Menu
Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Voyeur

BLU-RAY - Région B
Optimum Home Entertainment
Parution : 1 novembre 2010

Image

Cette édition bénéficie d'une restauration absolument remarquable et d'un transfert en haute définition en tous points parfaits, si bien que l'on redécouvre aujourd'hui Le Voyeur dans toute sa splendeur originale. La définition est absolument sidérante et toutes les images, et tout particulièrement celles nocturnes, se révèlent claires, idéalement contrastées si bien que des détails qui jusqu'ici nous avaient échappés surgissent du fond de l'image, le travail sur la profondeur de champ ressortant tout particulièrement grâce à la netteté de cette édition. On notera toutefois que le grain d'origine n'a pas survécu à la restauration. À la stabilité parfaite de l'image s'ajoute enfin une palette de couleur au rendu exceptionnel. On peut vraiment goûter à l'usage fait de l'Eastmancolor par Otto Heller et Michael Powell : chaque couleur est éclatante, parfaitement dosée par rapport aux autres et surtout on redécouvre pour chacune d'elle une variété de tons qui rend justice au minutieux travail sur la colorimétrie, les éclairages et les textures des décors ou des vêtements. Cette édition anniversaire Optimum est l'écrin parfait pour célébrer la beauté sans âge de ce film.

Son

La restitution de la bande sonore est tout aussi impressionnante que celle de l'image. On ne note aucun défaut lié à l'usure, pas de craquement ni de souffle. Les ambiances, les dialogues, la musique... tout est clair et parfaitement mixé.

Suppléments

- Introduction du film par Martin Scorsese (2mn, nst). Scorsese explique le lien qu’il voit dans le film entre Mark et tout metteur en scène. Pour lui, Powell est allé plus loin que quiconque dans l’idée que réaliser un film peut conduire à la folie.

- Eye of the Beholder (18’45, nst). Dans cette featurette, Martin Scorsese, Thelma Schoonmaker, le critique Ian Christie, la professeur de cinéma Laura Mulvey, Columba Powell – le fils du cinéaste - et l'acteur Carl Boehm évoquent la carrière de Michael Powell, sa place dans le cinéma anglais et le risque que représentait pour lui un film comme Le Voyeur. Toujours désireux d’aller de l’avant, d’expérimenter, d’arpenter de nouveaux territoires, Powell recevra la fronde critique comme un signal annoncant que ses audaces n’ont plus leur place dans le cinéma de son temps.

- Entretien avec Thelma Schoonmaker (10’20, nst). La monteuse et ancienne épouse de Michael Powell revient sur la désastreuse réception critique du film en Angleterre et sur la façon dont Martin Scorsese a combattu pour la réhabilitation du film. Présenté au New York Film Festival grâce à ses soins, Le Voyeur reçoit un accueil délirant qui lui permet d’acquérir ce statut de classique qui lui a été interdit suite à la fronde des critiques et la frilosité des distributeurs. Thelma Schoonmaker s’attarde aussi sur les films incompris de Martin Scorsese, saluant pour la deuxième fois en dix minutes le travail du deuxième cinéaste qui a profondément marqué sa vie et son travail.

- Commentaire audio par Ian Christie. Un commentaire audio très intéressant dans lequel Ian Christie offre une approche du film très complète du film, racontant aussi bien la situation sociale et morale de l'Angleterre qui l'a vu naître (en ne manquant pas de souligner au passage l’hypocrisie très british vis à vis de la sexualité) qu'analysant sa construction visuelle et ses multiples symboliques.

- The Strange Gaze of Mark Lewis (25 mn, français et anglais, st anglais pour les passages en français). Bertrand Tavernier, l'historien du cinéma Charles Drazin et le psychiatre Olivier Bouvet racontent chacun à leur manière Le Voyeur. Tavernier raconte avoir découvert le film au Midi-Minuit, salle spécialisée dans le bis. C’est pour lui et ses camarades un choc qui va les pousser à chercher qui est ce Michael Powell et à s’intéresser à un cinéma anglais jusqu’ici écarté de leur horizon de jeunes cinéphiles. Charles Drazin et la voix off française reviennent sur la carrière de Michael Powell et Emeric Pressburger et de l’effet durable des films Archers sur les cinéastes de la génération de Scorsese. Olivier Bouvet de son côté met en exergue les différences entre Psycho et sa conclusion rassurante, et Peeping Tom qui reste bien plus dérangeant. Il propose ensuite une lecture des thèmes psychanalytiques contenus dans le film. Un ensemble d’entretiens intéressants avec un Tavernier comme toujours passionné.

- Restoration comparison (6’15, 1080p). Des séquences du Voyeur découpées en deux parties avec à gauche l’original et à droite la version après restauration. Que dire sinon que c’est très parlant !

- Bande-annonce (2’27, 1080 p, nst). La bande annonce originale du film (dans une version restaurée), très réussie avec son ton jazzy qui verse dans l’horreur avec un certain panache.

- Galerie de photos (1080p). Quatorze photos en noir et blanc consacrées au tournage du film qui permettent de voir Powell au travail ou Leo Marks réfléchissants sur le script.

- Livret d'accompagnement. Vingt pages (en anglais) très denses composent ce livret qui contient deux textes. Le premier, signé Kim Newman, revient sur la réception critique du film pour dresser un historique plus global du cinéma horrifique anglais. Suivent ensuite un rappel de la carrière de Michael Powell et de la place singulière qu'occupe Le Voyeur dans sa filmographie, des réflexions sur le film et ses cousins comme Psycho et Henry, Portrait of a Serial Killer. Le deuxième texte est un entretien passionnant avec Leo Marks mené par Chris Rodley en 1998. Marks revient longuement sur son travail pour les Services Secrets britanniques pendant la guerre, sur sa passion des codes, de la psychanalyse et sur la façon dont les deux ont donné naissance à Peeping Tom.

Par Olivier Bitoun - le 8 novembre 2010