Test blu-ray
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Le Secret

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 14 juin 2023

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Cette première édition HD au monde pour le film de Robert Enrico est sorti ce printemps dans la collection Nos années 70, supervisée par Jérôme Wybon, une dizaine d'années après sa sortie en DVD (chez le même éditeur). 

Les grandes similitudes de rendu entre les deux éditions permettent d'affirmer que Studiocanal bénéficiait dès le départ d'un master de bonne qualité, la HD offrant essentiellement son gain en terme de précision dans les détails ou de finesse du rendu.

comparatif DVD Studio Canal (2012) vs. Blu-ray Studiocanal (2023) :
1 2 3 4 5 

Il faut saluer, en particulier, le beau travail d'étalonnage qui restitue de manière naturelle les différentes ambiances (entre le froid hivernal extérieur, les intérieurs au feu de cheminée, les visions en "noir et jaune", etc...) conçues par le directeur de la photographie Etienne Becker.

Le grain est bien présent, naturel, stable et sans perturbations. Pas de soucis manifestes non plus au niveau compression ou encodage.

Un titre de plus au crédit de cette belle collection, résolument incontournable (et souvent irréprochable) pour les amateurs du cinéma français des années 70.

Son

Une seule piste française, en DTS-HD Master Audio 2.0 (avec possibilité d'ajouter des sous-titres pour sourds et malentendants), qui ne pose aucun souci de clarté. La partition d'Ennio Morricone est naturellement mise en avant, mais cela ne nuit pas à la perception des dialogues ou des quelques ambiances sonores. Quelques séquences plus animées (avec les hélicoptères, par exemple) offrent un rendu plus dynamique, conférant davantage de relief à l'ensemble.

Suppléments

La désormais rituelle présentation du film par Jérôme Wybon (3'20'' - HD) décrit assez précisément la production du film, tiré d'un roman de la Série Noire écrit par Francis Ryck, et qui marque la rencontre entre Robert Enrico et le scénariste Pascal Jardin. Est ensuite évoqué le casting, depuis Marlène Jobert, présente dès le début du projet, jusqu'à Jean-Louis Trintignant (rôle pour lequel la production aurait préféré un acteur italien), en passant par Philippe Noiret, que Robert Enrico avait apprécié dans L'Horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier. La fin du film est ensuite évoquée, en particulier pour la conclusion, à laquelle s'opposait le trio de comédiens. Enfin, comme le veut son excellent habitude, Jérôme Wybon prend le temps de décrire le contenu des autres suppléments.

Le reportage sur le tournage (5'04'' - HD) donne à voir des images du plateau, en avril 1974, dans "ce merveilleux décor que constituent les Landes". On y entend successivement Robert Enrico ne pas vouloir dévoiler le fameux "secret" du film, Philippe Noiret proposer une "approximation" de son personnage ou Jean-Louis Trintignant évoquer la "complexité et l'ambiguïté" du sien. Marlène Jobert, interrogée sur sa double casquette d'actrice et de coproductrice, insiste sur la "nuance" à opérer et sur la manière dont elle envisage ces deux activités. Dans les dernières secondes, Robert Enrico assure qu' "il faut que le film marche, sans quoi je ne ferai plus de cinéma" - l'avenir, fort heureusement, lui donnera tort.


Les scènes coupées (7' - HD) sont contextualisées par Jérôme Wybon (qui précise d'emblée qu'Enrico a plutôt été "économe" sur Le Secret, lui qui avait pour habitude de "beaucoup tourner"). La première intervient après l'évasion de David, dans le cabaret, et a été coupée "pour des raisons de droits". La deuxième montre à l'image ce que décrit dans le film le vieux berger du bar-tabac, et a donc été coupée pour "la redite" qu'elle opérait. La troisième illustre le travail de restauration mené le couple Noire-Jobert dans leur château, avec la mise en place d'une pierre d'angle sculptée d'une chouette, scène qu'Enrico jugea finalement "trop descriptive". La quatrième est une scène de dégustation d'un rôti de porc "choisi soigneusement dans l'échine et dans le crapuleux, piqué d'ail et de clous de girofle, cuit pendant une heure dans du lait non écrémé". La cinquième - et dernière - est une scène "de rêve", au ralenti un peu kitsch, pour laquelle Ennio Morricone avait composé une musique spécifique, finalement "déplacée" vers une autre scène dans le montage final.

Par Antoine Royer - le 23 novembre 2023