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Test blu-ray
Image de la jaquette

Les Frissons de l'angoisse

BLU-RAY - Région All
Wild Side
Parution : 5 décembre 2012

Image

Wild Side semble avoir eu accès au même master HD restauré que Blue Underground, annoncé tiré du négatif original. Ce master offre des tons légèrement plus chauds que celui utilisé pour le DVD d’Anchor Bay (zone 1) et, précédemment, pour le double DVD de Wild Side. En outre, l’encodage proposé par l’éditeur français pour cette édition HD est très similaire à celui du Blu-ray américain. Ainsi, l’image présente les mêmes qualités, mais aussi les mêmes défauts, que celle disponible sur l’édition Blue Underground.

Globalement, le transfert est de bonne qualité. Le master est propre et offre une définition très satisfaisante, sans avoir recours à une accentuation artificielle des contours. Les couleurs sont belles et intenses, sans baver. Le grain, inévitable pour un film tourné en Techniscope, est bien présent. Cependant, et c’est là que les plus pointilleux trouveront à redire, il n’a pas un rendu toujours bien naturel. En effet, il est parfois soit figé, soit restitué par du bruit vidéo. En outre, il semble affoler l’encodage lors de la plupart des travellings, les rendant moins fluides et générant quelques artefacts disgracieux. On notera que, là encore, ces petits défauts affectent également le transfert de Blue Underground, et qu’on est donc en droit de se demander s’ils ne sont inhérents au master fourni par les ayant-droits.

Enfin, précisons que le montage présenté par défaut est la version intégrale, avec les crédits en italien. Le montage « export », plus court, est cependant proposé en supplément (en 1080p également, mais sans chapitrage). De toute évidence, le montage export est tiré de la même source, qui aura été tronquée pour coller au montage alternatif. On remarquera cependant une bizarrerie : sur le double DVD sorti par Wild Side en 2006, la version « export » commençait directement sur le congrès de parapsychologie, juste après le générique ; sur le Blu-ray, on a d’abord droit à une version raccourcie (par rapport au montage intégral) de la séquence où David Hemmings répète avec ses musiciens de jazz.

Au final, on peut affirmer sans crainte que l’image reste la meilleure disponible pour ce film sur un média numérique. On regrettera cependant qu’elle ait ponctuellement un rendu assez artificiel et semble parfois un peu plate.

Son

Wild Side nous propose pas moins de 4 pistes audio pour la version intégrale du film : 3 pistes stéréo (français, anglais et italien) et une piste 5.1 (italien). Le montage « export », proposé en supplément, n’est présenté qu’en VF.

Comme indiqué par un avertissement placé en amont du film, la version intégrale comporte des séquences qui n’ont jamais été doublées en anglais ou français. Elles sont donc présentées en italien et sous-titrées en français. Le film n’a pas de réelle « version originale », cependant le montage intégral a été distribué uniquement dans les salles italiennes, c’est pourquoi seule la post-synchronisation en italien a été réalisée pour ce montage. La VF semble un peu artificielle, comparée aux autres pistes stéréo disponible. En effet, les voix sont très détachées des effets sonores/musicaux, ceux-ci sonnant assez étouffés durant les dialogues. Heureusement, sur les nombreuses séquences sans dialogue, la musique et les effets sonores s’expriment à nouveau pleinement. La piste stéréo de la version italienne apparaît plus naturelle et équilibrée, mais pourtant moins ample que la piste anglaise. Cette dernière est en en effet la plus convaincante des trois pistes stéréo, bien plus dynamique, notamment dans sa restitution de la musique des Goblin. Sans surprise, la piste italienne 5.1 est la plus impressionnante des quatre. Plus puissante, plus ample et enveloppante, elle permet une immersion réussie au sein du film. Cependant, on pourra lui reprocher un souffle bien plus prononcé que sur les trois autres pistes, durant la plupart des scènes de dialogue.

Enfin notons que, sur le disque test fourni par l’éditeur, les sous-titres français accompagnant les versions anglaise et italienne semblent être identiques et correspondre à la traduction de la version italienne. C’est quelque peu surprenant puisque l’exploration des fichiers du disque révèle bien l’existence de deux pistes de sous-titres complètes distinctes, en plus de celle accompagnant la VF. Ça ne perturbera que ceux qui comprennent l’anglais et lisent les sous-titres français.

Suppléments

Les Frissons de l’angoisse version cinéma
Pratiquement toujours coupé lors de son exploitation - exploitation parfois fantaisiste, puisqu’il est sorti au Japon sous le titre de Suspiria 2 - Les Frissons de l'angoisse a été vu dans différentes versions selon les supports. On peut entre autres citer le cas d’une VHS anglaise recadrée qui présentait la version intégrale du film, meurtres compris, mais était amputée des plans impliquant des animaux, que ce soit le lézard empalé sur l’aiguille ou les deux chiens se battant sur le marché. Si l’on excepte une VHS française sortie chez VIP de 80 min, la durée du film dans nos contrées a toujours avoisiné les 100 min. On ne le dira jamais assez, c'est Wild Side qui les premiers ont proposé en vidéo la version intégrale sur notre territoire, celle-ci ayant été uniquement visible sur certaines chaînes du câble ou lors de la rétrospective à la Cinémathèque Française. Il ne s’agit pas ici de la reprise d’une vieille copie d’exploitation, mais d’un remontage issu du même matériel que pour le film dans sa version intégrale. Cette version courte est essentiellement amputée des séquences de comédie entre David Hemmings et Daria Nicolodi et de quelques plans d’ambiance. On dira simplement que son intérêt est d’ordre documentaire.

Dario Argento - Il Mio Cinema
Le gros morceau de cette édition, qui persuadera peut-être certains amateurs de passer à nouveau à la caisse. Cette impulsion est-elle justifiée ? Ce documentaire de près de 120 minutes divisé en deux parties revient sur l’ensemble de la carrière de Dario Argento jusqu’au Fantôme de l’Opéra et sur son style si particulier. Il est construit autour d’une interview récente d’Argento, complétée par des interventions de certains de ses collaborateurs réguliers tels que Luigi Cozzi ou Claudio Simonetti. Mais ce film réutilise aussi largement des images déjà vues dans des documentaires antérieurs, et spécialement l’excellent Dario Argento’s World of Horror de Michele Soavi où l’on trouvait déjà, entre autres, les commentaires du chef opérateur Luciano Tovoli sur certains tours de force argentiens, tels que le travelling à la Louma autour de la maison de Ténèbres ou le plan aérien au dessus de la place vide de Suspiria, ainsi que des images du tournage de Phenomena. Enfin, on pourra trouver que dans l’ensemble les extraits proposés sont de qualité moyenne, et leur format n’est que peu souvent respecté. On se réjouira néanmoins de la présence d’extraits de téléfilms difficilement visibles. Le passionné du réalisateur n’apprendra donc pas grand-chose en regardant ce documentaire, même s’il reste agréable à suivre. En revanche, le novice y puisera de nombreuses informations - trop, peut-être, car de nombreuses séquences-clé y sont révélées - même s’il est assez peu didactique. On leur conseillera néanmoins de visionner le film de Michele Soavi cité plus haut, ou bien encore Dario Argento: An Eye for Horror de Leon Ferguson, présenté par Mark Kermode. Ce documentaire est présenté dans sa version originale italienne sous-titrée en français.

Profondo Giallo
Cette featurette de 26 min, produite spécialement pour cette édition, est centrée sur la genèse des Frissons de l’angoisse. Luigi Cozzi et Dario Argento abordent tout d’abord le contexte en se remémorant notamment l’échec du film précédent d’Argento, Cinq jours à Milan. Rien de bien passionnant jusqu’à l’intervention de deux acteurs : Macha Méril et Gabriele Lavia. Invités à se remémorer le tournage, ils parlent tous deux avec admiration du réalisateur italien. L’actrice française est la plus intéressante, s’attardant aussi bien sur l’importance des mains et de la gestuelle accordée par Argento dans sa mise en scène, que sur la dimension psychanalytique du film et les démons qui hantent son réalisateur. Gabriele Lavia évoque, quant à lui, les prouesses techniques de certaines prises de vues (en particulier une cascade qu’il n’est pas près d’oublier). Au final, un supplément plutôt dispensable, mais qui se regarde sans déplaisir.

Bande-annonce américaine
En assez bon état et en 16/9, elle-ci reprend à peu près toutes les séquences-choc du film.

Filmographies sélectives de Dario Argento, David Hemmings et Macha Méril.

Par Francis Trento (technique - bonus) et Franck Suzanne (Bonus) - le 4 décembre 2012