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Test blu-ray
Image de la jaquette

Les Cent cavaliers

BLU-RAY - Région B
Artus Films
Parution : 3 novembre 2020

Image

Les Cent cavaliers est présenté pour la première fois au monde en Blu-ray (et la première fois en vidéo en France ?) à partir d'un master 2K bien fait, stable et totalement nettoyé (hormis la présence de quelques rayures verticales). Les contrastes sont convenablement gérés, les noirs restent détaillés, sans pulsations, et la colorimétrie apparaît nuancée et assez naturelle, même si la saturation reste à notre goût encore un peu timide. On sent néanmoins le travail originel sur les couleurs (des costumes, notamment) mais le manque de sensibilité de la pellicule pour certaines teintes se remarque parfois (la verdure alentour, assez terne). Le passage en noir & blanc (d'une durée de 4 min 30 s, à la toute fin du film) est bien restitué, bien contrasté. Quelques plans, dans la première partie, ont une mise au point parfois fragile, mais l'ensemble est honnêtement défini et détaillé. Le rendu général reste quand même un peu trop doux pour être honnête et on sentira parfois que le grain argentique a été légèrement atténué, que la finesse des textures et du grain est un peu en retrait. La faute sans doute à une infime utilisation du réducteur de bruit ou à un encodage légèrement déficient. Dommage ne pas en avoir profité pour maximiser le débit vidéo quand la place disponible sur le disque offrait largement de quoi faire...

Son

Les bandes-son en mono plein débit offrent une qualité d'écoute très satisfaisante. La piste italienne souffre parfois de quelques sifflantes prononcées mais c'est à peu près tout : le rendu est très fidèle au mixage d'origine, entièrement post-synchronisé. Les voix sont claires, les ambiances et la musique bien équilibrées, le souffle a été gommé, l'ensemble est bien nettoyé. La piste française est d'un niveau à peu près égal, avec un souffle là aussi discret et un rendu très équilibré. Les Cent cavaliers est présenté dans sa version intégrale, plus longue d'une trentaine de minutes par rapport à celle qui était sortie en France à l'époque, peut-être en partie censurée ou plus simplement réduite à une durée standard par le distributeur local pour multiplier les séances quotidiennes. C'est pour cette raison que l'on tombera régulièrement sur des passages jamais doublés, heureusement proposés avec des sous-titres.

Suppléments

Les Cent cavalier est présenté en édition limitée (1 000 exemplaires) dans un beau digibook avec fourreau (taille DVD), au design sobre mais soigné. Le Blu-ray est accompagné d'Une histoire de la reconquista, un livre de 62 pages dont on soulignera l'effort d'illustration. François Amy de la Bretèque, professeur d'études cinématographiques à Montpellier, fait une bonne présentation du film, "alliance de la culture populaire et de la réflexion intelligente", et le contextualise dans la production espagnole de l'époque, sous Franco. Il analyse le scénario sur une quinzaine de pages, sous le prisme de l'esprit européen et des éventuelles influences de la situation internationale, relevant les différentes interprétations possibles dans une histoire suffisamment ouverte pour que chaque pays y voit ses propres allusions. Comme Artus le fait parfois dans ses suppléments, le livret propose également un long développement historique autour du film avec, ici, un condensé (sur une quarantaine de pages) du Que sais-je ? écrit en 1999 par Philippe Conrad, cofondateur et président de l’Institut Iliade qui a pour but d'"Œuvrer à la réappropriation de leur identité par les Européens""refuse le grand remplacement et appelle à la défense de notre civilisation". Rien de moins... Le texte du livret reste heureusement dans la neutralité et se destine avant tout aux passionnés d'Histoire. Il peut être un support utile pour mieux comprendre le film par rapport à la trajectoire historique du pays, mais l'ensemble reste encore dense et s'apparente beaucoup trop à une suite de dates et d'événements plus qu'à un récit pour néophytes. Conrad évoque les assauts subis par l'Espagne entre le VIIIe et le XIIIe siècle, la progression des différents envahisseurs venus d'Afrique du Nord, les "moines-soldats" Almoravides puis les "montagnards berbères" Almohados, racontant les villes assiégées ou reprises, la "situation d'équilibre" et "la grande Reconquête" des territoires puis des âmes par les croisés d'Espagne.

Présentation de François Amy de la Bretèque (36 min - 1080i)
Le professeur de cinéma reprend ici les grandes lignes de son texte inclus dans le livret (dommage de ne pas s'en être un peu plus démarqué en approfondissant certains points) pour une présentation générale intéressante d'"un film qu'il faut redécouvrir". Il évoque très rapidement le parcours de Vittorio Cottafavi et sa mise en scène dynamique, son "sens du spectaculaire", l'utilisation de la couleur ou ses cadres composés et chorégraphiés. François Amy de la Bretèque s'intéresse surtout à ce bon exemple de cinéma populaire enrichi d'un "quotient culturel", mais relégué par la critique (sauf chez Positif) dans des genres subalternes. Il resitue le film dans la mouvance des grosses et ambitieuses productions espagnoles impulsées par Samuel Bronston (Le Cid) que le franquisme a ensuite essayé de développer afin d'ouvrir son cinéma aux pays européens. François Amy de la Bretèque tente d'ailleurs d'analyser le film sous le prisme de l'Europe, cherche les indices d'un discours qui défendrait la civilisation chrétienne, relève les références à la géopolitique contemporaine : la Seconde Guerre mondiale et la Guerre Froide, avec les résistants du monde libre face à un envahisseur totalitaire ; le discours utopique de cohabitation pacifique dans une époque de décolonisation. Il voit surtout un film "profondément italien" où la tradition de la farce est très présente, notamment dans le personnage du matamore qui rappelle Brancaleone.

En savoir plus

Taille du Disque : 34 135 743 012 bytes
Taille du Film : 25 741 486 080 bytes
Durée : 1:54:58.333
Total Bitrate: 29,85 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 24,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 24981 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Audio: Italian / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Subtitle: French / 5,332 kbps
Subtitle: French / 17,027 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 3 mars 2021