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Test blu-ray
Image de la jaquette

Les Bourreaux meurent aussi

BLU-RAY - Région B
Movinside
Parution : 13 juin 2017

Image

Le film de Fritz Lang rejoint la nouvelle collection des éditions Movinside, Les films de ma vie, et retrouve presque une seconde jeunesse. Le Blu-ray français reprend en effet la restauration du British Film Insitute, la meilleure en date disponible à ce jour, effectuée par Pinewood Studios en 2012 à partir des "meilleurs éléments ayant survécu, incluant du matériel nitrate de 1943". Dans un premier temps, la pellicule a été restaurée, consolidée et nettoyée. Malgré quelques photogrammes manquant à plusieurs reprises et de nombreux plans truqués (fondus) à la définition nettement en retrait, le matériel est dans un assez bon état, avec un cadre plutôt stable et une copie globalement propre. Une bonne base qui n'a malheureusement pas été totalement exploitée pour le transfert en HD puisque le scan s'avère techniquement un peu limité, avec un trait plus ou moins doux et un niveau de détail encore améliorable (mais plus satisfaisant dans les gros plans). Le nettoyage n'a pas non plus été fait de façon optimale : il reste encore quelques rares points blancs, des taches et des rayures verticales. Le film souffre surtout d'une instabilité du niveau de noir sur la pellicule, problème que l'on sait aujourd'hui corriger numériquement mais qui n'a pu être compensé à l'époque. Résultat : il y a une pulsation permanente des noirs à laquelle on s'habitue un peu tant qu'elle reste limitée et que la pellicule n'est pas trop abîmée (c'est moins le cas vers 1h 14 min, par exemple, où l'état se dégrade pendant quelques minutes). Heureusement les contrastes sont à peu près bien gérés, même s'ils peuvent être inconstants d'un plan à l'autre, avec une palette de gris souvent très convaincante. On regrettera cependant quelques blancs très clairs, presque surexposés, un défaut que l'éditeur américain Cohen Media avait partiellement corrigé sur son Blu-ray (en 2014) en abaissant le niveau général de luminosité, densifiant par la même occasion ces noirs instables. 

BR Cohen Media (2014) vs. BR Movinside (2017) :    1         2         3         4         5

Avec peut-être un infime lissage du grain sur le disque français, imperceptible pendant le visionnage, ce sont vraiment les seules grosses différences entre les deux Blu-ray. Les Bourreaux meurent aussi bénéficie enfin d'un master correct qui rend justice à la photographie du grand James Wong Howe. L'amélioration est notable, même très spectaculaire, par rapport à l'ancienne restauration éditée il y a presque dix ans par Carlotta :

DVD Carlotta (2008) vs. BR Movinside :  1       2       3       4       5       6       7

L'image est désormais plus détaillée, subtile et nuancée à tous les niveaux. Malgré des défauts encore perceptibles, c'est un plaisir de découvrir le film dans de telles conditions. Notez que, comme Carlotta en son temps, Movinside propose deux montages des Bourreaux meurent aussi, la version sortie en salle et la version intégrale, mais cette fois dans la même restauration et une qualité égale : bien que les deux montages soient encodés séparément sur le même disque, on ne relève aucun souci de compression.

Son

Dans la version intégrale, la piste anglaise bénéficie d'un son assez clair, avec une dynamique correcte, sans traces d'usure manifestes, saturations ou craquements, à l'exception d'un léger souffle permanent. Pour le montage sorti en salle, le niveau sonore de la version originale est plus élevé, avec un souffle tout aussi présent. La version française est d'époque et plus dégradée : le rendu des voix est plutôt bon, clair et distinct. Par contre, le souffle est encore plus marqué, avec un léger bourdonnement qui s'invite à la fête.

Suppléments

La collection Les films de ma vie reste minimaliste : un film sans suppléments, excepté un livret de 32 pages signé Marc Toullec. L'odyssée d'un film : Les bourreaux meurent aussi présente l'un des quatre films de propagande anti-nazie de Fritz Lang, écrit en collaboration avec l'un des grands dramaturges de son temps. Illustré par de nombreux extraits du journal de Bertolt Brecht qui y consignait ses humeurs du moment, Toullec revient longuement sur la phase d'écriture et la relation avec Lang, ponctuée de désaccords et de conflits au point qu'elle se détériorera rapidement, Brecht ne supportant pas (et ne comprenant pas) les compromis à faire pour le cinéma. Après un rapide commentaire sur le casting, la raideur du jeu de Brian Donlevy ou Walter Brennan dans un rôle qui "n'avait rien de conventionnel", Toullec analyse le film, son message à la "lucidité froide", et le style d'un réalisateur qui "crée des émotions, n'obéit pas à des règles", mais passe par "des situations, des personnages, des atmosphères" tout en devant se battre pour conserver sa liberté artistique.

En savoir plus

version intégrale

Taille du Disque : 43 457 380 480 bytes
Taille du Film : 22 332 235 776 bytes
Durée : 2:15:17.041
Total Bitrate: 22,01 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 19,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 19999 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 828 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Subtitle: French / 48,843 kbps

version cinéma

Taille du Disque : 43 457 380 480 bytes
Taille du Film : 20 896 241 664 bytes
Durée : 1:59:48.000
Total Bitrate: 23,26 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 20,00 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 20000 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1015 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 883 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Subtitle: French / 49,269 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 7 juillet 2017