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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Secret derrière la porte

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 20 mars 2014

Image

Outre le DVD - au demeurant convenable selon les standards de l'époque - édité par Wild Side Video il y a désormais plus de dix ans, le seul point de comparaison dont nous disposions venait du Blu-ray américain, édité par Olive Films en septembre 2012 (et dépourvu de sous-titres français, accessoirement).

Un comparatif entre les deux transferts haute-définition nous invite à penser que les deux éditeurs sont partis, sinon exactement du même master, en tout cas de supports originaux extrêmement proches. On retrouve en effet des qualités extrêmement similaires de propreté générale et de profondeur d'image, mais quelques différences notables méritent toutefois d'être mentionnées.

La plus évidente concerne le rendu lumineux, l'édition Carlotta paraissant globalement un peu plus sombre mais surtout un peu plus (un peu trop ?) contrastée que son homologue américaine. Notons également, à la décharge de l'édition française, un léger zoom (infime mais réel) faisant perdre un peu d'image sur les côtés.

C'est enfin sur la question du grain qu'une différence notable se fait remarquer, et elle est indéniablement à l'avantage du BR-50 proposé par Carlotta : l'édition Olive proposait un grain manifestement atténué, conséquence d'une compression inégale qui provoquait parfois des macroblocks (voir le comparatif ci-dessous entre deux agrandissements d'une même image). Rien de cela chez Carlotta, qui nous offre ainsi le film avec un rendu à ce jour inégalé.

BR américain (Olive Films)                                                                    BR français (Carlotta Films)

Son

Le rendu est convenable (peu ou pas de distorsions ou de scratchs), mais nous serons un peu moins enthousiastes que dans la partie Image, l'ensemble manquant quelque peu de profondeur ou d'amplitude. Des dialogues sont à l'occasion un peu étouffés, la partition musicale de Miklos Rosza manque parfois de relief et un bruit de fond se fait parfois entendre, jamais démesurément envahissant, mais d'autant plus facile à remarquer qu'il surgit parfois après des plages de silence quasi total. Il ne s'agit là de rien d'absolument rédhibitoire, mais les auditeurs les plus exigeants trouveront là de quoi faire la fine oreille.

Suppléments

En plus d'une galerie photos (montage d'environ 4 minutes d'images du film ou de son tournage), Allerton Films nous propose deux suppléments "maison", consacrés l'un à Fritz Lang lui-même, l'autre à sa comédienne-vedette, Joan Bennett.

Le premier, intitulé Pourquoi suis-je intéressé par le meurtre ? (18 minutes environ), est une lecture d'un extrait d'entretien avec Fritz Lang réalisé par Alfred Eibel et publié dans Trois lumières, écrits sur le cinéma (ed. Ramsay Poche Cinéma). Pour qui s'intéresse au cinéaste, le propos est évidemment tout à fait passionnant, tournant autour de ses obsessions concernant le meurtre, la culpabilité et cette part sombre qui sommeille en chacun, à tout moment susceptible de le faire basculer vers la monstruosité. Que l'on se permette toutefois de noter que la lecture méticuleuse de Jean-Marc Coudert en rajoute parfois un peu trop dans le détachement glaçant ou ironique, quitte à faire parfois passer Fritz Lang pour un psychopathe en puissance...

Dans le second module, consacré donc à Joan Bennett (Joan Bennett : la "chose enrobée de cellophane", 11 minutes environ), Christian Viviani évoque avec passion la carrière de cette "épiphanie fulgurante". Là aussi, le propos, pas inintéressant (en affirmant notamment que Joan Bennett est passée à côté d'une immense carrière de star, à la fois en étant trop longtemps miscastée en jeune première, et d'autre part en refusant elle-même d'entrer dans le jeu d'Hollywood pour préserver sa vie privée), n'est pas forcément mis en valeur par la lecture inutilement suave et mystérieuse de Charlotte Laemmel, en mode "nocturnes radiophoniques"...

Par Antoine Royer - le 18 mars 2014