
Narrow Margin
BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 25 janvier 2023
Image
C'est en début d'année que Jean-Baptiste Thoret a ajouté à sa belle collection Make My Day ! Le Seul témoin, bon thriller des années 90, inédit en vidéo en France depuis la VHS et le Laserdisc Delta vidéo, sortis en 1991. Le film a bénéficié d'une restauration en 4K par le laboratoire VDM en 2019 à partir d'un scan effectué aux USA, un master disponible aux Etats-Unis depuis 2020 (chez Kino Lorber, suite à leur deal avec Studiocanal). L'image retrouve une certaine dynamique, surtout si l'on se rappelle de la tenue terne et "marronnasse" de la VHS. Le comparatif avec le DVD américain sorti en 2009 en donne encore un petit aperçu. Quelques décennies plus tard, le master Studiocanal resplendit fort heureusement côté colorimétrie avec une très belle saturation, un rendu assez naturel malgré quelques tonalités encore trop magenta. La définition est convaincante, il y a un beau piqué, avec pas mal de détails, et des gros plans réjouissants. Les contrastes sont équilibrés, bien ajustés. L'ensemble est stable et totalement nettoyé, à l'exception d'une petite rayure verticale tenace qui endommageait le négatif mais qui ne reste présent à l'écran que quelques dizaines de secondes. Le grain est tempéré sans être totalement effacé. Il est en fait affaibli par un problème d'encodage, encore cette compression cyclique qui rogne légèrement les plus petits détails et reste visible dans les aplats... laissant également passer quelques légers artefacts dans les parties sombres et un peu de posterisation (banding). Dommage, pour le coup.
comparatif DVD Lionsgate (2009) vs. Blu-ray Studiocanal (2023) : 1 2 3 4
Comme c'est le cas pour certains titres de la collection Make My Day !, ce Blu-ray de Narrow Margin est épuisé depuis quelques temps, au moins sur les sites internet, victime d'un pressage limité. A quand une réédition ?
Son
La version originale 5.1 se montre bien efficace, le spectre est ample, équilibré, avec des graves palpables. Le rendu est détaillé, pas forcément subtil mais réjouissant côté spatialisation. L'ensemble est totalement nettoyé, pas de souffle disgracieux. La version française mono d'époque est forcément un peu en deçà... mais pas tant que cela. On sent une légère compression sonore qui affaiblit la dynamique mais sait conserver les apparences d'un bon équilibrage. Bonne présence des voix et efficacité des ambiances.
Suppléments
Préface de Jean-Baptiste Thoret (7 min - HD)
Le critique, historien, réalisateur et directeur de la collection Make My Day ! évoque le "drôle de cinéaste" Peter Hyams dont Le seul témoin est l'"un de ses derniers films vraiment intéressant", et raconte comment il va adapter aux goûts du jour le Narrow Margin original, "une perle du Film Noir", en conservant cet aspect "film à l'ancienne" grâce à une utilisation du cadre "assez prodigieuse" et un jeu cinéphile avec des références à La Mort aux trousses.
Narrow Margin revu par Serge Chauvin (45 min - HD)
Critique et professeur de cinéma américain à l'Université Paris X, Serge Chauvin revient sur les origines de la production du Seul témoin, nouvel opus d'une vague de remakes néo-noir dans les années 80 à Hollywood, des années Reagan qui imprimaient un retour vers le manichéisme du Film Noir des années 50 en remettant en avant la force policière face au banditisme. Serge Chauvin évoque le "parcours atypique" de Peter Hyams, un réalisateur "difficile à cerner", aux ambitions et "revendications auteuristes" certaines, lui qui s'est voulu "seul maître à bord" en gérant à la fois le scénario, la production et même la photographie de ses films. Le critique aborde l'"immensément respecté" Enigme du Chicago Express, polar "très sec" et virtuose dans sa claustrophobie, qui a suscité le "désir gourmand du remake" d'un Peter Hyams qui en a exacerbé l'épure par la déclinaison des motifs de 1952 dont il prend le contrepied formel. Serge Chauvin fait une analyse intéressante du Seul témoin, "parcours de fuite" et récit de survie, aux multiples références à La Mort aux trousses. Il montre comment le cinéaste ajoute une articulation entre le regard et l'espace, utilise le format large, varie les décors hors du train par l'hôtel clinquant ou la "pastorale westernienne" qui témoigne de son goût pour le paysage, dans lequel il infuse implicitement son expérience vietnamienne. Hyams injecte en même temps ses thèmes récurrents, la méfiance des institutions et des apparences, et joue sur la construction du regard et l'action du déchiffrement, avec ce héros qui doit tout voir en se dissimulant...
En savoir plus
Taille du Disque : 35 549 069 486 bytes
Taille du Film : 24 660 406 272 bytes
Durée : 1:37:07.833
Total Bitrate: 33,85 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 26,38 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 26388 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 4162 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1428 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 25,257 kbps
Subtitle: French / 0,044 kbps