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Test blu-ray
Image de la jaquette

Little Big Man

BLU-RAY - Région B
Carlotta - L'atelier d'images
Parution : 19 octobre 2016

Image

Il ne semble pas exister de restauration plus récente que celle éditée en Blu-ray aux Etats-Unis, fin 2011 chez Paramount, que Carlotta reprend ici pour son nouveau "coffret ultra collector". Vu les rapides progrès des scans HD, on pouvait craindre un niveau technique un peu obsolète. Or, s'il n'arrive bien évidemment pas au niveau d'un lifting 4K d'aujourd'hui, le résultat reste toujours très convaincant. La définition est relativement bonne, avec une image encore très détaillée. On remarquera un peu d'accentuation des contours dans les plans larges mais le reste est suffisamment précis, avec des gros plans impressionnants. On note une gestion très satisfaisante des contrastes (un tout petit peu plus renforcés que sur le disque américain) et une belle saturation des couleurs, même si la balance paraît peut-être moins photochimique que sur les rendus actuels : le master Carlotta évolue dans un environnement magenta, avec des visages plus rosés. Il n'y a pas eu de nettoyage numérique poussé, la copie est heureusement très stable et globalement propre, mais on pourra voir apparaître très ponctuellement quelques points blancs et rayures verticales. Le film bénéficie d'une belle patine argentique, avec un grain plutôt fin et abondant, qui n'a pas été estompé par une correction numérique. Bien que le disque contienne plus de 3h30 d'éléments vidéo (avec les suppléments), l'image de Little Big Man est soutenue par un encodage aux petits oignons, bien plus convaincant que sur le disque simple couche du Blu-ray américain. Un rapide comparatif ci-dessous :

            Paramount vs. Carlotta 1              Paramount vs. Carlotta 2              Paramount vs. Carlotta 3

Son

La version originale est présentée dans un remix 5.1 relativement sobre même s'il reste respectueux du son d'origine. D'une très grande propreté, parfaitement nettoyé, il bénéficie cependant d'une spatialisation retenue avec des arrière-plans très discrets. Vous pourrez choisir d'écouter la VO dans un mixage mono tout aussi clair et propre. La version française reste honnête, sans traces flagrantes d'usure. Présentant une dynamique bien modeste, elle évolue un peu plus dans les aigus que dans les basses.

Suppléments

Carlotta a donc choisi Little Big Man pour son quatrième "coffret ultra collector", illustré par Robert Hunt, entre autre créateur du logo Dreamworks. Le coffret numéroté, en édition limitée, contient un Blu-ray et deux DVD.

Le film est accompagné de plusieurs suppléments :

Préface de Philippe Rouyer (7 min - 1080p)
Le critique et historien du cinéma livre en quelques minutes un portrait artistique du cinéaste. Il distingue une personnalité atypique, vite rattrapée par une certaine désillusion, et qui a mis en scène sans s'en rendre compte toute une série de "personnages en quête d'identité, en rupture avec leurs racines". Avec une belle synthèse et l'enthousiasme qu'on lui connaît, Rouyer développe l'une des thématiques de Little Big Man, aux aspects fortement autobiographiques : quelqu'un qui cherche sa place dans la société.


Une épopée picaresque (25 min - 1080p)
La préface n'était qu'un avant-goût puisqu'on retrouve avec un certain plaisir l'analyse passionnante de Philippe Rouyer. L'enseignant et chroniqueur au Cercle sur Canal+ résume ici la genèse du projet, compare le livre et le film avec beaucoup de pertinence, explique cette "opération de démystification de l'Ouest", alors en totale résonance avec le drame du Vietnam. Rouyer rappelle que ce n'était pas le premier film à aborder le génocide indien et que le réalisateur a dû se démarquer des oeuvres récentes, comme Le Soldat bleu. Il pointe "le mélange d'humour, de truculence et de drame" et parle enfin du casting, saluant notamment "Dustin Hoffman et son goût de la transformation".


Arthur Penn (le réalisateur) (26 min - 1080p)
Partenaire de l'Atelier d'images et dénicheur hors pair, Jérôme Wybon a mis la main sur deux documents rares, deux making-of d'époque tournés en 16mm, réalisés par le photographe américain Elliott Erwitt. Le premier se focalise ici sur le réalisateur Arthur Penn qui parle du film et de son métier. On le voit au travail, sur le plateau, diriger ses comédiens ou vivre intensément les scènes, installé derrière la caméra. On assiste à une séance de maquillage de Dustin Hoffman qui, juste avant de tourner, partira se casser la voix pour obtenir le timbre éraillé de son personnage (anecdote racontée par Rouyer dans le module précédent). On voit aussi l'ennui de l'acteur pendant les prises, baillant aux corneilles pendant que l'équipe prépare le plateau. On est très loin du film promotionnel...

Les multiples facettes de Dustin Hoffman (15 min - 1080p)
Second making-of du tournage de Little Big Man (où l'on retrouve certaines images du module précédent) qui se concentre cette fois sur l'acteur principal. Dustin Hoffman, en train de se faire maquiller en centenaire ou sur certaines scènes de tournage, parle de ce film historique "déconnecté" et de sa difficulté à appréhender un personnage "totalement éparpillé" qui n'évolue que dans des scènes très courtes.

Vous trouverez également la bande-annonce originale en VOST (4 min 20 - format 1.77 - SD gonflé en 1080p), une copie de la bande-annonce française retrouvée pour l'occasion (4 min 09 - 1.77 - 1080p) et la bande-annonce 2016 (1 min 30 - format 2.35 - 1080p).

Les disques sont accompagnés d'un livre de 160 pages, illustré de nombreuses photographies de tournage : Penser la spontanéité. On saluera l'effort de Carlotta qui propose ici un contenu en grande partie inédit en France, reprenant pour l'essentiel des textes signés du critique anglo-canadien Robin Wood qui assista, pendant quelques jours, au tournage de Little Big Man au Canada. Il en profita pour livrer un récit du tournage et une intéressante analyse du film, évoquant les différences entre le roman original et le scénario à l'engagement plus affirmé pour la cause indienne, l'omniprésence d'Arthur Penn et ses méthodes de travail ("il ne domine rien, il anime tout") ou les points communs entre Little Big Man et les précédents films du réalisateur ("une oeuvre essentiellement positive dans son esprit quoique pessimiste dans sa signification"). On retiendra surtout la longue et excellente interview d'Arthur Penn que Robin Wood mena pendant plusieurs jours. Le réalisateur s'y livre avec une certaine franchise et beaucoup de passion, parlant de ses films, du montage ("Je suis de plus en plus passionné par le rythme au cinéma"), du jeu de l'acteur, de la condition de l'auteur à Hollywood, le système des studios (La Poursuite impitoyable qu'il n'a pu finaliser), d'Ingmar Bergman ou Jean-Luc Godard. On trouvera également un texte de Michel Cieutat sur les westerns d'Arthur Penn et une analyse de Little Big Man au sein du genre western, par les Américaines Margo Kasdan et Susan Tavernetti. De ce récit initiatique, elles retiendront notamment les références à la contre-culture des années 60 et les désillusions de la société.

 

Notez que Little Big Man est également disponible en édition simple qui comprend le film (les caractéristiques sont identiques), la préface de Philippe Rouyer, les bandes-annonces d'époque et la bande-annonce 2016.

En savoir plus

Taille du Disque : 48 301 228 564 bytes
Taille du Film : 38 922 594 432 bytes
Durée : 2:19:23.063
Total Bitrate: 37,23 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,05 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30055 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3226 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 833 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 937 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 25,551 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 22 octobre 2016