Test blu-ray
Image de la jaquette

Meurtre dans un jardin anglais

BLU-RAY - Région B
Le Chat qui Fume
Parution : 30 juin 2023

Image

C'est ce qu'on appelle un grand écart ! Encore là où on ne l'attend pas, Le chat qui fume sort de son terrain de jeu habituel en s'intéressant, certes de nouveau aux questions de meurtre et de machination, mais cette fois à travers un objet singulier du cinéma d'auteur britannique. Cerise sur le gâteau, et un beau contre-pied aux sempiternels détracteurs de l'édition vidéo en France, Le Chat qui fume fait même mieux que les anglais (et les autres) puisqu'il propose le film en Blu-ray UHD pour la première fois au monde, dans un combo limité à 1000 exemplaires.

Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway profite de la restauration 4K produite par le British Film Institute, sortie en Blu-ray outre-Manche fin 2022, pour les 40 ans du film. Les travaux ont été effectués à partir du négatif original Super 16mm Eastmancolor, une source moins fine et moins précise que le 35mm, mais que le scan 4K permet ici de présenter dans des conditions relativement exceptionnelles et inédites. Comme vous pourrez le vérifier avec notre comparatif ci-dessous, ce nouveau master enterre aisément la précédente édition du film en France, le DVD MK2 sorti en 2002 qui était, de plus, non compatible au 16/9.

Source 16mm oblige, l'image est caractérisée par une forte granulosité, mais sans aucun souci apparent d'encodage. Si le grain fin est parfaitement restitué sur le disque UHD, c'est aussi le cas en Blu-ray, même si l'ensemble apparaît logiquement un tout petit peu plus épais. Le trait est d'une grande précision, avec pas mal de détails malgré les limitations natives de la pellicule. L'étalonnage offre un rendu très naturel et assez fidèle à une image 16mm tournée au début des années 80. La colorimétrie a été un peu poussée, quelques saturations sont accentuées, mais la palette se montre nuancée, sans avoir été excessivement modernisée. Mais on notera quand même quelques dérives légères vers le magenta, parfois sur l'ensemble de l'image ou de temps en temps sur des visages trop rosés pour être honnêtes. Les contrastes sont assez équilibrés en Blu-ray, un peu plus accentués mais sans perte de détail sur le Blu-ray UHD, présenté en HDR Dolby Vision.

comparatif DVD MK2 (2002) vs. Blu-ray Le Chat qui fume (2023) :
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Son

La version originale, restaurée à partir du master magnétique, est d'une très glande clarté. L'ouverture est ample et subtile, avec force détails. Malgré un léger déséquilibre ponctuel dans les graves, moins flagrant durant certains passages musicaux, les voix conservent une présence honorable. Le mixage est assez bien équilibré avec les arrière-plans, aux ambiances souvent discrètes. L'ensemble est totalement nettoyé, limpide et sans usures marquées. La version française est de facture très honnête, mais légèrement plus couverte. On sent également une infime compression du spectre qui fait mécaniquement (un peu) remonter le souffle ambiant. La piste a été complètement nettoyée, là aussi, et de souffre pas de sifflantes ou de saturations.

Suppléments

Le chat qui fume reprend la quasi intégralité des suppléments de l'édition britannique, proposés uniquement sur le Blu-ray HD :


Introduction de Peter Greenaway (10 min - SD - VOSTF)
Module réalisé en 2003 pour l'édition DVD britannique, dans lequel le cinéaste explique comment sa relation avec le British Film Institute, qui produisait certains de ses court-métrages documentaires, a abouti à la production de Meurtre dans un jardin anglais. Il résume ses choix d'écriture et de mise en scène : le thème de "dessiner sur ce que l'on voit et non ce que l'on sait", la volonté d'une approche "très picturale" et symétrique, inspirée de ses propres expériences en dessin, la recherche d'un lieu qui "déterminait le récit", l'époque "très excitante" de la fin du XXVIIe siècle qui coïncidait avec une plus grande liberté de propriété pour les femmes, le mystérieux personnage de "la statue", renvoyant à l'idée de bouffon du roi, ou l'analogie avec les romans policier d'Agatha Christie... Une présentation qui dévoile tout de même quelques éléments importants du récit, et que nous conseillons donc de ne voir qu'après le film.

Interviews de Janet Suzman, Peter Greenaway et Anthony Higgins (5 min - SD - 4/3 - VOSTF) 
Entretiens promotionnels d'époque qui reviennent sur l'ambiance "très personnelle" d'un tournage qui a impliqué toute l'équipe, et évoquent la direction d'acteurs "plus intellectuelle et artistique" d'un Peter Greenaway pourtant "anxieux et inquiet" à l'idée de travailler pour la première fois avec autant de comédiens.

Scènes coupées (11 min - SD - 4/3 - VOSTF)
Quatre segments non conservés au montage, courts dialogues (notamment sur un lit) ou mises en situation (l'attente pendant la pluie, déménagement de meubles). On entend même le réalisateur diriger le comédien. 

Les coulisses du tournage (6 min - SD - 4/3 - VOSTF)
Quelques moments pendant la préparation de la scène où Janet Suzman découpe une grenade :  indications de jeu, explications avec la scripte, méticulosité d'un réalisateur pour lequel chaque détail compte.

Interview de Michael Nyman (7 min - SD - 4/3 - VOSTF)
Enregistré en 2002 au National Theatre, le compositeur raconte avoir été choisi par Peter Greenaway pour son maniement de l'histoire de la musique et sa façon d'avoir "un pied dans le 18e siècle et l'autre dans le 20e siècle". Il évoque son passé de "musicologue raté" et critique musical qui lui a permis de développer son oreille, et finalement être en adéquation avec le projet de Peter Greenaway.


The Greenaway Alphabet (70 min - HD - VOSTF)
Un portrait original et kaléidoscopique de Peter Greenaway, artiste singulier et protéiforme, réalisé en 2017 par son épouse Saskia Boddeke. Moins que son parcours, abordé ici en filigrane, ce documentaire s'intéresse surtout à sa conception de la vie et des arts sous toutes ses formes, raconté dans une sorte de guide de travail et de pensées pour leur fille Pip. Il évoque Amsterdam et la Hollande, où ils vivent, son autisme patent et un peu asocial, sa fascination pour les oiseaux, les encyclopédies ou le corps humain, la mort (il envisageait de se suicider à 80 ans, il n'est heureusement pas passé à l'acte, depuis), la croyance en la civilisation "avec un grand C", le temps, les questions, la peinture. Il parle un peu de son cinéma, comme "le reflet de 8000 ans d'art occidental", avec la volonté de surpasser le simple récit à raconter. Ludique et très intéressant.


Le Chat qui fume propose également trois des nombreux court-métrages réalisés par Peter Greenaway avant son passage sur le grand écran. Ce ne sont pas encore des fictions mais des documentaires à travers lesquels le cinéaste cherche "la notion de vérité racontée en images". Ils ne sont malheureusement pas sous-titrés.

H is for House (9 min - SD)
Réalisé en 1976, un exercice formel autour d'une maison à la campagne et de la famille qui l'habite.

A Walk Through H (43 min - HD)
L'âme défunte d'un ornithologiste est menée vers sa prochaine vie à travers le parcours de cartes imaginaires exposées dans un musée. Moyen métrage réalisé en 1978, l'occasion pour Greenaway de travailler certaines idées visuelles, et l'une de ses premières collaboration avec le compositeur Michael Nyman.

Insight : Zandra Rhodes (15 min - HD)
Portrait d'une créatrice de mode, réalisé en 1981, qui évoque ses influences et son travail autour des matières, des contrastes et des couleurs. Un court-métrage là aussi très élaboré sur la forme, notamment le montage.

Bande-annonce 2022 (1 min 31 s - HD - VOSTF)

En savoir plus

Taille du Disque : 49 014 622 532 bytes
Taille du Film : 31 706 609 664 bytes
Durée : 1:47:49.291
Total Bitrate: 39,21 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,51 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34518 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1356 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1152 kbps / 16-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1261 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1152 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,056 kbps
Subtitle: French / 38,218 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 29 septembre 2023