de l'industrie hollywoodienne". Tout aussi instructif, Jean-Baptiste Thoret s'intéresse à la période d'apprentissage du réalisateur, un ensemble "déjà obsessionnel" qui aboutira au "premier moment charnière" de sa carrière. C'est aussi un "premier contact avec les majors, premier frottement douloureux". C'est ensuite l'aspect musical qui est abordé avec Alexandre Poncet dans une subtile analyse des chansons de Paul Williams, "compositeur intuitif" au "physique franchement paradoxal" qui a "bâti son existence sur une relecture de Faust". Le réalisateur / producteur Ari Kahan (du site swanarchive.com) raconte la première campagne publicitaire du film, "concoctée à la hâte" et qui fut "un désastre complet" avant que l'on ne décide, quelques mois plus tard, de choisir une autre cible : les amateurs de films d'horreur. Le livre se termine avec plusieurs articles ou analyses d'époque, ainsi que des textes rétrospectifs de Pierre Berthomieu ou Nicolas Boukhrief, publiés notamment dans Positif ou Starfix.

Parmi les nombreux suppléments qui accompagnent le film, disponibles à la fois en Blu-ray et sur un second DVD, certains ont été produits pour l'édition Opening parue en 2006, réédités en Blu-ray en 2009 :

Présentation de Gerrit Graham (50 s - SD upscalé en 1080p)
L'interprète de Beef nous souhaite, en français dans le texte, une très bonne séance... L'intrigue n'est pas déflorée, la présentation est plutôt amusante : n'hésitez pas (pour une fois) à la voir avant le film !

Paradise Regained (53 min - SD upscalé en 1080p)
Ce documentaire rétrospectif conséquent revient, entre autres, sur les origines du projet, les coulisses de la production, les petits secrets du tournage, les démêlés judiciaires, les confidences de Paul Williams sur la composition des chansons, la scène du mariage tournée en "cinéma vérité". Un module remarqué (repris par les éditeurs étrangers) qui a l'avantage de proposer les témoignages d'une partie de l'équipe du film : réalisateur, acteurs, producteur, monteur, directeur de la photographie, etc.

Carte blanche à Rosanna Norton (10 min - SD upscalé en 1080)
Un module à la forme très modeste, visiblement filmé avec une caméra amateur, qui permet à la costumière du film d'expliquer la création de ses oeuvres pour ce film "novateur", de raconter le tournage qui fut l'expérience de sa vie.

Dans un exercice de Fausse pub (35 s - SD upsaclé en 1080p), William Finley s'amuse à nous vendre en quelques secondes une figurine collector de son personnage du Phantom.

Carlotta propose également une sélection de suppléments plus récents, piochés dans les Blu-ray anglo-saxons. On regrettera évidemment que tout n'ait pas été repris pour cette édition ultra-collector, mais l'essentiel est là :

Brian de Palma dans les coulisses du Paradise (33 min - 1080p)
Ce documentaire, produit pour l'édition américaine Shout Factory, donne longuement la parole au réalisateur, l'occasion de raconter le projet à travers ses souvenirs et ses réflexions. De Palma évoque l'écriture du scénario et la brouille avec sa coscénariste Louisa Rose (non créditée), dissèque ce qui l'a motivé dans le sujet ("tout commence par une idée visuelle") et raconte un peu sa méthode de travail, par exemple quand il investit les décors pour créer sa mise en scène. On retiendra également son mépris féroce pour la télévision où "tout est à vendre".

Entretien de Paul Williams par Guillermo del Toro (73 min -  1080p)
Amis de longue date à l'admiration réciproque, le réalisateur mexicain et le héros de Phantom of the Paradise conversent pendant plus d'une heure sur un ton très personnel. Paul Williams est ainsi relativement franc sur son passé, évoquant par exemple ses traumas d'enfance, la solitude ou le sentiment d'être différent et d'avoir été sauvé par l'art. Outre un regard rétrospectif sur la personne qu'il était à l'époque (quelqu'un parti aux extrêmes pour retrouver l'équilibre), et comment l'échec ou le rejet l'ont fait rebondir, Williams parle évidemment beaucoup du film de Brian de Palma ("un adolescent de génie"), leur rencontre, le tournage (le personnage de Swan, son maniérisme), mais aussi l'écriture des chansons. Les fans de Paul Williams seront ravis de toutes ces anecdotes sur sa carrière musicale.

Le fiasco Swan Song (12 min - 1080p)
Produit pour le Blu-ray Arrow, sorti en Angleterre, ce module très intéressant illustre par l'image les problèmes juridiques relatés dans plusieurs des suppléments de cette édition qui ont conduit la production à bricoler certains plans pour masquer des logos désormais indésirables. A l'aide d'extraits du film final (les plans truqués) et des rushes originaux (les plans montrés dans leur longueur initiale), nous découvrons ce qu'aurait pu être le film avant toutes ces modifications.


Paradis perdu et retrouvé (14 min - 1080p)
Des rushes du film, prises ratées, alternatives ou scènes rallongées comparées au montage final. Une curiosité pour les fans.

Karaoké (1080p)
Six chansons du film sont proposées avec des sous-titres "spécial karaoké". Pour ceux qui veulent pousser la chansonnette dans leur salon ou réviser leur prononciation en anglais...

On trouvera enfin des spots radio (3 min) et deux bandes-annonces (3 min 26 - SD upscalé en 1080p), tous sous-titrés.


En savoir plus

Taille du Disque : 47 148 996 957 bytes
Taille du Film : 26 316 770 880 bytes
Durée: 1:31:36.741
Total Bitrate: 38,30 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,96 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29967 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3270 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1692 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1055 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 23,312 kbps
Subtitle: French / 7,221 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 24 avril 2017